A l’occasion d’une conférence de presse, mercredi 17 juin, Bruno Gilles, toujours en lice pour la Mairie de Marseille, a lancé « son cri du coeur ». Dans un contexte politique pesant, le candidat (DVD) veut recentrer le débat sur le projet pour la ville, et s’est exprimé sur l’affaire des procurations douteuses.
Il le dit. Il n’est pas là pour « régler ses comptes », car « l’heure est trop grave ». Pour le candidat (DVD) encore en lice dans la course à la mairie de Marseille, « si ce qui est arrivé sur le système de procuration était avéré ce serait un véritable scandale démocratique sans précédent ». Le débat politico-médiatique « sensationnelle » autour de cette affaire, ne fait que renforcer trois réactions que le sénateur des Bouches-du-Rhône considère comme anti-démocratique : « le rejet du politique, l’abstention est l’enfermement vers l’extrême », a-t-il déclaré à l’occasion d’une conférence de presse, mercredi 17 juin, en présence de ses colistiers. « Je n’accepte plus l’image nauséabonde que l’on donne de notre ville », poursuit le candidat qui se présente comme la seule alternative à Marseille.
« J’ouvre les bras à tout le monde »
Les soupçons qui pèsent sur la campagne des Républicains, parti qu’il a quitté avant le premier tour des municipales, rebattent les cartes électorales, et « change la donne ». Désormais « tout est possible », selon lui. L’occasion pour le candidat qui a, dès le début de sa campagne il y a 20 mois, prôné l’éthique, de jouer ses cartes stratégiquement. Présent dans trois secteurs (2-3/4-5 et 11-12e) pour ce second tour des municipales, il en profite pour lancer un appel à ceux qui voudraient le rejoindre : « J’ouvre les bras à tout le monde, les centristes, les modérés, la droite républicaine », affiche Bruno Gilles, qui recevra prochainement le soutien officiel de l’UDI et du MoDem.
Il ne s’agit pas d’un appel franc aux membres des listes de Martine Vassal, même s’il ne cache pas que certains de ses colistiers ont tenté un rapprochement, en vue notamment d’un troisième tour. « Je ne vous dirai pas qui, mais certains ont repris contact avec moi ces derniers jours ». Mais Bruno Gilles n’oublie rien de ces derniers mois. Malmené par ceux qui autrefois étaient sa famille.
« Je ne suis pas dans la chasse aux procurations, mais aux abstentionnistes »
Alors pas question de se « rabibocher » avec « certains et certaines dont je me suis éloignée définitivement ». L’homme rompu à l’exercice politique qui ne se dit « ni de gauche, ni de droite », usant aussi du « ni système, ni extrême », jure au passage sur ce système autour des procurations, qu’il n’a « jamais vu ça, jamais ! C’est la première fois ». Et il en a des campagnes au compteur. Il ne nie pas avoir adressé sur les réseaux sociaux ou via son site de campagne des messages pour aider les électeurs à faire leur procuration, mais tout cela « dans les règles de l’art », avec pour finalité d’accompagner les démarches. « Je ne suis pas dans la chasse aux procurations, mais aux abstentionnistes. On peut proposer quelqu’un pour aller voter à sa place, cela n’a rien d’illégal », assume-t-il serein, d’autant que « les gens qui nous contactent votent pour nous ».
Bruno Gilles veut sensibiliser Jean-Claude Gaudin
À ses côtés, Robert Assante, tête de liste dans les 11-12e est très remonté. Après être revenu sur les multiples incidents constatés lors du premier tour dans différents bureaux de vote, particulièrement, celui de Saint-Barnabé, il lâche « si la démocratie n’a pas été respectée, Gaudin ne peut pas dire que ce sont juste des exaltés. Il ne peut pas être le Ponce Pilate de la démocratie ». Puis d’exhorter le maire à faire une déclaration.
Pour s’assurer du respect des règles du second tour, Bruno Gilles a rendez-vous avec Jean-Claude Gaudin en début de semaine prochaine pour le « sensibiliser, au cas où… ». L’occasion aussi de lui rappeler « que les présidents des bureaux de vote doivent être désignés par l’ensemble des candidats, la grande majorité était d’un seul candidat et toujours le même, note Lisette Narducci, candidate à sa propre succession dans le premier secteur. Cette question doit être traitée pour le second tour. Chaque candidat doit être représenté et de manière équitable ».
« C’est comme si on devait annuler tout le Tour de France pour un coureur dopé »
Concernant l’annulation des procurations douteuses, notamment demandée par Martine Vassal, Bruno Gilles rétorque : « Si elle le propose, c’est ce que c’est irréalisable. C’est comme si on devait annuler tout le Tour de France pour un coureur dopé. Je ne vois pas pourquoi, elles devraient être annulées alors que des milliers ont été faites légalement ».
Néanmoins, en fonction des résultats du second tour et de l’enquête en cours, l’équipe de Bruno Gilles se laisse la possibilité de déposer des recours, pour contester les résultats du premier tour, car si les faits étaient avérés, il estime que ses candidats dans tous les secteurs auraient enregistré des scores plus favorables.
« Les jeux ne sont pas faits »
En attendant, dans cette période tourmentée où Marseille est au centre de toutes les attentions, le maire honoraire des 4-5 veut recentrer la campagne « sur un débat d’idées, uniquement sur le fond, sur les projets, rue par rue, quartier par quartier, vision par vision ».
Avec ce leitmotiv d’être maire à plein temps, son objectif est de « rassembler autour d’une vision populaire et non populiste », de « réconcilier les Marseillais de toutes les sensibilités, de tous les horizons », autour d’une « vision claire pour une ville apaisée, rayonnante et exemplaire à tous les étages ». Richard Martin, lui rêve même à une « Marseille, ville de poète, qui pourrait devenir un slogan international ». Pour l’homme de théâtre « le temps de l’apaisement et de ré-enchanter », Marseille et ses habitants a sonné.
Lui qui a mis « un pied dans la porte de la politique » croit en Bruno Gilles, qui lui se voit toujours en maire de Marseille, même avec plus de 10% des suffrages recueillis au premier tour : « Comment vous le dire, il y a tellement d’hypothèses, 128 possibilités de résultats le 28 juin », et un troisième tour soumis à encore plus d’interrogations. « Les jeux ne sont pas faits ».