En signant une convention de partenariat avec six structures de l’accompagnement, la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille-Provence veut multiplier les synergies pour favoriser la création et la reprise d’entreprises. Une action collective renforcée pour préserver l’emploi sur le territoire à l’heure de l’après-crise sanitaire.
Le « jouer collectif » cher au président de la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille Provence (CCIAMP) n’a jamais autant fait sens. Dans cet après crise sanitaire, la « reconstruction du pays passe par l’économie » et l’entrepreneuriat.
C’est pour soutenir cet écosystème que la CCIAMP a décidé de renforcer sa collaboration avec des acteurs de l’accompagnement d’entreprise, à travers la signature d’un partenariat avec l’Institut régional des chefs d’entreprise (IRCE), le Réseau Entreprendre Provence (REP), Le Carburateur, Pays d’Aubagne La Ciotat Initiative (PACI), la délégation régionale des sociétés coopératives et participatives de Paca et de Corse (Scop) et enfin Provence Création d’Entreprises (PCE).
Assurer la reprise d’activité avec sérénité
Sur la base du triptyque « repérer, oser, sécuriser », l’objectif est de donner toutes les clés qui permettront aux créateurs, cédants, repreneurs et chefs d’entreprises de se développer, s’adapter, de grandir et de prospérer.
L’IRCE qui accompagne chaque année 300 entreprises « a envie d’évoluer encore dans l’accompagnement. On essaie de trouver des solutions et d’être force de propositions pour mieux accompagner nos dirigeants », explique Florence Dibon, présidente de l’Institut régional des chefs d’entreprise. « Nous avons encore trop de mal à faire matcher l’entrepreneur et le cédant, et à identifier le cédant. Il faut travailler là-dessus pour identifier les repreneurs, éviter que des entreprises ne meurent, car le virage n’aurait pas été pris avant », insiste-t-elle.
Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, un peu plus de 40 000 entreprises devraient se vendre à cause du départ à la retraite de leur dirigeant d’ici à cinq ans. L’Anticipation reste le maître mot : « Il faut montrer que c’est une étape normale de la vie de l’entreprise. Tout cédant doit savoir quelle est la valeur de son entreprise. La détection est l’un des piliers de la réussite », poursuit Jean-Luc Chauvin.
Autre problématique : rassurer les patrons qui bien souvent « ont peur de dire qu’ils vont vendre par crainte de perdre leurs clients, leurs fournisseurs ou encore leurs collaborateurs », ajoute Florence Dibon. L’enjeu est donc de « maintenir la confidentialité tout en préparant la transmission. La détection est un pilier de la réussite ».
L’art et les manières de devenir chef d’entreprise
Un volet sur lequel la Délégation régionale des Scop « a une carte à jouer », assure Alain Maissa, le président. « L’addition des énergies sera plus que jamais indispensable », notamment pour faire connaître le modèle d’entrepreneuriat et la forme juridique spécifique propres aux Sociétés coopératives et participatives auprès des porteurs de projets « y compris jusqu’au financement ».
Alors que 30% des entreprises cessent leur activité au bout de trois ans d’existence, le Réseau Entreprendre Provence (REP) affiche un taux de survie des entreprises à 5 ans qui flirte avec les 90%. « Notre mission, c’est de créer des emplois, donc de créer des employeurs », soulignent les co-président Marie-Louise Guidi et Pascal Tanguy.
D’où l’impérieuse nécessité de constituer un solide « business plan », de disposer d’une solide expertise et d’un suivi. Missions déployées au sein du Pays d’Aubagne La Ciotat Initiative (PACI).
L’année dernière plus de 2 500 entreprises ont ainsi été soutenues sur le territoire dans les domaines de la création, la reprise et dans leur développement. Pour Jacques Dor, vice-président du Paci, le partenariat avec la CCIAMP donne l’opportunité de booster des dispositifs tels que les « boutiques à l’essai », mais aussi de mettre l’accent sur la transition écologique et l’entrepreneuriat au féminin.
Sur ce dernier point, Le Carburateur se distingue. Implantée dans les quartiers Nord, cette autre structure qui accueille et accompagne les jeunes entreprises et les porteurs de projets a enregistré une hausse de 20% de ses jeunes pousses et 32% de femmes en 2019. Une satisfaction pour la directrice Muriel Bernard-Raymond.
Mentorat, prêt d’honneur, prêt à taux zéro, conseils, espaces de travail, portage administratif, numéro de formateur…. Derrière ces accompagnements, quelle qu’en soit la forme, la clé reste la préservation de l’emploi sur le territoire.
« Une métropole économique dynamique »
En 2014, il comptait 94 000 entreprises. 115 000 au 31 décembre 2019 « et on a encore un potentiel important », assure Jean-Luc Chauvin. « Il faut leur permettre d’oser ». De manière informelle, le président de la CCIAMP a annoncé la création d’un comité de pilotage « pour assurer un suivi, une synergie, et être encore plus efficaces. On va travailler pour agrandir ce groupe, avec les bons interlocuteurs ».
Le but : devenir encore plus compétitif et être « tous acteurs de l’entrepreneuriat » pour construire « une métropole économique dynamique ».