Elizabeth Tchoungui, présidente déléguée de la Fondation Orange, a officiellement inauguré le fablab de la Fabulerie, à Marseille. Modèle d’inclusion par le numérique et l’accès à la culture pour tous, il rejoint les 130 petites fabriques du « faire » solidaires à travers le monde, soutenus par la Fondation.
« Ce lieu merveilleux. La Fabulerie évoque à la fois l’onirique, le rêve, l’espoir, mais aussi l’ingénierie, la machinerie… ». Elizabeth Tchoungui ne s’y trompe pas. En plein cœur de Marseille, la Fabulerie, nichée sous la verrière de l’ancien hôtel Astoria, boulevard Garibaldi, est un tiers-lieu propice au voyage et à l’imagination, au jeu et à l’interaction.
L’ancienne journaliste de télévision, qui a longtemps accompagné les téléspectateurs sur TV5 Monde (Les Maternelles), ou France 5 (Oh, Africa Art), est depuis septembre dernier en charge de la responsabilité sociale et sociétale du groupe Orange et présidente de la Fondation Orange.
C’est à ce titre qu’elle est venue inaugurer le fablab solidaire de la Fabulerie, récemment labellisé « Fabriques des territoires ». Financé à hauteur de 20 000 euros, il vient rejoindre les 130 autres déployés dans 21 pays à travers le monde et soutenus par la Fondation.
« Développer leur apprentissage numérique par le « faire ensemble » »
À cette occasion, la présidente a eu un petit aperçu du Fabuleux Musée. Un petit ovni culturel inédit en France, à mi-chemin entre escape game, théâtre immersif et musée numérique. Mais surtout un projet imaginé au sein de la petite fabrique solidaire, avec la complicité de jeunes issus des quartiers prioritaires de Marseille et grâce à la dynamique des cités éducatives de la ville. Imprimantes 3D, thermoformeuse, découpes-papiers… tout le nécessaire pour concrétiser leurs idées et permettre à leur imaginaire de prendre vie.
« Les fablabs sont des lieux dédiés à des jeunes qui sont en rupture avec le parcours scolaire classique, qui ont entre 18 et 25 ans, avec cette idée de développer leur apprentissage numérique par le « faire ensemble ». Ce sont des lieux dans lesquels on leur fournit les techniques d’apprentissage, de fabrication numérique, ils peuvent prototyper des projets, apprendre le collectif et prennent vraiment confiance en eux avec de belles histoires », explique Elizabeth Tchoungui.
Objectif : un passeport pour une meilleure employabilité
Celle de Marseille en est une, et Elizabeth Tchougui se plaît à évoquer d’autres belles réussites, comme au fablab de Kinshasa où, bien avant le Covid-19, les jeunes ont imaginé un lavabo intelligent inspiré des besoins locaux. Primée, l’idée se concrétise avec le développement d’un prototype en partenariat avec les écoles et les hôpitaux du pays.
Ou encore, ces feux de circulation intelligents pour trouver une solution aux embouteillages dantesques de Dakar. « Nous avons pu les soutenir dans la création de leur start-up », car l’objectif reste l’employabilité. « Ça leur permet de développer des softs-skills indispensables, quel que soit l’emploi qu’ils auront par la suite ».
Deux axes forts de la Fondation Orange
Le projet de la Fabulerie a une résonnance particulière. Au travers de l’aventure d’Édith Labruyère, l’exploratrice fictive en quête de « l’Amulette du climat » qui permet de rétablir l’équilibre environnemental, le Fabuleux Musée fait écho aux objectifs que le groupe Orange s’est fixé en matière de lutte contre le réchauffement climatique avec, entre autres, zéro émission carbone à l’horizon 2040; mais aussi aux deux axes prioritaires pour la Fondation, que sont l’inclusion par le numérique et l’accès à la culture pour tous.
Car par un simple geste des enfants, les projecteurs illuminent la pièce et déclenchent toute la scène immersive qui les plongent dans le Marseille de 1900, qu’ils voient s’animer à travers une fenêtre, découvrent des édifices disparus prendre forme sur les murs, à l’instar du pont transbordeur, ou encore des dirigeables.
S’appuyer sur l’écosystème local
Une expérience qui leur permet d’être sensibilisés aux questions climatiques tout en découvrant les archives de la ville. « C’est vraiment le symbole de l’ancrage du fablab dans l’écosystème local. C’est formidable de voir toute cette dynamique se mettre en place, comment le fablab a permis de concevoir du matériel pour le Fabuleux musée qui va aider les enfants à découvrir le patrimoine marseillais par le jeu. C’est une ouverture, une transmission », reprend Elizabeth Tchoungui.
Elle croit beaucoup au « pouvoir de l’intelligence collective. Cette dynamique qui se met en place entre le projet artistique, la médiation numérique, les partenariats avec les associations dans un lieu ouvert au public, c’est formidable, car c’est aussi un lieu où les barrières sociales disparaissent. On voit ici à quel point il est important pour ces fablab de connaître et s’appuyer sur l’écosystème local, des associations, des start-up… »
Retardée en raison de la crise sanitaire, l’ouverture du Fabuleux musée a eu lieu le 18 mai pour accueillir les scolaires. Déjà un succès puisqu’une vingtaine de classes ont déjà réservé leur créneau pour partir en quête de la mystérieuse amulette.