L’entreprise marseillaise qui se cache derrière des produits de beauté de renom fête ses dix ans. Depuis quelques années, Capsum se réinvente en surfant sur la vague de la « Clean beauty » et rayonne à l’international.
Le Marseillais Sébastien Bardon a créé l’entreprise Capsum, spécialisée dans la sous-traitance cosmétique, en 2008 à Paris. Loin de sa famille et de son terroir qui lui manquaient tant, il a décidé de revenir avec son entreprise, dans sa ville d’origine en 2010.
Dix ans plus tard, Capsum est actuellement installée au Technopôle de Château-Gombert où elle fabrique des produits pour des marques locales et internationales comme l’Occitane, Chanel, Elizabeth Arden ou encore l’Algenist. Avec une croissance moyenne de 50% par an, elle emploie 220 salariés dont 180 à Marseille.
« Nous travaillons un peu dans l’ombre des marques, plaisante Laurie Dewandel, chargée de la communication à Capsum, personne ne sait que tous ces produits sont en réalité fabriqués ici, à Marseille ».
Des produits uniques et sur-mesure
Pour se démarquer, la structure met un point d’honneur à connaître l’univers de la marque avec qui elle travaille. Au fil de rencontres et de discussions, les deux entités mettent au point un produit ou, comme Capsum l’appelle « co-création », entièrement sur-mesure. Un savoir-faire particulier est également employé : « C’est la microfluidique, une technique permettant de maîtriser les fluides et de les manipuler à petite échelle. Nous utilisons les mêmes ingrédients que pour la cosmétique classique mais, au lieu de les incorporer à la phase aqueuse et huileuse de la production, nous les conservons à l’état de goutte », explique Laurie.
Les produits sont ensuite présentés sous forme de micro-capsules, de bulles ou de perles délicates qui révèlent leur propriétés lorsqu’elles sont appliquées sur la peau. Cette méthode permet de créer un visuel différent, presque instructif puisqu’il donne un aperçu de se qui se trouve à l’intérieur : « Vous pouvez y découvrir l’actif de camélia, de rose, l’huile précieuse… C’est un moyen de hacker la beauté », complète-t-elle.
Capsum veut limiter son impact environnemental
Depuis quelques années, l’entreprise évolue vers une nouvelle façon de produire pour répondre à la tendance « Clean beauty » (ou beauté propre) en optimisant ses moyens de fabrication :
« Le changement s’est fait très rapidement pour nous. De nombreuses actions ont été mises en place pour diminuer notre consommation d’eau, nous n’utilisons que de l’énergie verte et faisons de la production à froid, moins énergivore. Nous limitons un maximum notre consommation de plastique en réutilisant les plus gros contenants et nos déchets sont recyclés », précise Laurie Dewandel.
L’ambition de Capsum pour la décennie à venir est de continuer à limiter son impact sur l’environnement, tout en accompagnant les marques dans ce changement vers une cosmétique plus responsable.
« L’une des usines les plus avancées au monde »
Et l’équipe de Capsum a bel et bien amorcé ce changement car si leur siège et site de production principal se trouvent aujourd’hui à Marseille, l’entreprise est en train de finaliser la construction d’une usine basée à Austin, au Texas, tournée vers le développement durable : « Dans ce domaine, elle sera l’une des usines les plus avancées au monde. Elle répond aux normes environnementales les plus élevées aux Etats-Unis », précise Laurie.
En effet, le bâtiment est certifié LEED Silver, un système évaluant l’efficacité énergétique, la consommation d’eau, le chauffage ou encore l’utilisation de matériaux locaux. Le site est donc équipé de panneaux solaires capables de couvrir les besoins de l’usine en énergie. Dans le but de ne pas utiliser de l’eau destinée à la consommation humaine, Capsum se fournit également dans une nappe phréatique salée souterraine qu’il lui suffit de désaliniser et purifier.
« Notre ambition est d’atteindre 200 salariés et d’offrir un bilan carbone neutre, donc pas d’impact environnemental, dévoile Laurie avant de conclure : Il n’est pas exclu pour le fondateur, Sebastien Bardon, de dupliquer ce site dans la région de Marseille, d’ici quelques années ».