Inauguré en 2018 à côté du Jardin des vestiges du Centre Bourse, le musée du Savon de Marseille (MuSaMa) n’a pas survécu au confinement. Pas de quoi démoraliser le fondateur Jean-Baptiste Jaussaud, qui est déjà en quête d’un nouveau lieu pour relancer l’aventure.
Le MuSaMa, pour Musée du savon de Marseille avait ouvert en grande pompe au printemps 2018, avec de nombreuses personnalités du territoire. Dont Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. La collectivité avait investi 100 000 euros dans le projet, aux côtés d’autres institutions et partenaires.
Situé dans la rue Henri Fiocca (13001), « la plus vieille de Marseille », elle-même plus vieille cité de France, à la sortie du Port antique de la ville et du Jardin des vestiges, l’emplacement était à haute valeur symbolique pour ce musée à vocation patrimoniale.
Un emplacement à fort potentiel touristique, d’autant que les promoteurs de l’époque « souhaitaient en faire un axe dédié à l’identité de Marseille », nous explique Jean-Baptiste Jaussaud, fondateur et gérant du MuSaMa. Alors qu’il tablait sur 10 000 à 12 000 visiteurs par an, « nous avons atteint cet objectif la première année au sein du musée. Mais avec les activités « hors les murs » comme les ateliers, c’est 30 000 personnes que nous avons touchées », affirme-t-il. Le fruit d’un travail de communication important pour attirer, en plus de Marseillais, les croisiéristes et touristes internationaux, « avec un grand succès auprès des Chinois », ainsi que les scolaires.
Mais les portes du musée se sont fermées avec le confinement, « et elles ne rouvriront plus », affirme aujourd’hui l’entrepreneur.
Le coronavirus en embuscade après une année compliquée
« À son emplacement actuel », précise-t-il tout de même, plein d’espoir pour le projet, avant d’évoquer les raisons de cette fermeture : « L’activité a pris un coup avec les manifestations à répétition le week-end et les travaux dans la rue. Puis les grèves de Noël avec la réforme des retraites ». Le coup de grâce est venu avec la Covid-19 : « Dès fin 2019, nous avons perdu la clientèle chinoise, très importante pour nous. Puis la fréquentation a chuté avant que le confinement nous fasse baisser le rideau complètement ».
Des difficultés qui ont entraîné des arriérés sur les loyers du local de la rue Fiocca. Trop, pour le nouveau propriétaire, entraînant la liquidation de la société Musama.
Encore en vie, le musée cherche une nouvelle maison
« Mais la marque existe encore », explique-t-il. En effet, Musama est la propriété de l’association du Conservatoire National du Savon de Marseille (CNSM), dont Jean-Baptiste Jaussaud est le président. « La collection du musée appartient aussi à l’association, car c’est sa fonction : récolter des pièces historiques autour du savon de Marseille pour le musée et promouvoir la création sur ce thème ».
Le plus important semble donc sauvé pour le fondateur : « Le plus dur est déjà fait, que ce soit pour les pièces du musée, ou sa reconnaissance touristique à Marseille et dans le monde. Tout ce travail effectué ces dernières années n’est pas perdu, il faut juste trouver un nouveau lieu ».
Avant cela, il lui faudra surmonter les difficultés de la crise, qui n’est pas finie, « en revoyant notre modèle économique ». Puis trouver un bailleur en phase avec le projet, notamment financièrement. « Nous avons déjà des pistes de locaux, et l’adjoint à la Culture [Jean-Marc Coppola, ndlr] nous invite à discuter avec lui ».
En attendant, le MuSaMa continue de vivre avec des animations et ateliers, avant de se trouver une nouvelle maison pour « qu’il devienne une institution du savon de Marseille et vive longtemps ! » .