Face au rebond de l’épidémie dans certains territoires et aux difficultés pour accélérer le rythme de la campagne de vaccination contre la Covid-19 en France, le président de la Région Sud, Renaud Muselier entend faire des propositions au gouvernement avant le conseil de défense de mercredi.

Alors que nos voisins européens piquent à tour de bras, la campagne de vaccination en France est à la peine. Si le pays dispose de 500 000 doses du vaccin Pfizer, le seul autorisé à ce jour dans l’Hexagone, seules quelques centaines de personnes ont reçu une injection, contre environ 950 000 Britanniques et près de 240 000 Allemands selon le site Covidtraker.

En cause : les lourdeurs administratives : « Je ne laisserai pas une lenteur injustifiée s’installer pour de mauvaises raisons », avait d’ailleurs déclaré Emmanuel Macron, à l’occasion de ses vœux télévisés le 31 décembre. Face à la cette situation, le gouvernement a promis d’accélérer.

« Je mesure les difficultés du gouvernement », déclarait ce jour Renaud Muselier, président de la Région Sud et des régions de France, faisant part de son inquiétude. Il ne manque toutefois pas de faire quelques piqûres de rappel soulignant que ses différentes alertes au ministre de la Santé ces derniers mois « pour dire que les collectivités étaient à disposition pour être utiles », sont restées sans réponse.

L’institution reste néanmoins dans cette logique de soutien : « Nous ne voulons pas revivre ce qui s’est passé avec les masques et les tests. Nous estimons que nous sommes capables de venir en collaboration. Nous avons une capacité d’action, nous pouvons être un soutien logistique de proximité, opérationnel, nous ne sommes pas en concurrence ou en compétition ».

Bus itinérants, gymnases transformés en centre de vaccination…

Pour lui, un faux départ « au démarrage » peut encore se rattraper « sur la distance. Ils n’ont pas le droit de se tromper en permanence ». 

Dans ce cadre, le président des Régions de France planche sur une série de propositions locales relatives à la stratégie de vaccination. Elle passera par « des capacités d’achats », « des cibles prioritaires » ou encore « des opérations fonctionnelles et logistiques ».

Parmi les mesures qui devraient être avancées, notamment pour augmenter les capacités, une accélération de la vaccination dans les Ehpad grâce au renfort des Départements ; la transformation de gymnases en centre de vaccinations avec l’appui des communes, la mise en place de bus itinérants… Martine Vassal a adressé un courrier au Préfet pour mettre à la disposition de
l’Etat, les moyens matériels dont disposent les deux collectivités le Département et la Métropole.

Il s’agit notamment de sites pouvant servir de centres de vaccination « au plus près des habitants, ou de différentes structures dont l’activation pourrait s’avérer déterminante pour informer toutes les
personnes désirant se faire vacciner, à commencer par les personnes les plus âgées ».

Renaud Muselier souhaite également que l’État donne son feu vert pour autoriser les injections du vaccin en pharmacie, « et pourquoi ne pas commencer par les zones rouges plutôt que par les zones blanches », souligne l’élu.

« De la cohérence en fonction des territoires »

Reste que pour l’heure, un flou perdure sur la capacité de commandes de vaccins. « Nous n’avons aucune visibilité ni sur les quantités, ni sur les arrivages… sur rien », se désole l’élu. Seul le maire de Nice, où la situation sanitaire est préoccupante, a pu obtenir 5 000 doses la semaine dernière.

Les mesures seront d’abord présentées et discutées avec l’ensemble des présidents de région, « pour avoir un regard le plus précis possible, et de la cohérence en fonction des territoires ». Le président de la Région Sud entend soumettre sa copie au gouvernement avant le conseil de défense prévu ce mercredi.

Jean Castex attendu à Toulon ce mardi 5 janvier

Il profitera de la signature du contrat Etat-Région, demain à Toulon, pour aborder ces propositions avec le Premier Ministre, Jean Castex « en qui j’ai une totale confiance pour réussir cette campagne de vaccination », assure le président de la Région Sud.

La signature de ce contrat d’avenir marque le coup d’envoi des autres dans le pays. « C’est un geste symbolique qui montre que je suis un partenaire de référence de l’Etat », précise le président des régions de France. « Un contrat historique de 5,1 milliards d’euros (2,55 milliards pour l’Etat et 2,55 milliards pour la Région) sur la période 2021-2027 ». 

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