Pour lutter contre la vacance commerciale et redynamiser le commerce, la Métropole a décidé d’élargir le périmètre opérationnel de son dispositif d’aide à trois nouveaux quartiers de Marseille, dans les 10e et 13e arrondissements.
Depuis plusieurs années, l’activité dans le centre-ville s’essouffle. Les grèves des gilets jaunes, anti-réformes des retraites, puis les crises sanitaires et économiques portent un coup supplémentaire, sans oublier le changement des modes de consommation. En mars 2019, la Métropole avait voté la mise en place d’un dispositif pour lutter contre la vacance commerciale.
Parmi les outils utilisés, dans le cadre de cette expérimentation, la « prise à bail de la Métropole de locaux commerciaux vacants ». L’institution louerait en son nom un local commercial vacant afin de le sous-louer à tarif préférentiel aux commerces désirés. Le loyer annuel sera évolutif. « Au regard de l’obsolescence constaté du parc tertiaire dans le centre-ville marseillais, une action se déploie sur les immeubles de bureaux afin de permettre des réimplantations d’entreprises tertiaires et augmenter la masse salariale du centre-ville en baisse ces dernières années », précise le rapport.
Les rues de la nouvelle zone
La Métropole prévoyait également de proposer un coup de pouce aux commerçants souhaitant s’installer dans le secteur du centre-ville. Dans le cas où le local est loué par la Métropole, les travaux seront réalisés par celle-ci.
Dans le cas contraire, l’aide prendra la forme de subvention à la rénovation ou de mise aux normes. Ces aides concernent tous types de travaux de rénovation de l’intérieur et de la devanture commerciale, hors travaux structurels sur le bâtiment. [Lire par ailleurs]
Jusqu’alors, les secteurs concernés étaient Opéra/Canebière/rue de Rome. La Métropole a décidé d’élargir ce périmètre. La nouvelle zone est délimitée par les rues Pavillon, Rome, Montgrand et Paradis, – Boulevard de la Libération, – Avenue de la Capelette, – Avenue de Saint Jérôme, – Grand Rue, quartier de Croix Rouge, situés dans les 10e et 13e arrondissements de Marseille.
Objectif : « permettre une transition entre les demandes effectuées dans le cadre du dispositif d’aide actuellement en vigueur et du nouveau régime. Ce cadre modifié entrera en vigueur à compter du premier janvier 2021 ».
« Que les autres mairies nous fassent des propositions »
Sur l’extension du périmètre, le Printemps Marseillais s’est étonné qu’il concerne trois quartiers situés dans les 10e et 13e arrondissements, « sans que l’on sache quels sont les critères », s’est interrogée Agnès Freshel. Secteurs où les mairies sont restées aux mains de la droite. « Que les autres mairies nous fassent des propositions », a répondu la présidente de la Métropole, souhaitant « élever le débat ».
Le maire LR d’Aubagne, et vice-président de la Métropole en charge du développement économique, Gérard Gazay, plan de relance pour les entreprises, l’artisanat et le commerce, a précisé qu’il s’agissait d’un dispositif expérimental. « Comme nous sommes dans une phase pilote, nous soutenons ces projets sur les 13e et 10e arrondissements de Marseille », a-t-il indiqué, ajoutant que les propositions des autres secteurs seraient « retenues comme celles, je l’espère, des 92 autres communes de la métropole. Nous sommes beaucoup d’élus qui aimeraient bénéficier de ces dispositifs ».
Par ailleurs, devant le risque de désertification des centres-villes marqués par la fermeture des petits commerces indépendants, le gouvernement a annoncé il y a quelques mois la mobilisation avec la Banque des territoires, pilotée par la Caisse des dépôts, de foncières déjà existantes pour aider à « acquérir et rénover au moins 6 000 commerces sur 5 ans », pour lutter contre la vacance commerciale qui a doublé en France durant les dix dernières années et proposer des locaux à loyer modéré aux commerçants et artisans.