Pour continuer à soutenir le tissu économique et le milieu hospitalier face à la crise, la Région Sud débloque 272 millions, dont 138 M€ au travers de crédits de l’État et de Europe. Les professionnels de la restauration bénéficieront d’un petit coup de pouce pour mettre en œuvre des mesures renforcées.
« Nous allons avoir devant nous trois mois difficiles, c’est pourquoi nous sommes de nouveau à la manœuvre », déclare Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’heure n’est plus à la crise mais « aux » crises : sanitaire, économique et sociale.
Ce matin, à l’occasion de la plénière de rentrée à l’Hôtel de Région, la relance en Provence-Alpes-Côte d’Azur concernera une large partie des rapports. « À la manœuvre », aux premières heures de l’épidémie, avec l’engagement d’1,4 milliard d’euros, la Région Sud mobilise un plan à 272 millions d’euros « pour la vie », dont 138 M€ au travers de crédits européens et de l’État.
« Ils ne veulent pas être assistés, ils veulent travailler »
La fermeture des bars et restaurants à Aix et Marseille, placées en zone d’alerte maximale il y a un peu plus de 15 jours, est l’un des sujets qui ont agité ces dernières semaines. Pour aider les professionnels de la filière à travailler dans des conditions sanitaires renforcées, le Région engage une aide de 1 M€.
Elle se matérialise sous forme d’une aide forfaitaire de 100 euros destinés à renforcer les protocoles sanitaires. « Ils ne veulent pas être assistés, ils veulent travailler », souligne Renaud Muselier. Le dispositif sera soumis au vote de l’assemblée de ce jour.
150 000 masques en tissu lavable seront distribués aux restaurateurs et cafetiers de toute la région. Pour le président de la Région Sud, le sauvetage de 90% de l’activité des brasseries s’est joué hier. « Depuis hier soir, les bars disposant d’une capacité de restauration sont autorisés à ouvrir. Cela concerne la majorité des établissements et c’est une deuxième victoire importante. Ils seront bien sûr éligibles au dispositif forfaitaire de 100 euros initialement prévus pour les restaurants ».
Une expérimentation pour les discothèques
Pour les discothèques, l’institution propose une concertation avec les professionnels volontaires pour travailler sur l’expérimentation d’un « protocole renforcé qui permettrait la réouverture de ces établissements dans des conditions sanitaires très encadrées ».
Pour le monde de la culture, ce sont 17 millions d’euros qui viendront « soutenir ce secteur-clé de l’économie du Sud » : 2 millions d’euros qui restent disponibles sur le fonds de soutien exceptionnel aux structures culturelles et la Région engage encore 15 millions d’euros d’ici au 31 décembre.
Plus globalement, sur les entreprises impactées, les 60 millions d’euros mis en œuvre lors de la première vague sont disponibles jusqu’au 31 décembre, portés par différents dispositifs : 40 millions d’euros sur le prêt rebond ; 14 millions d’euros sur Covid-Résistance ; 5 millions d’euros sur le fonds régional de garantie ; 850 000 d’euros sur le fonds ESSOR (économie sociale et solidaire).
400 000 entreprises ont bénéficié de ces différents fonds, en plus des dispositifs de la Banque des territoires, la BPI… La task-force mise en place par la Région, sous la houlette de la Bernard Kleynhoff, président de la commission économie, a permis d’adapter « les dispositifs pour de laisser personnes sur le bord de la route ».
Campagne de dépistage et acquisition de nouveaux appareils de tests rapides
Sur le volet santé, dès ce mois-ci, 4 millions d’euros seront injectés sur différents thèmes : dépister, soutenir, vacciner et préparer l’avenir en renforçant l’accès aux soins. « On a beaucoup appris durant la première vague de la crise, nous sommes aujourd’hui face à trois modes de contamination : la nuit, l’entreprise et la cellule familiale. Il faut couper toutes les chaînes de contamination ensemble ».
Dans les facs et les lycées, premier cluster de contamination, 350 000 jeunes auront ainsi la possibilité de se faire tester rapidement grâce à la mise en place de tests nasopharyngés, dans le cadre d’une vaste campagne de dépistage.
Pour renforcer le dispositif, les hôpitaux de l’ensemble du territoire seront dotés d’appareils de tests rapides (résultats sous moins de 20 minutes), co-financés par la Région et l’Agence régionale de Santé (ARS) à 50%-50%.
Alors que 92% des personnes décédées de la Covid-19 en France ont plus de 65 ans, la protection des aînés reste une priorité. En attendant un vaccin contre ce coronavirus, ils pourront être vaccinés gratuitement contre la grippe saisonnière, ainsi que les personnels soignants.