Dans un sondage Ifop commandé par le Réseau action climat, 88 % des habitants de la Métropole Aix-Marseille-Provence se déclarent favorables au maintien des « coronapistes », pistes cyclables temporaires créées durant la crise sanitaire. Ils souhaitent également le développement des pistes cyclables sécurisées et limiter la place de la voiture.
« Le constat est sans appel : ils sont prêts et soutiennent les nouvelles pistes cyclables », déclare le Réseau action climat (RAC). L’organisme qui fédère les associations impliquées dans la lutte contre les changements climatiques a publié un sondage réalisé par l’institut Ifop auprès d’habitants des trois plus grandes métropoles françaises (Paris, Lyon et Marseille). Il concerne la pérennisation des aménagements mis en place après le confinement pour limiter la place de la voiture et favoriser les déplacements doux, en particulier le vélo.
Au centre du sondage, les fameuses « coronapistes » qui on pris place sur certaines voies automobiles lors du déconfinement. À Marseille, ces aménagements temporaires ont vu le jour tardivement et dans la difficulté. Certains ont été retirés rapidement (sur le Prado) alors que d’autres sont jugés par certains « trop légers » (marquage au sol seulement). Mais les habitants de la Métropole Aix-Marseille-Provence, plus encore que ceux des autres territoires sondés, semblent vouloir maintenir « les neuf kilomètres de pistes cyclables provisoires mis en place pour faire face à la crise sanitaire », d’après RAC.
88 % des métropolitains souhaitent le maintien des « coronapistes »
Selon ce sondage, à la question « Êtes-vous favorable ou opposé au fait de pérenniser les pistes cyclables provisoires ? », 88 % des sondés répondent favorablement à Marseille. Du côté de Lyon, le pourcentage baisse à 75 %, et atteint 62 % pour le Grand Paris.
« Le soutien des habitant.e.s de la métropole Aix-Marseille-Provence va au-delà de la simple pérennisation de ces aménagements mis en place provisoirement », poursuit le Réseau action climat. Car la question de fond derrière ce sondage est bien celle de la place accordée à la voiture en ville, contre celle dédiée aux transports doux.
Pour de nouvelles pistes sécurisées sur la chaussée
70 % des sondés du territoire métropolitain adhèrent à la limitation de la place de la voiture en ville et au développement d’une politique cyclable plus ambitieuse. Au-delà de la différence d’impact environnemental entre les deux modes de transport, l’espace public urbain est limité. Or, les usagers du vélo rappellent régulièrement que pour être efficaces, les pistes cyclables doivent être créées « en site propre » et délimitées physiquement (par une margelle ou les plots présents sur certaines coronapistes). C’est donc le plus souvent en grignotant sur les voies automobiles que de tels aménagements sont possibles.
Dans ce sens, le sondage déclare que « 72 % des habitant.es de la métropole souhaitent voir installer les nouvelles pistes cyclables sécurisées sur la chaussée et séparées des voitures plutôt que sur les trottoirs ».
Si certains élus de la nouvelle municipalité ont déjà fait part de leur volonté de maintenir les « coronapistes », le RAC interpelle directement « la maire et la présidente de la métropole [qui] doivent désormais démontrer le sérieux de leur réponse à ces crises ».