De la salle de bain à la cuisine en passant par la buanderie, Okjö est une boutique zéro déchet. Une manière pour la créatrice Gaëlle Zovi d’accompagner les habitants dans la préservation de l’environnement.
Okjö, c’est une boutique dédiée à la transition écologique. Ouverte depuis juin 2020 sur la Corniche Kennedy, elle propose une sélection d’articles éco-responsables. La fondatrice Gaëlle Zovi commercialise des produits compostables, réutilisables ou recyclables pour tous les endroits de la maison.
Au début, ses réflexions ont remis en question ses consommations quotidiennes. « C’est à la naissance du troisième enfant que les choses ont vraiment changé », explique l’ancienne journaliste. Cette prise de conscience a entraîné des changements « à la maison d’abord, et mes amis ont commencé à me demander comment faire ». La nécessité de créer une boutique zéro déchet s’est imposée.
Okjökull, premier glacier européen victime du réchauffement climatique
Okjö est le diminutif d’Okjökull, premier glacier européen à avoir disparu à cause du réchauffement climatique, avec l’idée « qu’on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas ». Le scarabée, dont les nombreuses parties du corps ornent le design de certains produits, fait écho au symbole égyptien antique de vie et de renouveau.
À Okjö on trouve des produits éco-responsables adaptés à ses besoins. La créatrice du concept privilégie d’ailleurs des articles provenant de France autant que possible. Pour limiter les émissions carbone d’abord, puis « parce que cela maintient l’emploi, et les entreprises françaises dynamisent le territoire ». Et permettent de conserver le savoir-faire artisanal.
Faire sa transition à son rythme
Gaëlle Zovi prône une transition à son rythme. « La base, c’est la gourde pour commencer », par la simplicité d’adaptation et son côté pratique. Mais aussi parce qu’elle permet de réduire de manière importante les quantités de plastique.
À ses côtés dans le rayon, des boîtes à goûter en bambou pour les enfants, des lunch boxes en inox ou des cabas isothermes, l’isolant étant fait à partir de laine de mouton.
« Dans la maison, la salle de bain est le plus gros pourvoyeur de déchets », analyse Gaëlle. C’est aussi le rayon qui attire le plus depuis quelque temps dans la boutique, même si ce sont des démarches délicates. « C’est compliqué car on touche aux habitudes d’hygiène et à l’intimité, on change les odeurs, les textures, les gestes… », de nouvelles routines à s’approprier.
Mais Gaëlle a bien sa méthode pour rassurer et conseiller. « On change petit à petit, on commence par un produit avant de passer aux autres », le temps de prendre ses marques et de trouver ce qui correspond le mieux. Parmi la sélection, les déodorants, dentifrices et shampoings ont beaucoup de succès.
« L’écologie n’est pas punitive »
Du côté cuisine et ménager, il s’agit plutôt d’apprendre à se détacher des produits très forts utilisés au quotidien, « comme la javel ». « Je fais la plupart de mon ménage avec du savoir noir de Marseille et du vinaigre blanc », détaille la gérante, « c’est suffisant ».
À ces produits s’ajoutent du liquide vaisselle ou encore de la lessive. Vendus dans des pots en verre avec spray, les recharges sont également mises en vente. « Nous avons un joli packaging pour rappeler que l’écologie n’est pas punitive ni dans l’idée de se priver, cette idée n’étant pas évidente. »
L’originalité du rayon : l’éponge de mer naturelle autonettoyante. Utilisable pendant dix mois, elle est recyclable après. Elle est non blanchie et issue d’un programme de pêche durable.
Du zéro-déchet au lien social
« Je ne suis pas là pour vendre mais pour aider les gens à trouver une solution, souvent ils ne savent pas par où commencer. » L’accompagnement est bienveillant et permet de répondre sur-mesure aux besoins. Pour être la meilleure conseillère possible, Gaëlle a testé tous les produits qu’elle propose.
« Les gens croient qu’il n’y a que des “bobos”, mais c’est avant tout une boutique de quartier » précise Gaëlle. Avec une clientèle de tous les âges, dont des habitués. « Il y a des dames âgées à qui cela rappelle comment c’était avant, car nous avons inventé peu de choses nouvelles sur ces produits. Ce sont beaucoup de retours à d’anciens usages ».
D’autres pour qui l’usage du plastique représentait « la libération » du quotidien, ou encore des hommes âgés qui se sont convertis aux huiles. La clientèle est très hétéroclite, avec des personnes aussi qui entrent car elles trouvent « la devanture jolie ».
Ouvrir une autre boutique à Aix-en-Provence
La boutique recueille également les déchets recyclables avec l’application WeRECY depuis l’été dernier. « Il était naturel de faire partie des boutiques partenaires ». En échange du dépôt de ces objets via la plateforme, Gaëlle offre le thé ou le café.
À l’avenir, la passionnée aimerait étendre son concept dans d’autres communes, comme le centre-ville d’Aix-en-Provence par exemple. « Je me dis que cela pourrait marcher », sourit Gaëlle. Grâce à l’idée du zero waste, indispensable à la transition écologique.