Le Marseille Comedy Club, nouveau lieu dédié au stand up, va ouvrir au printemps sur la rue de Rome. Il s’inscrit dans une stratégie de redynamisation de la vie nocturne sur cet axe commercial qui vit principalement le jour.
Pour l’heure, l’ancien magasin textile au cœur de la rue de Rome ne ressemble pas à grand chose. Faux-plafonds dégarnis, murs craquelés, cloisons cassées. Pourtant, Sébastien Mei nous fait visiter ce grand local de 210 m2 avec des étoiles dans les yeux. Après un chantier d’ampleur, il ouvrira ici, au printemps, le Marseille Comedy Club.
« On pourra accueillir plus de 160 personnes en même temps, estime l’humoriste marseillais. On a trois niveaux, pour trois ambiances ». Il monte les escaliers et présente la future salle de spectacles de « 110 places environ, avec balcon. C’est vraiment grand pour un lieu dédié au stand-up dans la ville ! Du jeudi au samedi, on proposera des plateaux d’humoristes professionnels ».
Au rez-de-chaussée, il aménage un cabaret. Une salle de dîners spectacles, avec restauration et bar. Il compte notamment l’ouvrir la journée, « pour faire vivre le lieu » avec du co-working, des ateliers de stand-up, des formations…
Au sous-sol, en plus des loges, « on crée un studio podcast et vidéo pour créer des émissions, des contenus autour de l’humour, mais aussi des interviews des artistes invités ».
Voir cette publication sur Instagram
« Les humoristes marseillais doivent pouvoir évoluer dans leur ville »
Bref, « une offre diversifiée dans un lieu de qualité avec cabaret, artistes pros ou amateur, des contenus digitaux, resto et bar sexys… », décrit Sébastien Mei. L’objectif : « que les artistes locaux se professionnalisent, et attirer têtes d’affiche », pose-t-il.
« Les humoristes marseillais doivent pouvoir évoluer en restant dans leur ville ». Un mantra qu’il répète depuis des années. En ouvrant ce lieu, il souhaite « faire comprendre maintenant qu’il faut payer les humoristes. Ça passe par une expérience client de qualité ».
Stand-upper lui-même, il a participé à lancer le Garage Comedy Club au cours Julien avant de lancer sa société de production, la bien nommée « Tire mon doigt productions ».
« Que cette rue commence aussi à avoir une vie nocturne »
Le projet du Marseille Comedy Club a remporté l’appel à projets de la Ville pour ce bail commercial. En effet, le local fait partie des dizaines de commerces du centre-ville préemptés par la municipalité dans sa stratégie de redynamisation commerciale.
Une politique qui concerne notamment la Canebière, où s’implantent de nouvelles activités comme le food-court méditerranéen 100% féminin Casa Méditerranée dans l’ancienne bijouterie Piéry à l’entrée de Noailles. Ou encore le Plan de A à Z, tiers-lieu culinaire, solidaire et anti-gaspi sur le square Léon Blum.
Mais la rue de Rome vit principalement le jour, accueillant une grande majorité de boutiques. « L’idée, c’est que cette rue commence aussi à avoir une vie nocturne. Aujourd’hui, le soir, c’est principalement une succession de rideaux fermés », estime l’adjointe au maire en charge des commerces, Rebecca Bernardi.
L’élue a d’ailleurs d’autres conversions de locaux en tête autour du futur comedy club. « On va choisir de nouveaux occupants dans le cadre d’appels à projets. On peut imaginer de belles choses aussi pour de la vie, notamment nocturne, à cet endroit ».
Changer les habitudes du public
Malgré un emplacement central entre les quartiers festifs du Vieux-Port, de l’Opéra et du cours Julien, et un arrêt de tram à deux pas du local, Sébastien Mei sait qu’il faudra redoubler d’efforts pour capter le public sur cet axe où il a plus l’habitude « de passer en coup de vent ».
« Un challenge », qu’il entend relever au Marseille Comedy Club, en proposant « une expérience complète, bar, resto, concerts, spectacles. L’idée, c’est que tu viennes ici pour passer toute ta soirée ».
L’humoriste et producteur travaille également des pistes innovantes pour « gamifier le parcours client », rendre l’expérience et la fidélisation ludiques, sans souhaiter en révéler plus à ce stade. Une stratégie qu’il peaufine encore, pour que les chemins de la nuit mènent à la rue de Rome.
