Les têtes de liste du Printemps Marseillais et les représentants de Debout Marseille se sont retrouvés pour officialiser leurs engagements communs autour des urgences sociale, écologique et démocratique.

« La victoire est là ». C’est le nouveau slogan qui claque sur les affiches de campagne de l’union de la gauche, des écologistes et des citoyens rassemblés, pour le second tour des élections municipales à Marseille. Déclinées en vert, violet ou rouge, elles portent les logos des différentes formations politiques dont l’ambition est de ravir la ville de Marseille acquise à la droite depuis 25 ans, « pour changer le quotidien des Marseillais, et faire de Marseille, une ville plus égalitaire, plus durable et tournée vers l’avenir ».

Sous la bannière du Printemps Marseillais et de Debout Marseille, de Génération-S à Nouvelle Donne, en passant par le Parti communiste français, le Parti socialiste, les radicaux de gauches, Ensemble, Europe Ecologie Les Verts, Place Publique… ensemble, ils entendent tourner une page de l’histoire, le 28 juin prochain. Pour eux, l’heure est arrivée de « changer d’équipe et de méthode ».

« Nettoyage de printemps »

Il manque pourtant un logo sur ces premières impressions d’affiches : celui de la France insoumise, « car elle n’est pas membre du Printemps Marseillais », explique le mouvement, et cela même si les listes comptent des insoumis et que la suppléante de Jean-Luc Mélenchon, Sophie Camard, est candidate (LFI) dans le 1er secteur. Sophie Camard n’a d‘ailleurs jamais été très fan de ce qu’elle appelle les « soupes de logos », qui nécessitent par ailleurs d’avoir des autorisations des partis concernés pour leur utilisation.

Avec ou sans, qu’importe, le leader de la France insoumise a clairement apporté son soutien à Michèle Rubirola, et au Printemps Marseillais. « La ville doit pouvoir respirer, doit pouvoir tourner la page. Il y a besoin d’un certain nettoyage de printemps », assurait le député des Bouches-du-Rhône, samedi 6 juin. Une prise de position claire, contrairement au premier tour, même si Jean-Luc Mélenchon avait tenté de jouer les médiateurs pour sauver l’union populaire. « Du point de vue de l’intérêt de la ville et de sa respiration, la population, les citoyens et les citoyennes de Marseille ont intérêt à se tourner du côté de la liste que dirige Mme Rubirola », a déclaré l’ancien candidat à la présidentielle, à l’occasion d’une conférence de presse.

La déclaration a crispé à droite, Martine Vassal, candidate (LR) jugeant que Jean-Luc Mélenchon « est bien à la manœuvre pour mettre la main sur notre ville ». Idem pour Bruno Gilles, candidat dans le 4-5e arr. et menacé par la tête de liste du Printemps Marseillais, Michèle Rubirola, arrivée en tête au premier tour. « Désormais les choses sont claires. Non à l’extrême gauche pour nos quartiers », écrit-il sur Twitter.

Répondre à l’urgence sociale

Mais rien ne semble venir perturber les objectifs du Printemps Marseillais. À une semaine du coup d’envoi de la campagne officielle pour ce second round des municipales, les têtes de liste du Printemps Marseillais et les représentants de Debout Marseille, se sont retrouvés pour officialiser leurs engagements communs. Ces derniers répondent aux urgences sociales, écologiques et démocratiques. « C’est ce qui va guider nos pas pour construire d’ici 2030 une ville plus juste, plus solidaire et plus durable ». Une union scellée symboliquement devant l’Hôtel de Ville.

Les grandes batailles menées ces dernières années restent au cœur de leur projet, avec une grande priorité : la lutte contre les inégalités sociales « source de fracture dans notre ville ». Cela passe par éradiquer le logement insalubre, rénover et « prendre soin » des écoles marseillaises et du patrimoine, oxygéner les espaces (verts) au lieu de « bétonner », ou encore lutter contre toutes les formes de pollution. « Nous sommes persuadés que ces politiques peuvent se mener dans une ville audacieuse qui saura développer des emplois durables », avec l’ambition de faire de la cité phocéenne « une capitale de l’économie sociale et solidaire ». La coalition entend s’appuyer sur la culture, comme « moteur de lien social », et s’engage aussi à lutter contre les discriminations.

Une ville plus oxygénée

Sur le volet écologique, le Printemps Marseillais et Debout Marseille veulent développer « massivement les alternatives à la voiture », transports en commun et mobilité douce, développer aussi un plan prévention santé, face aux pollutions de l’air et de l’eau, favoriser la réduction des déchets avec le tri « et la valorisation systématique ». La végétalisation de la ville, chère à Debout Marseille est aussi au centre des préoccupations, avec des politiques menées en faveur de la préservation des espaces naturels, du littoral et du retour de la biodiversité.

La concertation avec les Marseillais(es) rythme aussi le projet porté par la gauche et les écologistes. « Cette écoute se fera par le retour à plus de proximité, en rendant aux mairies de secteur plus de compétences. Parce que nous voulons que l’hémicycle du conseil municipal se fasse l’agora des aspirations des Marseillais, nous favorisons la démocratie participative ». Et ce fameux Parlement du futur, instance parallèle au conseil municipal, défendue par Sébastien Barles et son équipe lors du premier tour, reste à l’ordre du jour.

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