Jérôme Zindy, Avignonnais de 33 ans, débutera ce dimanche un tour de France en vélo électrique, roulant en autonomie grâce à des panneaux photovoltaïques. Première escale à Marseille. Ce parcours de 4 000 km vise à sensibiliser à la question environnementale, et valoriser les déplacements avec les transports zéro émission.
« La pression monte ». A l’approche du grand départ, Jérôme Zindy réalise le challenge qui l’attend. En effet, un projet d’ampleur mené sur les routes de France, qu’il compte parcourir en 60 jours, juché sur son vélo électrique.
Et pas n’importe lequel, puisque celui-ci a été spécialement imaginé pour être autonome en énergie, équipé de panneaux photovoltaïques. C’est à son bord que le voyageur a décidé de se lancer à l’assaut de 33 villes françaises, visant des objectifs bien définis, à travers sa nouvelle mission : l’Odyssée Solaire.
« Tout a commencé au moment où j’ai lancé le projet 100 km autour d’Avignon, à la rencontre des producteurs locaux pour mettre en avant les initiatives agricoles originales et positives sur une période de 15 jours, nous raconte-t-il. Après le confinement, c’était une volonté d’ouvrir les yeux sur ce qu’il y avait autour de moi, je me suis recentré sur ce côté authentique, en ne passant pas par des sites touristiques. Et pas besoin de prendre l’avion pour se sentir dépaysé. Au bout de trois jours seulement, en arrivant en Camargue, nous avions l’impression de découvrir un nouveau territoire avec Bertrand Charron, qui m’accompagnait dans ce périple ». Et une manière, donc, de valoriser le tourisme responsable, local et solidaire.
Mais pour le prochain voyage, ce sera en solitaire que le trentenaire se déplacera, pédalant sur pas moins de 4 000 km, partant d’Avignon, avant de rejoindre les Alpes, l’Alsace, Paris, la Bretagne et la côte Ouest. « Le grand jour approche, je partirai dimanche d’Avignon, dans la matinée, avant de rejoindre la première ville étape qu’est Marseille. Le premier message que je veux faire passer est celui de l’épanouissement personnel à travers des envies, des idées. La mienne est de me retrouver et de me prouver que je suis capable de mener à bien mes projets ».
Une collecte de déchets le long du parcours
Derrière ce tour de France seul face à lui-même, Jérôme envisage de sensibiliser la population au travers de différents prismes. Pour commencer, celui de l’environnement, qui se traduit par l’installation de panneaux photovoltaïques sur le vélo. « Nous avons travaillé sur un modèle de vélo électrique solaire avec l’entreprise Déclic-Eco, basée à Istres, nous explique Jérôme. Il nous a servi pendant les 100 km que nous avions fait en duo. Mais sur ce nouveau modèle, Guillaume, le fondateur de l’entreprise, a ajouté une remorque de 100 litres pour tripler la surface des panneaux solaires, et qui me permettra aussi de collecter des déchets tout au long de mon parcours ».
Un défi au service de l’intérêt collectif
Il s’agit aussi d’un enjeu scientifique. Car, si le vélo a déjà parcouru des dizaines de kilomètres sur une période de 15 jours en totale autonomie pendant le mois de juillet, qu’en sera-t-il à l’approche de l’hiver, qui plus est dans des régions où le soleil n’est pas omniprésent ?
C’est à partir de ce questionnement que le challenge devient d’intérêt collectif. « Selon les conditions climatiques, le panneau produit dix fois moins d’énergie. Nous allons donc enregistrer le pourcentage que j’apporte sur le vélo pour compenser cette perte, en suivant des données quotidiennes relevées sur notre site. Ce seront des chiffres sur la production solaire du vélo, accessibles à tous ».
Sur le tableau de bord du site de l’Odyssée Solaire, les intéressés pourront en effet retrouver le pourcentage d’autonomie du vélo électrique, la consommation en Kw/h ainsi que la distance et le coût en électricité que cela a généré depuis son départ. Une manière de sensibiliser sur les mobilités douces, et faire prendre conscience de l’impact environnemental d’un tel dispositif.
A la rencontre de différents acteurs du territoire
C’est en ce sens que Jérôme rencontrera différents acteurs du territoire, à commencer par Marseille, où il sera reçu en mairie au lendemain de son arrivée, entre autres par Christine Juste, adjointe en charge de l’environnement, la santé, la lutte contre les pollutions, et la propreté de l’espace public et Sébastien Barles, en charge de la transition écologique et du collège du futur.
Lundi l’#Odyseesolaire fait étape à #Marseille.En tant qu’adjoint à la transition écologique de @MicheleRubirola j’accueillerai notre Ulysse à vélo qui cherche à montrer dans son périple que des alternatives à faible émission de CO2 existent pour se déplacer via l’énergie solaire pic.twitter.com/D5feeT634p
— Sébastien Barles (@sebbarles) October 23, 2020
« Pendant ces deux mois de voyage, je vais partager mes péripéties quotidiennes via mes réseaux sociaux, pour toucher un maximum de personnes, mais aussi parler avec les personnes sur ma route pour discuter ensemble sur les nouvelles alternatives à faible émission de CO2. D’autre part, il s’agit de donner envie aux gens de se lancer dans ce genre d’excursion, ne serait-ce que pour leur développement personnel. Je me rends compte que, même en étant pas Mike Horn, je peux réaliser ce challenge grâce à la technologie électrique. Il est important que chacun s’implique dans ces enjeux de société ».
Le voyage de Jérôme durera jusqu’au 25 décembre, avant de reprendre la route vers Avignon où l’attendent de nouveaux projets. Celui des « 100 km autour » est d’ailleurs déjà sur les rails, puisque cette nouvelle édition reprendra dès le mois d’avril 2021 en Alsace. Une épopée que vous pouvez découvrir dès maintenant en série vidéo sur le site de l’événement.