Récemment implanté dans la cité phocéenne, le groupe Média Trace lance le « Trace Talent Marseille ». Ou comment donner la chance à des passionnés de création musicale de se professionnaliser, grâce à un accompagnement adapté, aux côtés de figures incontournables de la scène marseillaise et française. Intéressés ?
Révéler les talents de demain. Passer d’une passion à un métier. Le « Trace Talent Marseille » se lance dans la cité phocéenne. Ce challenge entrepreneurial est porté par le groupe Trace*. Le média international exclusivement dédié aux musiques et aux cultures urbaines et à la réussite des jeunes s’est installé au Pôle Média de la Belle de Mai.
Rap, hip-hop, R&B, dance hall… Jusqu’à fin décembre, tous les jeunes de 18 ans et plus, passionnés de musique et désireux de participer au concours, sont invités à soumettre leur candidature sur la plateforme en envoyant une vidéo courte de motivation, ainsi qu’un fichier audio d’un enregistrement d’une chanson a capella ou d’un de leur instrumental. « C’est une opportunité pour eux qu’un groupe comme Trace organise ce type de challenge, car les gagnants vont pouvoir être visibles, mais surtout être accompagnés », explique Virginie Koné, directrice des opérations spéciales et des événements du groupe Trace.
Après la sélection, six équipes de quatre jeunes seront ensuite constituées pour travailler le processus créatif autour de quatre métiers : artiste-auteur, topliner, compositeur et ingénieur du son. Ils seront accompagnés dans cette formation par des artistes de la scène française et marseillaise, baptisés des « ambassadeurs-métiers ».
Le parrain et directeur artistique de cette édition n’est autre que Jacky Brown, figure du rap en France et chanteur des Neg’Marrons. Animateur sur les réseaux Trace et collaborateur de longue date du groupe, il mettra son expertise complète de l’industrie musicale et son parcours d’artiste-interprète au service de la jeunesse.
Qui sont les ambassadeurs-métiers qui accompagneront les jeunes ?
Un accompagnement sur-mesure aux côtés de quatre autres professionnels : Ghislain Loussingui, alias Mystik. Ancien rappeur, celui qui était membre du collectif Bisso Na Bisso est aujourd’hui écrivain et formateur. Il travaille notamment avec l’École de la 2ème chance du Var et anime régulièrement des ateliers auprès des jeunes autour de l’écriture. Il prend part à l’aventure Trace Talent Marseille en tant qu’ambassadeur artiste-auteur.
Ayant collaboré avec des grands noms du hip-hop français, à l’instar de Jul, Lacrim, Sofiane, YL, SCH et bien d’autres, l’Adjoint est un architecte sonore marseillais incontournable. Il aura la charge d’aider les candidats à créer leurs compositions durant le challenge avec sa caquette d’ambassadeur beatmaker.
Vous vous souvenez du titre Binta de Alonzo ? C’est Nicolas Romano qui avait mixé ce titre devenu référence. Ingénieur du son pour le label Only pro et de nombreux artistes tels que Jul, Soprano, Alonzo, L’Algerino, Naps, Dadju… Nicolas Romano endosse le rôle d’ambassadeur ingénieur du son.
Savez-vous que derrière la plupart des tubes se cache un magicien de la mélodie, le topliner ? C’est le métier de Allen Akino. Il sera l’ambassadeur topliner pendant le challenge. Originaire de Marseille, c’est à 17 ans qu’il écrit ses premiers textes. Il aidera les jeunes à affiner les mélodies.
Tous ont à cœur de transmettre aux jeunes « des compétences techniques, mais aussi des valeurs importantes pour se construire dans leur vie professionnelle », note Virginie Koné.
De la création à la professionnalisation : un programme sur-mesure
La formation se déroulera sous forme d’atelier pratique et de rencontres. « On va élaborer un planning en fonction des jeunes pour permettre à ceux qui suivent des cours de pouvoir participer aux activités », précise Jacky Brown. « Nous allons nous adapter à leur emploi du temps ».
En fonction des étapes créatives, les « workshops » auront lieu dans différentes structures de la ville. Le studio Hyperion (4e), partenaire, permettra un accès à un espace équipé. Au programme, également, des immersions dans les bureaux et studios des formateurs-ambassadeurs. « On souhaite fonctionner à la demande, en fonction de ce dont le groupe a besoin », poursuit l’Adjoint, qui reçoit déjà de nombreuses demandes via les réseaux sociaux. « Ce que recherchent aujourd’hui les jeunes, c’est de se créer un réseau, avoir des contacts. Notre but c’est aussi de leur montrer comment faire pour approcher des artistes, créer le lien ».
De fait, cet incubateur de projets est destiné à mettre les jeunes sur la voie de la professionnalisation, grâce à une mise en « contact de personnes qui ont eu des parcours inspirants, des rôles modèles, afin qu’ils puissent s’identifier, dire que c’est possible malgré les embûches, au travers des success-stories. Il s’agit de les aiguiller vers un chemin de réflexions qui leur permettra de se construire professionnellement », explique Virginie Koné.
Et Jacky Brown d’ajouter : « C’est aussi leur faire découvrir des métiers satellites qui permettent de mettre en lumière l’artiste. Même si, aujourd’hui, on parle beaucoup des producteurs, ça reste un travail de l’ombre. Mais les producteurs et compositeurs font la couleur de l’artiste, et c’est important d’en parler ».
Qui sait, le challenge permettra peut-être aux ambassadeurs « de dénicher la future la pépite de Marseille. Et tout diamant brut, même si c’est une pépite, doit être taillé », s’enthousiasment Jacky et L’Adjoint.
Former 25 millions de jeunes à travers le monde dans différents secteurs d’activités
Ce challenge est la première étape d’un projet à long terme d’actions structurantes en faveur de l’emploi avec, en 2021, le déploiement de ce challenge dans d’autres régions et sur d’autres métiers ainsi que le lancement de la plateforme mondiale d’éducation en ligne Trace Academia, « avec laquelle nous souhaitons former 25 millions de jeunes et de professionnels en France, en Afrique, dans la Caraïbe, dans l’Océan Indien, au Brésil et en Angleterre », explique Olivier Laouchez, cofondateur de Trace et actuel Président Directeur Général.
La Trace Academia a pour vocation de constituer un écosystème menant à l’employabilité avec une mise en relation entre les apprenants et les leaders d’industries, les entreprises et les entrepreneurs.
Lancée début 2021, la plateforme sera entièrement gratuite pour le public et localisée, « car nous n’avons pas les mêmes besoins en compétences, en métiers, en fonction des territoires », explique Virginie Koné. « Elle sera aussi ludique et disruptive, car le principe c’est d’amener notre touche « entertainment » (divertissement) et d’en faire de « l’édutainement » (éducation) justement ».
18 secteurs ont été sélectionnés, pas seulement dans le domaine des industries créatives, mais des métiers en tension. « Le principe de ces modules pédagogiques est de permettre de monter en compétences techniquement avec une écriture pédagogique qui va être moins soporifique, car elle sera amenée par des rôles modèles en utilisant les méthodes de l’entertainement que nous maîtrisons bien ». Les contenus interactifs et ludiques porteront également sur les thèmes comme la résilience, la détermination, « des choses qui sont aussi importantes pour l’entrepreneuriat ». Un projet qui a déjà piqué la curiosité du géant Google.
*Trace est né en 2003 du rachat du magazine life-style Trace, distribué à l’international, et de MCM Africa, donnant naissance à la chaîne de télévision Trace, autour des cultures afros et caraïbéennes. Aujourd’hui, le groupe dispose de 22 chaînes de télévision présentes dans 160 pays, et rayonne sur le continent africain et les territoires caraïbéens (La Réunion, les Antilles…). Rapidement, le fondateur Olivier Laouchez a souhaité avec ce groupe média mettre en lumière les diversités, qu’elles relèvent du domaine de la culture avec des musiques qui à l’époque n’étaient pas du tout visibles (culture urbaine, africaine et caraïbéenne), aujourd’hui très populaires, et les diasporas. Le groupe média s’est déployé sur d’autres supports, avec la mise en place de plateformes regroupant l’ensemble de ses services (TV, radios) mais aussi éducatives, à l’image de Trace Academia.