La Ville de Marseille présentera ce lundi 8 février en conseil municipal un protocole d’accord visant à assurer la continuité de service public dans les crèches, les écoles maternelles et primaires en clarifiant l’exercice du droit de grève.
Cet accord instaure un délai de prévenance de la grève de 48 heures et prévoit également de demander aux agents grévistes d’exercer leur droit de grève dès leur prise de service. « Ainsi, ce protocole permettra aux personnels des écoles et des crèches comme aux parents de mieux s’organiser en clarifiant l’organisation de la grève. Il offre aussi une transparence aux parents qui pourront avoir de la visibilité sur l’aménagement du temps d’accueil de leur enfant en école ou en crèche », explique la Ville de Marseille, dans un communiqué de presse.
De plus, « pour la première fois à Marseille », ce protocole fixe un seuil minimum d’encadrement nécessaire pour l’accueil des enfants en période de grève dans les écoles maternelles et primaires, « seuils au-dessus desquels la continuité de service ne pourra plus être assurée. Les agents non-grévistes pourront donc désormais remplir leur mission dans des conditions déterminées ».
Ce protocole fait suite aux premières négociations de décembre. Après la démission de Michèle Rubirola, le maire de Marseille, Benoît Payan, a engagé de nouvelles négociations avec les organisations syndicales « pour poursuivre le dialogue. Cet accord s’inscrit dans le cadre de la politique de refondation des écoles marseillaises, priorité de la nouvelle majorité et qui vise à réparer des années d’abandon des écoles de Marseille ».
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Une nouvelle mouture du texte
Le premier texte qui imposait aux agents de poser une journée complète au lieu d’une heure méridienne de grève, a été revue et une nouvelle fois signée par FO, l’Unsa et la CFTC-CFE-CGC, mais ne semble toujours pas faire l’unanimité. La nouvelle mouture indique, par ailleurs, un taux d’encadrement d’un adulte pour 30 enfants en maternelle et un pour 60 en élémentaire, contre un pour 32 et un pour 62, actuellement.
Grèves à répétition, déjeuner en classe, repas froids, ou suppression par la Ville de l’entrée pour accélérer le service… Le respect du protocole sanitaire qui rend encore plus drastiques les conditions d’ouverture des écoles, met le personnel sous pression et avec lui les parents d’élèves. Pour remédier à la situation, la Ville avait lancé au mois de septembre une campagne de recrutement « pour accueillir les enfants dans de meilleures conditions dans les écoles et les crèches municipales ».
Côté chiffres, la municipalité indique qu’à l’heure actuelle 330 nouveaux agents titulaires ont pris leurs fonctions depuis la rentrée et 370 vacataires viennent en renfort. Un effort insuffisant nous indiquait le Collectif des écoles de Marseille. Ses membres évaluent à 500 agents, tous titulaires, l’effectif nécessaire pour répondre aux problèmes actuels, mais attendent surtout « un message fort de Ville » avec un plan pluri-annuel de recrutement ainsi qu’un programme sur le long terme.
« Un grand chantier de refondation »
Ce jour, la Ville précise qu’elle avait ouvert dès janvier 2021, en concertation avec tous les acteurs de l’éducation, « un grand chantier de refondation visant à améliorer l’accueil des enfants dans les écoles. Sont ainsi abordés les sujets ayant trait à l’organisation et au fonctionnement des services territoriaux et des écoles sur tous les temps (scolaire, périscolaire, temps méridien et restauration scolaire). Le mieux-être au travail, dans des conditions de fonctionnement rénovées et respectueuses des personnels, est aussi à l’étude, pour un environnement professionnel amélioré. La Ville de Marseille a la détermination de garantir un accueil de qualité à tous les enfants de la ville ».
En parallèle, la mairie poursuit ses actions sur le bâti des écoles. « Plus de 80% des travaux de mise aux normes ont d’ores et déjà été effectués depuis cet été et cette action se poursuivra tout au long des prochaines années pour améliorer les conditions d’accueil des écoles et des crèches. Au-delà des nécessaires mesures d’urgence, le Plan Ecoles d’Avenir est en cours d’élaboration ».