Michèle Rubirola est entrée dans l’histoire de Marseille ce samedi 4 juillet 2020 en devenant la première femme Maire de la ville, portée par son mouvement, le Printemps Marseillais, et soutenue par Samia Ghali.

Arrivée en tête à l’issue du second tour des municipales à Marseille, avec 38,28% des voix, Michèle Rubirola, médecin de 63 ans, succède à Jean-Claude Gaudin après une séance du conseil municipal d’anthologie. C’est la première fois qu’une femme occupe le fauteuil de maire, faisant aussi basculer par la même occasion la ville à gauche, acquise depuis 25 ans à la droite.

Celle qui préfère qu’on l’appelle « madame La maire », discrète, jusqu’à ce qu’elle soit propulsée tête de liste du Printemps Marseillais, cette alliance de forces de gauche, avait créé la surprise en s’imposant le 15 mars dernier, avec 23,44% des voix déjouant ainsi tous les sondages et les pronostics qui plaçaient son adversaire principale, la LR Martine Vassal, gagnante. Michèle Rubirola a transformé l’essai au second tour avec 38,28% distançant largement Les Républicains.

Michèle Rubirola est médecin, une profession qu’elle a repris dès la fin de la période de confinement. Spécialisée dans la médecine de prévention, elle exerce au sein de l’Assurance primaire d’assurance maladie, dans les quartiers Nord.

Adepte de la médiation et du carpe diem, elle est aussi une sportive accomplie. Dans sa jeunesse, elle a fait partie de l’équipe de foot féminine de l’Olympique de Marseille. D’un ballon à un autre, elle a également pratiqué le basket à haut niveau. Une discipline qu’elle a débuté à l’âge de 10 ans.


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« Marseille appartient à qui vient du large »

Cette petite-fille d’immigrés napolitains et espagnols, fille d’un père communiste et mère de trois enfants, a commencé à militer au sein des mouvements altermondialistes et écologistes dans les années 1970. Elle va de manifestation en manifestation, et se retrouve sur le plateau du Larzac ou encore participe aux rassemblements contre les barrages sur la Loire. Cette féministe de la première heure a également défendu la libéralisation de l’avortement et la contraception.

Déjà à cette époque, elle possède une fibre écologiste qui la pousse à rejoindre Les Verts en 2002. Un parti dont elle a été exclue, au début de la campagne, faisant le choix de rejoindre le Printemps Marseillais. Ce qui n’a pas empêché le soutien de Yannick Jadot avant le second tour.

Après le désistement du socialiste Benoît Payan, dont la candidature à la Mairie de Marseille peinait à faire consensus, c’est elle qui est désignée par le mouvement pour mener la campagne pour les forces de gauche. Une alliance rejointe par Debout Marseille, la liste écologiste et citoyenne, menée par Sébastien Barles, durant l’entre-deux-tours.

Michèle Rubirola est également conseillère départementale des Bouches-du-Rhône, en fonction depuis le 2 avril 2015, dans le groupe socialiste écologiste aux côtés de Benoît Payan, sur le canton de Marseille.

Depuis son tout nouveau fauteuil, Michèle Rubirola a débuté son discours par une citation de Blaise Cendras : « Marseille appartient à qui vient du large ».


Avant le premier tour, Michèle Rubirola, nous recevait chez elle à l’occasion d’un grand entretien, dans lequel elle se livrait à bâton rompu sur son parcours politique, ses passions, son ambition pour Marseille. Aujourd’hui, alors qu’elle est tout juste élue maire de Marseille, retrouvez l’Aparté Politique en vidéo.

 


Très émue devant cette nouvelle assemblée, Michèle Rubirola a déclaré être « soulagée et heureuse de savoir que la volonté de la majorité et du peuple de Marseille a été respectée. Car dimanche dernier, la ville de Marseille, rebelle et fraternelle, a donné une belle leçon à la France. Cette victoire a été possible grâce au formidable engagement de chaque tête de liste, à l’énergie incroyable de chaque colistier, à la ferveur de centaines de militants. Au fond, rien ne peut me faire oublier la joie immense d’avoir mené cette campagne et de l’avoir remportée. Cette joie, ce bonheur, cet espoir, c’est celui du Printemps Marseillais ».

Après de chaleureux remerciements, son message était adressé principalement aux Marseillais. « Aux « gens de peu », ceux qui vivent avec moins de 950 € par mois, aux « gens de rien », ceux à qui il ne reste que leur dignité, à tous ceux qui souffrent de la misère et de la pauvreté, fléaux de notre ville, à tous je veux leur dire on ne vous abandonnera pas !»Mais également à « tous ceux qui ne sont pas allés voter par dégout, désespoir ou désaveux de la classe politique, à ceux qui ne croient pas dans leurs élus et qui doutent de leurs institutions. Je veux leur dire qu’on agira toujours dans l’intérêt général, au service de tous, avec le même souci d’égalité quelles que soient nos différences, je veux que chacun retrouve la fierté d’être Marseillais et se retrouve dans leurs représentants ».

Des citoyens engagés dans la vie civique aux entrepreneurs, en passant par les commerçants, les artisans, les entreprises de l’économie sociale et solidaire, du tourisme, les start-up, à toutes les forces économiques capables « de nous aider à redresser Marseille ». Elle a exprimé la volonté d’une réussite collective « parce que nous avons du caractère, des atouts indéniables et que nous saurons tirer profit de toutes les richesses offertes par notre Cité ».

« Je rechercherai toujours l’unité de cette ville » 

Sans oublier les chercheurs, universitaires, intellectuels et la jeunesse également…. Et de poursuivre en s’adressant aux  « enfants d’immigrés de plusieurs générations, qui peuvent parfois se sentir à la marge, vous êtes chez vous à Marseille et nous avons besoin de vous, de vos talents, de votre énergie. Tous, vous méritez notre respect ».

Enfin, ses mots sont également allés au personnel municipal « pour leur proposer un nouvel élan dans les politiques publiques, je veux les assurer de toute ma confiance et ma détermination à les écouter pour un retour à l’équité et libérer les compétences. A tous, je voudrais dire que je serai la Maire de toutes les Marseillaises et tous les Marseillais, et que je rechercherai toujours l’unité de cette ville, sa concorde, dans la tolérance, le respect, la transparence et le dialogue. A tous élus comme citoyens, je parlerai un langage de vérité ».

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