Le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur s’associe au Mucem pour proposer aux collégiens et lycéens une déambulation originale à travers la Joliette. Une immersion physique et numérique dans le quartier aux sons de personnages de fiction.
C’est un outil original, sous forme de balade sonore, que le Frac Provence Alpes-Côte d’Azur a développé à destination des scolaires, en partenariat avec le Mucem et le Bureau des guides. Son objectif ? Emmener les collégiens et lycéens à la découverte d’un quartier en pleine mutation.
Ce quartier, c’est celui de la Joliette. Bordant la mer depuis le Vieux-Port, il a d’abord été un lieu de villégiature, puis un centre industriel, avant que le port ne ralentisse son activité. Il s’est progressivement transformé ces dernières années, sous l’impulsion d’Euroméditerranée, avec l’implantation d’entreprises et de nouveaux centres commerciaux. Le patrimoine industriel côtoie désormais l’architecture contemporaine.
Ce nouveau visage, qui entremêle le présent et le passé, raconte une part de l’histoire de Marseille et de son identité. C’est pourquoi le Frac et le Mucem ont eu envie de s’associer pour proposer ce qu’ils appellent une « expérience sensible » à travers un parcours urbain qui relie les deux institutions. Un « Trait d’union » qui a donné son nom au projet.
Trois personnages racontent l’histoire du quartier
Spécialiste des marches en zone urbaine et périurbaine, l’association du Bureau des guides a co-conçu cette déambulation dans le quartier et coordonné l’équipe d’artistes qui a travaillé sur le projet. Cette promenade, à la fois physique et numérique, a également été imaginée en collaboration avec la société Mardi 8 qui a développé le support digital et interactif.
Au début du parcours, dont le départ est donné au Frac, les élèves sont invités à découvrir, sur leurs tablettes, trois personnages fictifs. « Il y a Hakim qui a une boutique de compléments alimentaires pour le sport. Il y a Pauline qui travaille dans un espace de co-working du même immeuble. Et il y a John qui y a vécu au début du 20e siècle » énonce Mehdi Ahoudig, réalisateur sonore, qui a travaillé sur le projet au côté du photographe Geoffroy Mathieu et de l’écrivain Hadrien Bels. « Avec Hadrien, on a travaillé sur la partie « fiction ». On a voulu mettre en avant ce que les bâtiments du quartier racontent au-delà de ce qu’on voit ».
C’est sur la base de quelques sons et phrases d’accroche que les adolescents sont invités à choisir leur personnage et c’est à travers lui qu’ils découvrent l’histoire du quartier. Le chemin balisé les emmène, par groupes de 15, accompagnés de leur enseignant, devant la Compagnie Générale Transatlantique, sur l’esplanade de la Major, puis jusqu’au Mucem.
À chaque « station », la bande sonore qu’ils ont choisie se déclenche et dévoile un aspect de l’histoire d’un bâtiment. D’un arrêt à un autre, ils sont aussi encouragés à prendre des photos qui s’insèrent dans le dispositif numérique qu’ils utilisent. Ils contribuent ainsi à la « construction » du média en direct.
Plus de 700 élèves bénéficiaires
Le dispositif, lancé il y a un an, à la sortie de la crise sanitaire, a déjà bénéficié à 443 élèves sur l’année scolaire 2021-2022 (7 collèges et 7 lycées) et à 320 élèves sur l’année scolaire en cours (5 lycées et 3 collèges).
Caroline Pozmentier, présidente du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, se réjouit que ce dispositif, fruit d’un partenariat qu’elle salue, contribue à faire venir la jeunesse dans ces lieux qui leur sont souvent étrangers : « La jeunesse a besoin d’histoires. Quand nous recevons des jeunes qui franchissent nos portes pour la première fois, dans le cadre de nos différents dispositifs, nous leur demandons ce qu’ils ont retenu. Et ils se souviennent des belles histoires ».
En associant le regard et l’écoute, en mêlant images contemporaines et anciennes, souvenirs et anecdotes… ce voyage entre le Frac et le Mucem est en tout cas, pour les collégiens et les lycéens de la région, une invitation à poser un regard singulier sur un quartier emblématique de la cité phocéenne.