Fraîchement réélue à la tête de la ville d’Aix-en-Provence, ce matin, à l’occasion du conseil municipal d’installation, Maryse Joissains (LR) doit rencontrer Martine Vassal, ce lundi pour parler de l’avenir de la Métropole Aix-Marseille Provence.

Maryse Joissains est « un peu en dehors du bonheur ». Pour la quatrième fois consécutive, elle a été réélue maire d’Aix-en-Provence. Une séance d’installation, ce matin, teintée d’émotion pour la baronne de la droite aixoise, qui se plaît à raconter une anecdote aux journalistes, à l’issue du conseil. « La dernière fois que j’ai donné la parole à André Guinde (PS), un adversaire politique, il m’a saoulé parce qu’il ne m’a pas ménagé, sourit-elle. Mais il m’a dit : « tu rentres par la grande porte dans le Guinness de l’histoire d’Aix, eh bien ça fait plaisir ça, non ? Je ne serais pas normale si cela ne me faisait pas plaisir ».

« J’acte que le président de la Métropole ne sera pas le maire de Marseille »

Sa manière de marquer cette date du 3 juillet 2020 d’une pierre blanche. Si elle préfère se concentrer sur les questions municipales, il n’en reste pas moins qu’elle garde un œil attentif, sur Marseille, qui devra désigner son prochain maire, demain, et plus encore sur l’avenir de la Métropole Aix-Marseille Provence. « Le peuple marseillais est un peuple extravagant, plein de qualités, mais aussi plein de défauts, et je l’aime pour ça ».

Ce qu’elle n’apprécie pas en revanche, et ne s’est jamais caché pour le dire haut et fort, c’est lorsque Marseille, « voulait s’occuper des questions de Métropole », qu’elle avait baptisée la « monstropole », s’y opposant farouchement lors de sa création. « Aix-en-Provence ne se mêlera pas des affaires de Marseille. Il faut qu’il en soit ainsi pour Marseille. J’acte que le président de la Métropole ne sera pas le maire de Marseille », plaide-t-elle.

Maryse Joissains et Martine Vassal se rencontrent lundi

Si Maryse Joissains préfère se concentrer sur les projets de sa ville, elle ne ferme la porte à aucune possibilité, pour la présidence de la Métropole, sous condition.

En effet, dans cette perspective, elle réaffirme son soutien à l’actuelle présidente (LR) Martine Vassal :  « J’ai dit que j’étais derrière Madame Vassal, je l’ai dit, comme elle promet de gérer la Métropole en métropole de projets », poursuit-elle, assurant d’ailleurs que l’actuelle présidente est convaincue de ce bien-fondé.

À ce titre, les deux femmes doivent se rencontrer ce lundi 6 juillet. Une réunion au cours de laquelle le maire d’Aix présentera « le document », de plusieurs pages, qu’elle a « préparé autour de ce projet ».

Toutefois, elle précise qu’en cas de « problème, si Martine Vassal ne devait pas être élue ou ne le pouvait pas, je n’exclue rien pour voir aboutir la demande de réforme que je fais. C’est la seule chose qui m’intéresse », déclare-t-elle, ouvrant ainsi la voie à une candidature aixoise. Un élu de sa majorité. Sa fille, Sophie Joissains, sénatrice UDI et conseillère municipale, pourrait d’ailleurs être intéressée.

L’objectif est de mettre en place un « engagement » sur 18 mois, pour permettre la mise en place de cette future métropole de projets. « Dès que la réforme est actée, je disparais. Je n’ai pas d’appétence à régner sur Marseille, ou à diriger les Marseillais », assure-t-elle, évacuant également la question des prochaines sénatoriales. « Je vais mener ma ville pendant six ans*. Aix-en-Provence et Bordeaux sont les villes les plus cotées de France pour y déménager. Je pense qu’Aix-en-Provence gardera le cap. Moi, j’ai toujours promis et réalisé ».

La confiance en Guy Teissier

Les deux pieds dans son fief axois, mais les yeux à la Métropole, son soutien va donc à Martine Vassal. La candidate LR aux élections municipales, arrivée en deuxième position dimanche dernier, derrière le Printemps Marseillais, a décidé de renoncer à la Mairie de Marseille au profit de Guy Teissier. Dans la foulée, Lionel Royer-Perreaut, élu dans le 9-10e, a également annoncé sa candidature à la Mairie de Marseille dans une vidéo postée sur Fabebook, jeudi 2 juillet.


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Lionel Royer-Perreaut est un « garçon très bien », assure Maryse Joissains. « J’espère toute raison gardée qu’il se retira samedi au profit de Guy Teissier, lequel, je le rappelle, lorsqu’il était à la présidence de MPM [Marseille Provence Métropole, ndlr] en a eu une excellente gestion, essayant de réduire les dettes, a fait des efforts considérables et je lui fais confiance pour mettre Marseille sur les rails, et conséquemment faire un jour de Marseille, la capitale de la Méditerranée ».

En revanche, elle ne croit pas aux accords en coulisses que la droite marseillaise mènerait avec le Rassemblement national. « Je ne pense pas qu’il y aura une alliance. Peut-être que des élus du RN voteront pour lui, mais enfin… »


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« Martine est le candidat de la droite républicaine qui s’impose »

Malgré ce retrait de la candidate LR, Maryse Joissains estime que Martine Vassal à « toute légitimité » pour gérer la Métropole. « Là c’est une élection tout à fait particulière. Ce n’est pas triste d’ailleurs. Martine Vassal est une femme volontaire, intelligente, qui a beaucoup de courage, parce que pour faire ce qu’elle a fait, il faut du courage, certains seraient partis n’importe comment, dans n’importe quelle position, et c’est aussi courageux de sa part de se retirer derrière Teissier. Et Teissier ne sera pas candidat à la Métropole, donc nous aurons à choisir quelqu’un qui a déjà géré la Métropole et qui est d’accord pour faire une métropole de projets, et bien entendu je lui apporterai toutes mes voix, les nôtres et celles des autres territoires, que j’ai conduis longtemps, durant la révolte face à Monsieur Gaudin ».

Sur une potentielle candidature du maire de Salon-de-Provence, le LR Nicolas Isnard, dont le nom a été évoqué à plusieurs reprises, ces derniers jours, pour la présidence de la Métropole, Maryse Joissains rétorque sommairement, « je pense que Monsieur Isnard ne sera pas candidat contre Martine, et j’en ai marre des gens qui sont poussés. A force d’être poussés, ils finissent par tomber. Martine est le candidat de droite qui s’impose, le candidat de la droite républicaine je précise, qui s’impose ».

Le conseil de la Métropole devrait se tenir le 9 juillet.


*En février dernier Maryse Joissains a été reconnue coupable par la Cour de cassation des délits de « détournements de fonds publics » et « prise illégale d’intérêts », avant que le peine ne soit cassée. Un nouveau procès doit se tenir (la date n’a pas encore été fixée) devant la cour d’appel de Montpellier, à l’occasion duquel les magistrats statueront uniquement sur la peine.

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