Associée à la start-up GetBigger et Hopps Group, la CCI métropolitaine Aix-Marseille Provence a officialisé le lancement du « Drive Local ». Cette plateforme, dotée d’un système de livraison, vient en aide aux commerçants en augmentant notamment leurs potentiels de vente.
Le 15 juin dernier, Jean Luc Chauvin, président de la CCIAMP, Frédéric Pons co-président de Hopps Group et Thomas Geissman co-fondateur de GetBigger ont officialisé leur accord dans le cadre du lancement du « Drive Local ». En présence de plusieurs commerçants déjà adhérents, les dirigeants ont pu faire passer un message clair. Il faut soutenir les commerçants locaux et la consommation locale.
Voir la crise comme une opportunité
D’un certain point de vue, le confinement n’a pas que des aspects négatifs. Si beaucoup de commerces ont souffert durant cette période, elle leur aura aussi permis de se réinventer. De plus, un autre effet a été le retour triomphant du local et des circuits courts. Une chose, une autre, cela a vite donné vie à plusieurs systèmes de paniers, drive et livraisons. La demande étaient souvent forte et les commerçants de proximité avaient parfois du mal à gérer la situation. L’idée est née d’une discussion. « J’avais commencé un système de drive pour mon commerce et j’étais débordée. Thomas (Geissman), qui est client chez moi, m’a dit qu’il avait peut-être une solution« , explique Typhaine Sciacca, gérante de « Cœur d’artichaut » à Jouques.
L’application du Drive Local inclut plusieurs volets d’aide comme :
- la gestion des stocks ;
- la prise des commandes ;
- la dématérialisation des paiements ;
- le suivi des commandes ;
- la prise de rendez-vous avec des clients ou la livraison à domicile le cas échéant.
Cette aide n’est pas négligeable. Si par exemple le Drive Local représente déjà 10% du chiffre d’affaires de Mme Sciacca, les entrepreneurs voient plus grand. « Nous voulons porter le local au niveau des géants du e-commerce », affirme Jean Luc Chauvin. Parmi ces derniers, la société Amazon a été mentionnée.
« Une crise représente souvent une opportunité » complète Frédéric Pons de Hopps Group. En effet, si la crise a impacté un grand nombre de personnes, elle a aussi su créer une nouvelle demande pour le commerce local. Et cette affirmation s’appuie sur des chiffres. Hopps Group a sondé 1 000 personnes sur cette thématique : 90% souhaitent pouvoir aider le commerce local et 85% sont favorables à l’idée du Drive Local. L’application a donc pour objectif de répondre à cette nouvelle demande en offrant une solution agréable pour tous. « Sans offre, il n’y a pas de demande et il ne faut pas manquer cette opportunité » finit Jean Luc Chauvin.
Un projet qui se veut durable et d’importance
Si le projet est né rapidement pour pouvoir répondre à la forte demande due (déjà plus de 1 000 commandes et 200 commerçants inscrits en 2 mois) à la situation particulière mais il n’a pas vocation à disparaître, bien au contraire. Le projet est évolutif. En effet, si l’application a été développée par une start-up et soutenue par des plus gros, cela permettra sûrement une meilleure adaptation à la demande et une certaine « agilité ».
L’objectif est de trouver une solution durable. « Nous voulons répondre et donner continuité à cette nouvelle dynamique du territoire. Il y a une vraie attente derrière », explique Frédéric Pons. Ainsi, cela ne concerne pas seulement les commerces alimentaires car les aspects positifs peuvent s’appliquer à tout type de commerce. « Faire des achats de proximité c’est aussi maintenir un lien social, favoriser les circuits courts bons pour l’environnement, mais surtout dépenser local c’est augmenter le pouvoir d’achat du territoire et créer de l’emploi », argumente M. Chauvin.
Aussi présent, Stéphane Salord, gérant de « Paume de Terre » et inscrit sur la plateforme montre un réel engouement autour du projet. « Si cela se développe bien, cela changerait pas mal de chose, avec un nouveau circuit de production par exemple ». A son image, beaucoup de commerçants et agriculteurs cherchent maintenant à évoluer et se dirigent vers le digital « et c’est aussi la raison d’être de la Chambre ! » commente le président de CCIAMP.
Testée à Aix et Cassis, le système veut s’étendre à la métropole notamment pour la livraison. L’initiative unique en France se déplacera dans un fourgon bi-température électrique afin de mieux respecter l’environnement. « Selon la loi, le transport de nourriture ne peut se faire qu’avec des véhicules bi-températures. Les entreprises comme Deliveroo ou Ubereats ne le font pas », précise M. Pons.
Un appel à tous
Avant de signer et officialiser l’accord, les parties ont fait un appel. Ce dernier se décline en trois axes.
- Premièrement aux commerçants à s’inscrire sur la plateforme afin de pouvoir être accompagnés dans leur transition vers la technologie et permettre de créer de l’offre.
- Le deuxième volet de l’appel s’adresse aux collectivités à qui un accompagnement du projet est demandé, mais pas directement financier. En effet, la demande se porte plus sur la formation des personnes à l’utilisation des technologies par exemple ou l’aide à la création de poste de community manager.
- Enfin, le dernier appel est logiquement aux consommateurs afin qu’ils soient présents mais qu’ils soient aussi critiques pour permettre au projet de vivre et d’évoluer.