Après de nombreux essais des SeaBubbles à Paris, les bateaux qui naviguent au-dessus de l’eau verront le jour d’ici la fin de l’année 2021, à Cassis. Ces engins permettront de visiter les calanques tout en préservant le site, grâce à l’utilisation de l’hydrogène comme moyen d’alimentation.
Ce n’est pas une « Dolorean » et nous ne sommes pas dans le futur, mais bien le 22 décembre 2020. Monté sur des ailerons, ce bateau navigue jusqu’à 37 km/h et « vole » à 50 cm au-dessus de l’eau.
En janvier 2016, le navigateur Alain Thébault crée la première SeaBubbles pour éviter les embouteillages de Paris, et ce sans avoir d’impact sur l’environnement. Cependant la première version n’est pas adaptée pour la ville. Le prototype pouvait naviguer à 50 km/h, alors que la circulation sur la Seine autorise une vitesse maximale de 12 km/h.
Aujourd’hui, ces bateaux « volants » arrivent dans le Sud de la France pour réaliser leurs premiers essais.
Premiers essais à Cassis
À Cassis, la société K-Sea Bulles va doter sa flotte de deux nouvelles SeaBubbles, fonctionnant à l’hydrogène. L’année prochaine, l’une de ces embarcations sera consacrée au transport urbain. Mélangeant les codes d’une voiture, d’un bateau et d’un avion, l’idée est que ce vaisseau soit utilisé comme un taxi, sans aucune émission de Co2.
« On souhaite dans l’avenir proposer cette alternative aux personnes pour la location, pour aller dans les calanques sans polluer et donc préserver ce magnifique site », annonce Frédercic Bareille, co-fondateur de K-sea bulles.
Le second engin prévu pour la ville de Cassis connaîtra un aménagement spécial, car il sera réservé pour des interventions techniques ou des secours en mer.
Une technologie innovante
Ses foils en fibre de verre, plongés dans l’eau, permettent une stabilité du véhicule même lorsqu’il y a des vagues. Contrairement aux bateaux à moteur traditionnels, ils ne produisent pas de bruit. Ils protègent également les berges, sensibles à l’érosion à cause des vagues, puisqu’ils n’en produisent pas. Ces bateaux ne polluent pas ; en effet, si pour le moment ils fonctionnent avec des batteries électriques, le produit final sera alimenté par des piles à combustibles hydrogène, permettant une recharge plus rapide du bateau.
« Avec seulement 2 heures d’autonomie pour une charge de plus d’une heure, il est logique de passer de l’électrique à l’hydrogène. Avec l’hydrogène, la charge pour 2h30 d’usage prend moins de cinq minutes ! », précise Yorick Ligen, chef de l’ingénierie à SeaBubbles.
Et s’il existe seulement 5 exemplaires comme celui-ci pour l’instant, la start-up SeaBubbles ne compte pas s’arrêter là. « Nous allons produire une dizaine de ces bateaux pour l’année 2021 et nous espérons une mise à l’eau fin d’année prochaine », conclut Yorick Ligen.
L’entreprise espère bénéficier d’une aide de l’État, puisqu’un Seabubbles est vendu à 140 000 euros. Sur les 100 milliards d’euros déployés par le Gouvernement pour le plan de relance économique, 7 milliards sont prévus pour la mobilité hydrogène.