[Interview] Clap de fin pour le cinéma et l’écoquartier d’Auchan Aubagne ?

A Aubagne, un projet est dans tous les esprits depuis plusieurs années. Celui de l’aménagement d’un nouvel écoquartier en périphérie du centre-ville à côté du centre commercial Auchan, appelé communément ZAC (Zone d’aménagement concerté) des Gargues, puis ZAC des Bonnes Nouvelles, en référence au nom du chemin qui la borde. Ce projet semblait bien ficelé jusqu’à ce qu’en décembre dernier, la nouvelle majorité municipale emmenée par Gérard Gazay, maire les Républicains, ne gèle le projet.

Made in Marseille est parti à la rencontre de Gérard Gazay pour éclaircir la situation et comprendre le devenir de ce projet. Il évoque notamment son désir de se consacrer plutôt à la reconquête du centre-ville et de ne pas venir concurrencer les multiples zones commerciales déjà trop présentes sur le territoire métropolitain Aix-Marseille-Aubagne. Reportage.

 

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INTERVIEW DE GERARD GAZAY AU MICRO DE MADE IN MARSEILLE

Made in Marseille – La Zac des Gargues avec le nouveau éco-quartier se fera-t-elle ?

Gérard Gazay : Le dossier remis par la société en charge de la réalisation et présenté en Conseil Municipal de la ville d’Aubagne, a reçu un avis défavorable. Aucun élu n’a voté favorablement sur ce dossier. Une partie de la gauche s’est abstenue, la majorité municipale actuelle a voté contre. Après cette démarche municipale, car il faut le rappeler c’est l’agglomération du pays d’Aubagne et de l’Etoile qui portent le dossier des Gargues, il y a eu également un avis défavorable en Conseil Communautaire (Ndlr : Nous avons contacté Sylvia Barthélémy, président de l’Agglo d’Aubagne, qui confirme son soutien aux décisions du maire d’Aubagne, car ce projet se situe sur sa commune).

Donc, il n’y aura pas le super complexe cinéma, les constructions de logements à  basse consommation, l’école primaire, le centre aéré et autres nombreux projets prévus dans la ZAC (Ndlr : voir la liste des projets ici) ?

Un avis défavorable veut bien dire ce qu’il veut dire. En l’état actuel du dossier qui nous a été présenté, la décision est négative.  Je rappelle au passage que les Gargues, c’est quand même  115 000 m2 de centre commercial, et lorsque l’on regarde toutes les études menées, notamment par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Marseille, le département des Bouches-du-Rhône est saturé par les centres commerciaux. La guerre du développement des centres commerciaux qui existait jusqu’à présent entre Marseille, Aix, Aubagne est révolu. On le voit à Marseille où certains endroits étaient purement dévolus à des centres commerciaux, le rythme se ralentit. Nous sommes dans une société aujourd’hui qui demande à avoir du lien social et pour ce faire, cela passe par le commerce de proximité.

De ce fait, quelles sont vos actions concrètes pour sauver le centre ville d’Aubagne et ses commerces ?

Nous avons pour ambition de re-developper, de re-dynamiser le centre ville parce que c’est à ce niveau là que nous voulons faire revivre le coeur de la ville. Les commerces de proximité, c’est notre objectif ! Il y aura de nouveaux commerces, de nouveaux aménagements avec des allées commerçantes à ciel ouvert, une nouvelle typologie de commerces de proximité et toujours dans la relation humaine. 

Dans quel délais seront menés ces aménagements ?

C’est très difficile de fixer une date lorsque l’on est dans l’urbain. Actuellement, nous sommes dans un cas de création d’un PLU au niveau de la ville d’Aubagne (Ndlr : Aubagne était toujours dotée d’un POS). Nous espérons que ce PLU sera décidé officiellement après l’enquête publique d’ici la fin de l’année 2016. J’ai demandé aux équipes de la ville de commencer à travailler, à réfléchir activement là-dessus. En terme d’étude, cela s’annonce pour fin 2016, début 2017.

 

Et, pour ce qui est du pôle d’échange également prévu dans la ZAC des Gargues pour améliorer la circulation et la desserte de la zone commerciale existante, est-ce que cela se fera ?

Pour ce qui est des pôles d’échanges, il y a une vraie réflexion sur l’importance pour nos concitoyens, pour les habitants de la Provence, c’est de pouvoir se déplacer. Pouvoir se déplacer veut dire pouvoir créer des lignes et des liens entre les villes et villages – Marseille, Vitrolles, Marignane, les zones d’activités d’Aubagne et dans les deux sens. Il y a tout un développement à faire sur les lignes ferroviaires elles-mêmes, mais il y aussi tous les aménagements qui vont autour.

Aubagne a la chance d’avoir une gare en centre-ville, c’est formidable pour nous. On va l’agrémenter de deux nouvelles liaisons, le Val’Tram qui sera un tramway qui circulera sur l’ancienne voie de Valdonne et qui remontera sur le nord de l’agglomération en desservant les villes de Roquevaire, de la Destrousse, de la Bouilladisse, d’Auriol. Je rappelle que nous sommes reliés à Marseille par la 3e voie de TER en 10 minutes. 

Nous mettons également un autre lien dans le centre ville d’Aubagne et les zones d’activités comme les Paluds à travers ce que nous appelons des bus à haut niveau de service. C’est ça le développement organique des villes aujourd’hui qui doivent avoir des noeuds de transports. Ces mêmes noeuds doivent permettre d’avoir de la redistribution sur les autres zones. Il ne faut pas travailler uniquement sur les grandes zones, les grands déplacements. Le rôle des communes et demain de la Métropole, c’est également de réfléchir sur les liens fins qui existent au sein des communes ou sur les communes adjacentes.