Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé hier soir de nouvelles mesures de restriction sanitaire, dont la fermeture des bars, des restaurants, des gymnases et salles de sports, dans la « métropole d’Aix-Marseille« , dès samedi 26 septembre, alors même que la courbe d’évolution des contaminations montre un léger frémissement.

La Métropole Aix-Marseille-Provence et la Guadeloupe ont été classées en « alerte maximale », a déclaré Olivier Véran. Une décision vécue comme une injustice pour la majorité des élus du territoire, évoquant tous le manque de concertation du gouvernement.

Après le renforcement des mesures annoncé par la préfecture la semaine dernière, la ville et sa métropole se voient donc appliquer des mesures plus contraignantes encore, dont la fermeture des bars et restaurants dès samedi 26 septembre. Les établissements recevant du public devront également fermer sauf s’il existe un protocole sanitaire strict déjà en place.

Les bars, les restaurants, les gymnases, les salles de sport et salles de fête de la Métropole Aix-Marseille seront fermés à partir de samedi 26 septembre. Les événements devront respecter la jauge maximale de 1000 personnes, sous réserve d’un respect strict du protocole sanitaire. Les grands événements sont interdits, tout comme les rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace public.

« Toutes ces entreprises seront financièrement soutenues » avec les mêmes dispositifs mis en place durant le confinement a précisé le ministre de la Santé, rappelant que les lieux culturels (théâtres, musées et cinémas) ne sont pas concernés compte tenu des protocoles déjà existants.

Pas de quoi contenir les foudres de certains élus locaux, comme Samia Ghali, adjointe en charge de l’égalité des territoires, des relations euroméditerranéennes, l’attractivité et des grands événements marseillais, interrogée par BFMTV. « Pour les restaurateurs, ça va être très, très, très difficile », prévient l’ex-candidate à la Mairie de Marseille. « C’est le confinement économique, qu’on est en train de faire », a-t-elle ajouté.

Michèle Rubirola, Maire de Marseille, en convalescence, s’est aussi exprimée dans un tweet qui lui a valu une réponse directe du Ministre et quelques échanges musclés.

Tout comme son premier adjoint, et maire par intérim, Benoit Payan.

De son côté, Renaud Muselier, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, regrette ce « quasi-confinement » qu’il considère comme une « punition collective ».

Martine Vassal a réagi un peu plus tard dans la soirée dans un tweet : « Les annonces faites par Olivier Véran constituent une véritable catastrophe économique. Dès demain je me rendrai en Préfecture et je me mettrai à la disposition des professionnels et des habitants d’Aix-Marseille-Provence Métropole impactés pour les aider ».

Les réactions du monde économique

Les représentants du monde économique territoriales déplorent aussi ces nouvelles mesures, jugées soudaines et « désastreuses ».

Philippe Korcia, président de l’UPE13, a déclaré : « C’est un coup terrible pour ces secteurs déjà en grande souffrance et c’est à ces professionnels que je pense en premier lieu. Je ne lâcherai rien tant que je n’aurai pas de garanties tangibles que les aides seront à la hauteur du préjudice subi et que les pertes d’exploitation seront couvertes par les assureurs. J’en parlerai directement au préfet ».

« C’est avec un mélange de stupéfaction et de colère que je prends acte de cette décision qui aura des conséquences désastreuses pour les patrons de restaurants et de bars déjà lourdement impactés, a réagi Alain Gargani, Président de la CPME Sud. Je suis surpris et indigné par cette nouvelle pour plusieurs raisons […]. Cette décision se fait de manière unilatérale depuis Paris, sans aucune forme de concertation avec les acteurs locaux. Cet exercice brutal du pouvoir laisse à réfléchir dans un contexte qui devrait être démocratique ».

Jean-Luc Chauvin, Président de la CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence, s’est étonné de cette décision précipitée dans un communiqué « Nous sommes tout de même surpris de la précipitation avec laquelle cette décision a été prise, quelques jours à peine après l’annonce de restrictions dont le territoire n’a pas eu le temps de mesurer pleinement les effets. Nous regrettons également l’absence totale de concertation territoriale, alors que le gouvernement avait, il y a quelques jours à peine, opté pour le dialogue avant de prendre ce genre de décisions. Nous ne pouvons que regretter ce changement de méthode qui nous fait faire un pas en arrière ».

Les mesures prises sont valables 15 jours et seront réévaluées en fonction de l’évolution de la situation.

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