L’eurodéputé EELV, Yannick Jadot, était à Marseille aujourd’hui pour apporter son soutien à Jean-Laurent Félizia, tête de liste du Rassemblement écologiste et social en vue des élections régionales. À trois semaines du scrutin, ce coup de projecteur est bienvenu pour le candidat en manque de notoriété, et pourtant confiant sur l’issue du scrutin.

« Le choix sera Mariani ou Félizia. Et je vous dis qu’on arrivera devant Muselier et qu’il se retirera ». Sous l’ombrière du Vieux-Port, Jean-Pierre Cervantès n’en démord pas. Malgré les derniers sondages qui placent Jean-Laurent Félizia loin dernière Thierry Mariani (RN) et Renaud Muselier (LR), la tête de liste dans le Vaucluse reste convaincu d’une large mobilisation en faveur de son mouvement, et ce malgré un déficit de notoriété. « Pour l’instant, personne ne sait qu’il y a un rassemblement écologiste et social », admet l’élu, « et le programme n’a pas encore dévoilé », dit-il tandis que les militants tractent sur le Vieux-Port.

Pour mettre en lumière le Varois Jean-Laurent Félizia, encore inconnu du grand public, l’eurodéputé Yannick Jadot est venu en renfort. « Tout être humain qui commence un jour dans la vie a un déficit de notoriété jusqu’au jour où il devient président de région », se défend Jean-Laurent Félizia. « Il a un déficit de notoriété, mais il a un excédent de solutions », soutient Yannick Jadot. Sa visite marseillaise a été marquée par une escale au sein de l’entreprise Dualsun, spécialisée dans le photovoltaïque, puis un détour à l’Après M.

18 jours pour renverser la table

À trois semaines du premier tour, les écologistes et une partie de la gauche de ce rassemblement veulent croire en une remontada. « On a 18 jours pour entrer dans cette dynamique et renverser la table », poursuit Jean-Laurent Félizia.

Et puis, « lorsque j’ai fait les élections européennes, quasiment jour pour jour, le matin-même on me mettait à 8%, on a fait le double, donc les sondages on les regarde comme tous responsables politiques, mais ça ne veut pas dire grand-chose » vient étayer l’eurodéputé.

Il croit en une prise de conscience citoyenne. « Ce n’est pas un vote de peur de l’extrême-droite, un vote de capitulation de Renaud Muselier et La République en marche. C’est un vote de solutions à la vie quotidienne des Français et des habitants de cette région qui ont sacrément besoin d’un nouvel exécutif », estime Yannick Jadot.

Évacuant de l’équation Renaud Muselier, président (LR) sortant de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il énumère : « Contre le dérèglement climatique, Mariani ou Félizia ? Pour la démocratie : Mariani ou Félizia ? Je veux croire que les habitantes et les habitants de cette région choisiront Félizia ».

« Nous serons en situation de gagner »

La troisième place au premier tour n’est pas une option pour le candidat du Rassemblement écologiste et social. « Notre liste ne sera pas troisième. Nous sentons dans les territoires que nous traversons cette envie d’alternance, de changement radical. On va déjouer tout ce qui peut être entrepris comme dialectique aujourd’hui, ce qu’on veut, c’est gagner la région ».

Depuis 2015, la « pensée politique » des écologistes n’est plus présente dans l’hémicycle républicain. Les candidats sont portés par un esprit de reconquête du pouvoir, et ne veulent pas à ce stade envisager d’autres scénarii. « La situation est que nous serons en situation de nous maintenir, car nous serons en situation de gagner », assure Jean-Laurent Félizia, évacuant la question d’une main tendue de Renaud Muselier dans l’entre-deux-tours s’il arrivait sur la troisième marche du podium.

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Vaudeville, fausse opposition et idées nouvelles

Exit aussi la question sur un maintien dans cette configuration au risque de faire gagner le Rassemblement national. « On nous fait porter la responsabilité d’une situation où le RN est à 40% alors que ce n’est pas nous qui dirigeons », déclarait-il hier, à deux pas de l’Hôtel de Région.

Une prise de parole stratégique quelques heures avant le meeting de Renaud Muselier au Parc Chanot et après la manifestation des agents de la sûreté ferroviaire à laquelle participait Thierry Mariani (RN). « Un mauvais vaudeville jouée par deux vieux barons de la droite locale, qui ont fait trente ans de carrière politique ensemble », exprimait Jean-Laurent Félizia, dénonçant « l’imposture » de ses adversaires. « Et on demande aux autres, ceux qui veulent réveiller l’espoir avec des idées nouvelles, de faire place nette et de disparaître. Nous n’avons pas à nous soumettre, à nous effacer, à disparaître. Car ce chantage conduit de plus en plus de citoyens à se désintéresser, à désespérer de la politique ».

Un Grenelle sur l’égalité des territoires

« Arrêtons de nous parler du second tour. Le premier tour, c’est pour essayer d’aller chercher les électrices et les électeurs », renchérit Yannick Jadot.

Alors que le programme devrait être dévoilé dans les prochains jours, l’une des mesures phares de Jean-Laurent Félizia sera de lancer un Grenelle de l’égalité des territoires. Un état de lieux des six départements qui compose la région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour « arriver à les traiter de manière équivalente, sur la mobilité, l’emploi et la transition écologique… »

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