Sur la Canebière, le retrait des échafaudages sur les deux grandes flèches de l’église des Réformés laissent entrevoir les premiers résultats de la restauration, qui devrait se terminer en 2022. Les gargouilles, retirées dans les années 1930, ont même repris leur place et sont désormais visibles.
Comme un rideau qui se baisse doucement, les échafaudages se retirent au sommet de l’église néogothique des Réformés, dévoilant la beauté retrouvée des ses deux flèches, hautes de plus de 70 mètres, comme celle de Notre-Dame de Paris.
« La restauration des deux flèches occidentales est en effet terminée, et il ne reste que quelques finitions pour la façade principale » explique Éric Méry, conseiller municipal de Marseille délégué à la stratégie patrimoniale, à la valorisation et à la protection du patrimoine municipal et aux édifices cultuels. La façade ouest devrait donc être entièrement dévêtue prochainement, et se redonner en spectacle aux yeux des Marseillais.
Trois ans pour retrouver sa beauté originelle
« En 2019-2020, l’intervention se concentrera sur les façades latérales », poursuit l’élu de la Ville de Marseille, propriétaire de cet édifice classé aux monuments historiques. « Puis, en 2021-2022, les travaux concerneront le transept [nef transversale, ndlr] et le chœur ».
L’église Saint-Vincent-de-Paul (son appellation populaire vient de l’ancienne chapelle bâtie ici au 17e siècle par des religieux Augustins réformés) est en travaux depuis 2019 pour une rénovation profonde et délicate qui devrait aboutir en 2022 : réhabilitation de la toiture et des chenaux, restauration des façades, des flèches occidentales, des pinacles et des 1400 mètres de vitraux. Pour ces derniers, âgés de plus de 100 ans, il s’agit notamment de remplacer le plomb présent à l’intérieur en les retirant et les envoyant dans des ateliers de restaurateurs spécialisés.
Les gargouilles reviennent après 90 ans d’absence
Ce n’est pas la première intervention que subit le bâtiment depuis son inauguration en 1886. Dans les années 1930, la chute d’un morceau de pierre causait la mort d’un passant. L’incident révélait la fragilité de la pierre et de nombreux ornements étaient retirés.
Notamment les innombrables gargouilles qui ornaient les flèches, devenues lisses avec leur disparition. Elles ont repris leur place ainsi que les griffons, crochets et autres sculptures, grâce au travail des artisans s’appuyant sur les archives.
Avant/après : les flèches ont retrouvé leurs ornements :
Un lifting à 18 millions d’euros
L’enveloppe consacrée à ces travaux s’élève à environ 18 millions d’euros. Plus de 75 % sont pris en charge par le Département des Bouches-du-Rhône dans le cadre du Plan pour Marseille. La Ville de Marseille prend en charge environ 20%, soit plus de 4 millions d’euros. Enfin, l’État participe également en complétant le budget au titre de la préservation des monuments historiques.