L’application de recyclage WeRECY propose de donner une seconde vie à vos objets tout en vous récompensant. Textile, cartouches d’encre, batteries… Il suffit de déposer ses articles dans les boutiques partenaires. Une solution digitale éco-responsable qui donne un coup de pouce aux commerces de proximité et permet de tisser du lien.
« Tu recycles quoi aujourd’hui ? ». C’est le leitmotiv de l’application WeRECY, créée par la start-up marseillaise du même nom. À l’heure où l’achat d’occasion est une vraie tendance de consommation, répondant à des enjeux économiques et environnementaux, la plateforme propose de donner une seconde vie à vos objets dormants tout en vous récompensant pour votre action. Il s’agit « d’éviter qu’ils ne se retrouvent à l’enfouissement ou incinérés », explique Sébastien Lenzi, le fondateur.
Il y a deux ans, il a commencé à travailler sur ce concept dans les bureaux de Marseille Solutions, avec ses amis et désormais partenaires Kinga (développement) et Gérard (marketing digital). L’application WeRECY est désormais opérationnelle et disponible. À l’image d’autres plateformes, telles que Vinted qui offre la possibilité de vendre et d’acheter des vêtements d’occasion, ou encore To Good To Go, créée pour lutter contre le gaspillage alimentaire, en mettant en relation les commerçants et les consommateurs, WeRECY veut devenir l’application de recyclage de référence.
« LA » solution pour les particuliers « que l’on active depuis chez soi, poursuit Sébastien. L’exemple le plus parlant c’est lors d’un déménagement. Il y a un certain nombre de choses dont on ne sait plus quoi faire. En quelques clics, on lance sa démarche sur l’application et en plus on est récompensé pour ça ».
5 filières pour la transformation des matières collectées
Concrètement comment ça marche ? Il suffit de télécharger l’application et de créer un compte. En fonction des objets dont on souhaite se débarrasser, WeRECY vous suggère le commerce le plus proche pour les déposer, accompagné d’encart pédagogique expliquant la chaîne du recyclage. « Ça crée un dépôt, validé en boutique par un QR code. Grâce à un système de géolocalisation, je sais exactement quelle marchandise a été déposée chez quel commerçant », explique le fondateur.
WeRECY propose pour l’instant 5 catégories : textile, smartphones, néoprène, cartouches d’encre et batteries de cigarette électronique. « On ne traite que des filières derrière lesquelles il y a un débouché industriel ». Ainsi, les jeans récupérés sont transformés en matériaux d’isolation pour l’habitat.
Les smartphones sont reconditionnés via Les Ateliers du Bocage, une entreprise d’insertion et adaptée, membre d’Emmaüs France, spécialisée dans le recyclage et le réemploi de déchets d’équipements électriques et électroniques. « Ils sont ensuite redistribués à des personnes en difficulté ».
Des tapis de yoga devraient être confectionnés à partir des combinaisons en néoprène collectées.
Quant au secteur des cigarettes électroniques, très consommatrices des batteries lithium, l’ambition est de les transformer en batteries stationnaires pour maisons autonomes. « On ne peut pas redonner à ces batteries, consommatrices de beaucoup d’énergie, dix ans de vie. On veut réadapter leur usage en faisant des blocs pour les maisons autonomes connectées à des panneaux solaires ». Une expérimentation est actuellement menée avec l’école Centrale Marseille.
Faire entrer les petits commerces dans l’économie circulaire
À l’heure actuelle, une cinquantaine de boutiques sont partenaires. Un travail de longue haleine, car il a fallu taper aux portes de chacune d’elles. Si certaines se sont refermées, d’autres au contraire se sont ouvertes avec enthousiasme, comme celles de Lily Paillettes (7e), l’un des premiers membres. « Sébastien s’est présenté spontanément, et j’ai trouvé la démarche très intéressante pour passer à l’action sur le recyclage. J’en ai d’ailleurs parlé sur mes réseaux sociaux et les retours sont très positifs », raconte Sarah, la patronne de ce concept-store. Ici, pour deux jeans ou un tote-bag de textiles en vrac, elle propose 10 % de remise sur ses collections.
Les commerçants sont libres de choisir la récompense qu’ils accordent à leur clientèle déposante. Pour Okjö, la boutique zéro déchet qui prône une consommation responsable (7e), WeRECY se présentait comme une véritable solution de proximité pour les habitants. « Là-bas, on sert le thé ou le café pour un moment de partage autour de la démarche zéro déchet. C’est ça la récompense et je trouve ça génial », raconte Sébastien. Derrière ces changements d’habitudes de consommation, cette solution offre d’une certaine manière la possibilité aux petits commerces de rentrer dans l’économie circulaire ».
Pour rester dans sa ligne directrice, la start-up s’est dotée de vélos cargos pour aller récupérer les dépôts. WeRECY mise sur l’adhésion de 200 à 500 boutiques d’ici à fin 2022 dans la métropole marseillaise et toulonnaise.