Le jardin partagé, situé place du Refuge, est ouvert au public. Si l’association des Jardiniers du Panier a reçu les clés le 28 février dernier, l’inauguration officielle ne se fera qu’en septembre. En attendant, les visiteurs peuvent déjà venir le visiter et profiter de ce coin de verdure au cœur de la ville.
« Le jardin partagé du Panier, c’est pas simplement histoire de faire un jardin, mettre un petit peu de verdure, trois légumes en place. Il a aussi un rôle très important en terme d’intégration », confie Philippe Bouchet-Dunoyer, président de l’association des Jardiniers du Panier.
Ouvert depuis fin février 2020 sur la place du Refuge (2e), le jardin a déjà un partenariat avec la Maison Pour Tous et est actuellement en discussion avec une école du quartier.
« Les adhérents de la Maison Pour Tous sont d’ailleurs venus s’occuper de leur parcelle de terrain ce matin. Il y a des adhérents intéressés par l’aspect jardinage mais il y a aussi d’autres aspects plus culturels dans le sens où, avec un projet comme le jardinage, la Maison Pour Tous permet de faire sortir de leur isolement des femmes qui ne sortent habituellement pas beaucoup de chez elles, pour des raisons culturelles, sociales et plein d’autres raisons. C’est le genre d’initiative où elles vont sortir un petit peu plus sur l’espace public et participer à une activité dont elles n’ont pas l’habitude », détaille Philippe Bouchet-Dunoyer.
Mais si les bénévoles ont reçu les clés le 28 février dernier, ils n’ont, à cause du confinement, jamais pu faire de réunion publique pour ouvrir le jardin : « Aujourd’hui, on a encore beaucoup de personnes qui sont persuadées que c’est un jardin fermé, réservé à quelques privilégiés: non. C’est un jardin qui est ouvert à tout le monde, On a beau en être les gestionnaires, on veut que le jardin soit ouvert à un maximum de population », insiste-t-il.
Si l’inauguration officielle ne devrait avoir lieu qu’au mois de septembre, le jardin a déjà atteint les 50 adhésions.
Création d’un écosystème au coeur du Panier
« Malgré le confinement, on a quand même eu une bonne équipe qui a réussi, dans le respect des règles sanitaires à se répartir entre le matin et l’après-midi. On a pu continuer à travailler, ce qui fait que nous avons le jardin dans cet état-là aujourd’hui, sinon on en serait très très loin », continue Philippe Bouchet Dunoyer, président de l’association du jardin partagé du panier.
Si la période de confinement n’a pas posé problème à la vie du jardin, les bénévoles se sont vite rendus compte que la terre de la parcelle était très argileuse : « Dès qu’il pleut ou qu’on arrose, le lendemain la terre est compacte, pas assez aérée », explique-t-il.
C’est pourquoi les apprentis et les jardiniers confirmés y mélangent de la paille de riz, du fumier ou encore de la matière végétale: « Cette année sera vraiment concentrée sur l’enrichissement du sol. On ne s’attend pas à récupérer grand chose et il nous faudra aussi dans un second temps introduire des lombrics qui vont, en creusant leur galerie, aérer le sol et nous permettre de mieux travailler. Après ça, on pourra vraiment espérer avoir des cultures qui ressemblent à des cultures », ajoute le président de l’association.
Autre « subterfuge » pour encourager la croissance de ce mini écosystème au coeur du quartier : l’utilisation de plantes martyrs, comme l’appelle Julius, l’un des bénévoles. Ce sont de jolies fleurs colorées appelées capucines qui ont la particularité d’attirer des insectes bénéfiques à la vie du jardin. Pourquoi martyrs ? « Parce que ce sont les premières à se faire manger par les insectes, notamment les pucerons. Les pucerons vont nous ramener les fourmis, puisqu’elles élèvent les pucerons pour en récupérer le suc dont elles nourrissent leurs larves, ainsi que les coccinelles qui ont un rôle très intéressant pour les plantes », détaille-t-il.
A ce jour, tomates, melons, haricots verts, grenadiers, cerisiers, néfliers, figuiers ou encore courges ont déjà été plantés selon une méthode bien particulière : « On essaie de tirer partie des symbioses entre les différentes plantes : la courge qui est là tire partie du figuier qui est à côté, donc on dit en rigolant « madame courge a épousé monsieur figuier et il y a la petite courge qui est à côté, c’est sa maîtresse », parce qu’elle tire elle aussi partie de l’association avec le figuier », conclut Philippe Bouchet-Dunoyer.