A l’occasion de la première Assemblée plénière du nouvel exécutif régional, Renaud Muselier a défendu sa stratégie d’ouverture « utile » avec la majorité gouvernementale. Il a aussi dévoilé les mesures mises en place pour ouvrir l’hémicycle à la liste de la gauche, qui n’a pas pu faire élire de conseillers régionaux après s’être retirée au second tour des élections.
Lors du second tour des élections régionales, la liste de Renaud Muselier s’était imposée avec 57,30% devançant la liste Rassemblement national de Thierry Mariani. « C’est 3 points de plus qu’en 2015 » aime rappeler le président LR. Les scores dans les départements sont aussi les meilleurs pour la droite aux régionales, et la victoire dans le département du Vaucluse, récupéré au RN est aussi la preuve selon l’intéressé, que sa stratégie d’ouverture avec la majorité présidentielle était la bonne. « Notre majorité est plus diverse que lors du précédent mandat, elle comporte 11 étiquettes politiques, et l’unité du groupe est le mot d’ordre ».
Ce rapprochement a d’ailleurs déjà permis d’accélérer certains dossiers, comme le vote de la convention sécurité entre l’État et la Région, validée jeudi dernier par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Autre dossier en cours, la formation des chômeurs longue durée. « J’ai été en contact avec Elisabeth Borne jeudi, avec qui j’entretiens une bonne relation » assure Renaud Muselier.
Une ouverture à gauche de l’hémicycle contestée par le Rassemblement national
Durant l’entre-deux tours, Renaud Muselier s’était engagé à trouver une place au rassemblement social et écologique de Jean-Laurent Félizia qui s’était retiré, évitant une triangulaire.
Comme il l’avait promis, Renaud Muselier a proposé ce vendredi, lors de l’Assemblée plénière, la création d’un comité représentatif du rassemblement écologique et social, qui disposera d’un bureau et de deux collaborateurs. Composé de 21 membres, avec à sa tête Jean-Laurent Félizia, le comité pourra proposer une délibération à chaque Assemblée plénière. En plus, « Une fois par an, Jean-Laurent Félizia pourra s’exprimer dans l’hémicycle. On a prévu une clause de revoyure annuelle pour voir si ce projet fonctionne et si on doit le réajuster. Le comité recevra l’ordre du jour avant chaque plénière et pourra proposer 4 prises de paroles » précise Renaud Muselier. L’objectif est de créer un outil qui fonctionne. « Ce qu’on avait fait avec Christian Estrosi en 2015 n’a pas marché, car c’était trop complexe. Là, on met en place un dispositif simple et pratique ».
Jean-Laurent Félizia a, de son côté, salué l’initiative du président LR, rappelant son souhait de ne pas « effacer définitivement les écologistes et la gauche du paysage politique de la Région ». Cette démarche démocratique unique en France, permettrait à la gauche et aux écologistes de donner de la voix dans l’hémicycle sans avoir d’élus. Elle sera officialisée lors de l’assemblée plénière du mois d’octobre.
De son côté, le Rassemblement national, seul groupe d’opposition à siéger au conseil régional s’est opposé au dispositif et a voté contre. « Votre initiative hasardeuse constitue un détournement de droit, voire un excès de pouvoir, a déclaré le vice-président du groupe, Franck Allisio. Parce que cette manœuvre est inacceptable et illégale, nous demanderons au Préfet d’exercer un contrôle de légalité et nous poursuivrons toutes les voies de recours ».
La mise en œuvre de ce comité spécial passe par la modification du règlement intérieur de l’assemblée régionale.