Solidement ancré sur le territoire marseillais depuis plusieurs années, Cap au Nord Entreprendre tient bon la barre. Malgré la crise sanitaire, le réseau d’acteurs économiques de Marseille Nord, entend rester force de propositions sur les grands enjeux métropolitains et acteur de solutions durables, notamment d’inclusion sociale, avec le projet « Grandir ».
Continuer à exister. Être dans l’action, tout en respectant des consignes sanitaires. C’est la ligne que s’est fixée Cap Au Nord Entreprendre (Cane) et ses 300 entreprises adhérentes, pour répondre positivement à la crise de la Covid-19. C’est dans l’ADN de ce réseau d’acteurs économiques de Marseille Nord, dont la zone s’étend du 13e au 16e arrondissement.
« On sait ce que l’entreprise peut avoir comme impact, peut jouer comme rôle, dans la dimension sociale et sociétale et pas uniquement économique dans le cadre d’une crise telle qu’on l’a vécue, le positionnement des acteurs économiques est aussi fondamental », explique Alexandre Fassi, secrétaire général.
Si la période de confinement a accéléré l’utilisation des outils numériques, les rencontres restent l’un des leviers de la reprise de l’activité économique et sociale. « On n’a pas voulu annuler nos rendez-vous. C’est compliqué de faire des rencontres, mais elles restent nécessaires », ajoute Christian Cortambert, réélu à la présidence de cette communauté professionnelle.
« L’enjeu c’est de développer l’attractivité du territoire »
Depuis sa création, Cap au Nord a exclu de son vocabulaire la notion de « quartiers » nord, préférant employer le terme « territoire ». Un mot repris pas moins de 25 fois, dans le discours de politique générale du Premier ministre Jean Castex, en juillet à l’Assemblée nationale. « Cela ne veut pas dire que nous avons été des pionniers, mais ça fait longtemps qu’on en a conscience », souligne Christian Cortambert.
Une vision commune aux quelque 300 entreprises adhérentes du réseau. De toutes tailles, très anciennes ou plus jeunes, elles sont guidées par la même ambition : « quel impact peuvent-elles avoir sur leur environnement direct ? Et sur le territoire ».
Une condition sine qua non, « car l’enjeu c’est de développer l’attractivité du territoire et de montrer la voie en termes d’économie de territoire », poursuit le président. « On se rend compte que les entreprises sont en train de changer, reprend Alexandre Fassi. Elles prennent conscience qu’elles doivent se mettre en danger en se penchant sur ce qui se passe autour d’elles, au lieu de se refermer sur elles-mêmes ».
De la prise de conscience aux changements
Un cap a été franchi « très clairement », selon lui, par les entreprises. Au-delà de l’aspect économique, Cap Au Nord accompagne cet enjeu sociétal pour faciliter le changement. La méthode est simple. Le réseau travaille en collaboration pour identifier les grands enjeux territoriaux, et tente d’apporter des solutions concrètes. Il s’est emparé de l’épineuse question de la mobilité, le cadre de vie, l’environnement ou encore l’inclusion sociale.
Pour se faire, il met un point d’honneur à donner l’exemple. « Lorsque l’on parle de mobilité, nous aussi nous devons nous déplacer autrement », reprend cet adepte des Twizy, de Totem Mobi, ces voitures électriques en libre-service. « Si on ne le fait pas, je ne vois pas comment une entreprise peut passer à l’acte », ajoute le secrétaire général, qui circule quotidiennement à vélo.
L’expérimentation, un levier d’action concret
La vocation de Cap au Nord, c’est l’expérimentation, de manière à prouver que la solution fonctionne durablement et s’assurer qu’elle est économiquement viable. « On a travaillé sur la mise en place d’offres de vélos, de trottinettes adaptées au monde de l’entreprise, avec toujours cette recherche de fiabilité, de sécurité et de responsabilité. On ne peut pas partir sur des alternatives inefficaces ».
Pour exemple, chaque matin, depuis quelques semaines, deux personnes empruntent des vélos électriques mis à disposition de Cap au Nord par des partenaires. Point de départ : le Vieux-Port pour se rendre dans son entreprise située dans les quartiers nord. « L’idée, c’est de faire passer le message, pour arriver au fil du temps à faire un vélo-bus complet. Ça permet de circuler plus en sécurité ». Des solutions sur lesquelles peuvent se pencher les collectivités avec lesquelles Cane travaille régulièrement.
Un accompagnement de 700 personnes éloignées de l’emploi
Présent sur ces enjeux de mobilité, Cap au Nord est aussi très attentif à l’intégration professionnelle des jeunes, « la richesse de ce territoire. On essaie d’avoir des positions fortes, notamment sur les questions d’inclusion ».
Sur ce champ, le réseau a répondu à un appel à projets lancé par le gouvernement, baptisé « Grandir », en partenariat avec La Varappe (structure d’inclusion sociale par des chantiers d’insertion). Ce dispositif permet, sur trois ans, à 700 personnes éloignées de l’emploi d’être accompagnées socialement et par des cabinets de recrutement. « Notre mission c’est de créer de la connexion avec le monde économique, faire en sorte que l’entreprise soit prête à rencontrer ces personnes. La grosse différence ici, c’est qu’elles sont prêtes à embaucher, à participer à la construction des compétences. Elles vont s’impliquer », explique Christian Cortambert.
Une douzaine d’entreprises a déjà pris des engagements pour participer au projet. La Varappe a en charge le volet « détection » des profils. Derrière ce plan, il s’agit de modéliser une approche pour créer un outil efficace sur la durée, qui pourra être répliqué. Un cap que le réseau entend bien franchir !