Malgré les restrictions du gouvernement mises en place en raison de la crise liée à la Covid-19, les organisateurs de l’annuel Festival de Marseille ont décidé de maintenir leur programmation. Un mélange des genres et des cultures, ancré depuis 1996 dans le paysage marseillais. Retour sur l’histoire de ce rendez-vous artistique.

Depuis 25 années, le Festival de Marseille rythme la vie culturelle de la cité phocéenne, s’imposant comme un rendez-vous incontournable annuel. En 1996, il naissait sous couvert d’une affiche bleu roi, présentant le plongeur de Paestum, symbole d’une édition inaugurale misant sur les héritages antiques.

Et à travers laquelle l’ancien maire Jean-Claude Gaudin voyait l’opportunité de valoriser le patrimoine artistique de sa ville. « Marseille ne peut se contenter d’un projet classique : elle doit imaginer une politique qui réponde aussi à sa spécificité de ville port. Ces deux approches ne sont nullement antinomiques et offrent, au contraire, des occasions de croisements et d’échanges, indispensables à l’émergence d’une vie culturelle d’envergure euroméditerranéenne ».

Une ambition manifeste, qui a su se frayer une place dans l’univers des Marseillais, puisque le festival est désormais ancré dans le paysage. Envers et contre tout. Car, si la période est propice à la fermeture de nombreux établissements, notamment ceux du secteur événementiel particulièrement touchés par la crise, la Covid-19 n’aura pas eu raison de ce rassemblement-là. C’est en toute connaissance de cause que ses organisateurs décidaient au début de l’été de maintenir la programmation, présentée au travers de cinq créations, dans le respect des mesures sanitaires.

, Le Festival de Marseille continue à rythmer la vie culturelle phocéenne, Made in Marseille
©Le Quiniou

Une 25e édition repensée

Cette édition anniversaire aurait dû se tenir du 19 juin au 9 juillet 2020, présentant plus d’une trentaine de propositions artistiques, avec des artistes venus du monde entier et en particulier des pays du bassin méditerranéen. Il aurait aussi été question de plus de cinquante représentations au détour d’une vingtaine de dates, dans différents sites de la ville. Il n’en fût rien. Le 14 avril, le glas de l’annulation sonnait, au regard de l’épidémie menaçante.

Et pourtant, qu’à cela ne tienne, l’annulation aura été de courte durée, et c’est finalement un report qui fut imaginé pour continuer à faire vivre les oeuvres des artistes locaux. Spectacles de danse, théâtre, concerts, installations, performances, cinéma, rencontres… Depuis le 1er octobre, les représentations s’enchaînent dans la cité phocéenne autour de cinq créations.

Suite aux annonces du gouvernement concernant le couvre-feu, les prochains rendez-vous débuteront dès 19h (au lieu de 20h) afin que le public puisse respecter les mesures en vigueur.

La première mondiale de la chorégraphe Nacera Belaza

Le Couvent de La Cômerie accueillait au début du mois « Lettres du Continent », deux projections d’un long-métrage conçu et réalisé par Virgine Dupray et Faustin Linyekula, rassemblant 21 lettres filmées de jeunes artistes issus de 16 pays du continent africain.

Le week-end dernier, la compagnie marseillaise Rara Woulib voyait l’aboutissement d’une aventure en co-création entamée il y a deux ans à l’occasion du spectacle Moun Fou, mêlant théâtre, musique et danse.

Pour la suite des festivités, parmi les temps forts, la première française d’Une tentative presque comme une autre, des jumeaux Clément et Guillaume Papachristou, dont l’un est valide et l’autre handicapé, se tiendra les vendredi 23 et samedi 24 octobre à La Cartonnerie de la Belle de Mai. Dans une performance théâtrale et chorégraphique, ils questionneront les notions du double et de l’altérité.

Puis ce sera au tour de L’Onde, nouvelle création de la chorégraphe Nacera Belaza, d’entrer en scène les jeudi 29 et vendredi 30 octobre en première mondiale au théâtre de La Joliette. Celle-ci mettra en scène danses traditionnelles et pratiques millénaires, en plongeant les danseuses dans des vibrations, au flot d’un bain sonore.

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©Gregory Lorenzutti

Enfin, pour satisfaire le plus grand nombre et contrer les limitations de places, une création multimédia virtuelle est déjà à découvrir, entre musique, pensées et méditations, qui seront à l’honneur jusqu’au mois de décembre.

Toutes les informations relatives à l’événement sont à retrouver sur le site du Festival de Marseille.

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