Il y a un an, le jeune entrepreneur marseillais Maxime Garabedian lançait son entreprise Café Noir. Cette start-up propose des modèles uniques de montres d’antan, remises au goût du jour, et commercialisées avec des fascicules qui content leur histoire.
Vous est-il déjà arrivé de fouiner dans le grenier de vos grands-parents et de tomber sur des trésors de famille ? Objets vintage, photographies, tissus… Pour Maxime Garabedian, le déclencheur a été une montre. Celle de son grand-père, dénichée il y a quelques années. Une montre complexe, qui a tout de suite séduit le jeune garçon. « C’est à partir de là que je me suis intéressé à ces vieilles montres. J’ai commencé à faire des salons, à acheter des livres pour me renseigner, nous raconte Maxime. C’est devenu une passion, je voulais même devenir horloger, je passais mon temps libre à essayer de trouver de nouveaux modèles ».
Finalement, il se dirige vers une formation en école préparatoire, qui l’emmène vers un poste de commercial international pour un sous-traitant d’une marque d’horlogerie, à Paris. Un monde de luxe dans lequel le jeune homme ne se reconnaît pas. Il décide alors de voyager, tout en gardant précieusement ancré le désir de débusquer des modèles uniques.
« Cet univers pour lequel j’ai travaillé ne correspondait pas à mes valeurs, tant au niveau de l’équipe qu’auprès des acheteurs, je n’avais pas la même vision du produit. J’ai décidé de partir en Asie, cela m’a fait relativiser sur le milieu du luxe en côtoyant des populations parfois très pauvres. Je me suis dit que j’allais monter ma propre enseigne, en intéressant les gens non pas sur la somme que représentent les montres, mais sur les histoires qu’elles délivrent ».
Aux prémices de la marque
C’est d’ailleurs au gré des rencontres et du choc des cultures que la start-up de Maxime a trouvé son nom : Café Noir, comme celui que l’on sert pour parler business. « J’étais en Bosnie avec ma copine et on s’est arrêté à Sarajevo où les gens bossent « à l’orientale », c’est-à-dire qu’il faut d’abord créer un lien avant de s’associer, et cela se fait autour d’un café. Je me rappelle une fois en avoir bu toute la journée pour pouvoir parler avec des professionnels sur les montres qu’ils avaient. C’est l’idée de l’entreprise : Café Noir, parlez-moi de vos montres ».
Un souvenir symbolique, qui méritait sa place dans l’aventure entrepreneuriale du Marseillais. Car, pour lui, les montres sont avant tout fédératrices, créatrices de lien social. Elles sont une façon d’aborder les personnes et de créer une passerelle entre le monde moderne et les méandres historiques.
« Les montres nous racontent des histoires »
Aujourd’hui, Maxime Garabedian est à la tête d’une start-up qui vient de fêter son premier anniversaire, quand lui-même souffle sur sa 25e bougie. Brocantes, magasins spécialisés, particuliers… Pour se démarquer, Maxime mise donc sur l’originalité de la présentation des montres, en les commercialisant avec un fascicule présentant chaque modèle.
Il suit ainsi le concept japonais du Wabi-Sabi, mettant à l’honneur le vécu d’un objet qui a autant d’importance que le produit. Chacune des montres récupérées date d’avant 1980, un point sur lequel l’entrepreneur s’appuie pour concilier esthétique et Histoire.
Récemment, l’idée de Maxime était primée lors du concours « Coup de pouce » organisé à la Business Nursery de Kedge où il est incubé, valant au jeune homme, lauréat du troisième prix, une somme de 4 000 €.
Café Noir mise sur le digital
Le jeune homme continue donc sa quête, qu’elle se déroule en France, en Europe ou au-delà, et a déjà vendu 120 montres, notamment via les enseignes marseillaises Le Diable méridien (6e) et Overlord (12e). « Les montres se sont pour le moment vendues uniquement par le bouche-à-oreille, en physique. Pour prospérer, je compte d’ici l’année prochaine m’appuyer sur de nouveaux magasins que je suis en train de démarcher, ainsi que sur le site, déjà accessible ».
Café Noir ambitionne de vendre 400 montres sur le site et 600 en magasin l’an prochain, multipliant par 10 le nombre de ventes et par 5 son chiffre d’affaires, déjà évalué à 35 000 €. Au programme : plus de communication et un meilleur référencement en ligne, où l’on peut d’ores et déjà retrouver de nombreux modèles.
Sportives, vintage habillées, coup de coeur et curiosités… Les passionnés comme les amateurs pourront acquérir une montre remise à neuf et garantie, de style militaire, dont celle des cosmonautes soviétiques, servant d’objet de propagande dans les années 1960 ; ou encore des marques symboliques dont certains modèles étaient imposés dans les rangs de l’armée américaine pendant la guerre de Corée.
Montres vendues à partir de 295 € sur le site de Café Noir.