Matériaux bio-sourcés et recyclés, maroquinerie vegan, coton bio certifié… La jeune marque marseillaise Aglaïa & Co veut sublimer l’artisanat local au travers de ses créations originales et intemporelles. Partenaire de différentes associations, comme la Fondation Nicolas Hulot, elle s’engage à développer une mode plus responsable et solidaire.
Il y a quelques années encore, les fondateurs de la marque marseillaise Aglaïa & Co évoluaient dans l’univers de la finance internationale. Face aux nouveaux enjeux de société, ces experts en chiffres, désireux d’être acteurs du changement et de rêver plus grand, décident alors de transformer leur vie (professionnelle) pour bousculer les codes. Passionnés et engagés, Carine, Thomas et Florent se lancent alors dans une aventure entrepreneuriale et humaine qui dure maintenant depuis six ans.
C’est naturellement, par la sensibilité de la seule femme du trio de co-fondateurs, que le projet s’oriente vers la bijouterie. Loin du « bling-bling » et du clinquant, la jeune marque de bijoux Aglaïa & Co est fondée en 2015 sur des valeurs de solidarité, d’éthique responsable et de préservation environnementale « avec un prérequis : le made in France », confie Carine Bozon.
L’équipe est partie du constat que la mode éthique rimait trop souvent avec simplicité et sobriété. « Chez Aglaïa & Co, nous avons voulu démontrer qu’une mode engagée pouvait être créative », poursuit la jeune femme qui imagine des créations à la fois originales et intemporelles « pour donner un nouveau souffle à une mode plus responsable ».
Les premières pièces en argent 100 % recyclé
Depuis 5 ans, l’entreprise s’est fait un nom dans le secteur de la bijouterie autour de créations en argent massif et en plaqué or (3 microns). Si au départ 50% de l’argent utilisé dans les bijoux est issu d’argent recyclé, les premières pièces uniques en argent 100% recyclé sortiront de l’atelier d’un affineur français au mois d’août.
Des chaînes et bracelets, essentiellement créés à partir des rebuts récupérés dans les ateliers de bijouterie. « Dans le nôtre, par exemple, nous récupérons les métaux que nous lui envoyons et qu’il va transformer pour leur donner une seconde vie », explique la jeune patronne qui travaille avec six ateliers français dont quatre spécialisés dans la bijouterie.
Un engagement précieux
Elle espère qu’avec l’évolution de l’entreprise, le recyclage permettra même de concevoir les papillons pour les boucles d’oreilles et autres fermoirs. Outre l’argent, Aglaïa & Co est également reconnu pour ses bijoux ornés de pierres naturelles.
Pour assurer une totale transparence à ses clientes, l’entreprise remonte les filières depuis la mine jusqu’au bijou, en passant même pas la taille de la pierre. « On a commencé il y a deux ans avec une pierre de turquoise que nous sommes allés récupérer aux États-Unis dans une exploitation familiale minière depuis deux générations », raconte Carine.
L’aquaphrase est la deuxième pierre semi-précieuse utilisée pour agrémenter le bijou d’histoire et de sens. « Elle a été sourcée en Afrique et découverte récemment par un gemmologue Grec Yianni Melas, fervent défenseur des droits des enfants et des droits des mineurs ». Cette année, Aglaïa & Co signe ses premières réalisations avec sa toute première pierre précieuse : un Saphir rose sourcée au Malawi, selon la même démarche.
De nouveaux produits pour voir plus loin
Depuis deux ans, la marque explore d’autres champs de la mode féminine, toujours avec le désir de se dépasser « pour apporter le meilleur, honorer nos engagements du premier jour et démontrer que nous pouvons aller sur d’autres produits tout en conservant notre ADN ».
L’année 2019 marque ainsi un tournant dans l’entreprise, avec le lancement d’une collection capsule de t-shirts au message engagé, en coton bio certifié GOTS (label pour affirmer le caractère biologique du textile) et d’une ligne de lunettes solaires, commercialisée début avril. « Là encore, nous sommes guidés par des valeurs avec le made in France, car nous travaillons avec un artisan d’art, basé dans le Jura qui emploie onze personnes », explique Carine.
Les collections sont déclinées en petites séries afin de proposer de nouvelles créations très régulièrement sans générer de gaspillage. « Nous les renouvelons uniquement en fonction des demandes de notre clientèle. Et selon l’accueil réservé à nos collections capsule qui sortent chaque 10 du mois, ces bijoux font l’objet de collections complètes les mois suivant ».
Une étape de transition qui porte ses fruits
La même année, Aglaïa & Co s’essaye aussi à la maroquinerie vegan, avec succès, avec quatre sacs en matière végétale à base d’ananas, communément appelés le Pinatex. « Nous sommes toujours à la recherche de matières innovantes. Le Pinatex provient des feuilles des feuilles d’ananas, qui sont ensuite transformées. Elles ne sont pas consommées. Cela leur offre une seconde vie et un complément de revenus aux producteurs. C’est un cercle vertueux, explique Carine. Ça ne plaît pas à tout le monde, surtout pour celles qui cherchent du cuir, mais cela a été bien accueilli ».
Pour poursuivre dans cette démarche, la jeune femme débute des tests avec des matières confectionnées à partir de raisins et de pommes en prévision de nouveautés pour la fin de l’année.
La marque collabore avec un atelier de maroquinerie labellisé Entreprise du Patrimoine vivant.
5 % du chiffre d’affaires redistribués à des associations engagées
Parallèlement, dès l’origine, pour ancrer l’ADN de l’entreprise, les fondateurs se rapprochent d’associations partenaires à qui ils reversent 5% du chiffre d’affaires « et non pas du résultat, reprend Carine. C’est tout à fait transparent pour les clients puisque pour chaque achat en ligne, 5 % du montant qu’ils paient sont reversés à une association de leur choix ».
Le cancer du Sein Parlons-en est la première à avoir adhéré à la démarche d’Aglaïa & Co. « On avait qu’un petit power point à leur montrer pour la présentation du projet et ils nous ont fait confiance », se souvient Carine.
Ce partenaire historique est rejoint par cinq autres structures dont les causes font directement écho « aux sujets de société qui nous touchent particulièrement », comme la Croix-Rouge française, L214 Éthique et animaux, Solidarité femmes qui vient en aide aux femmes victimes de violence, et Epic Fondation, qui soutient les jeunes du monde entier pour aider à gommer des inégalités dues au pays de naissance. La dernière en date, la Fondation Nicolas Hulot.
Depuis 5 ans, l’entreprise double sa croissance chaque année, ce qui lui a permis d’embaucher plusieurs personnes en fin d’année, dont une pour développer la partie création et innovation. Aglaïa & Co emploie aujourd’hui 8 personnes guidées au quotidien par « le mantra #actdifferent ».