Dans son dernier bulletin vidéo, le professeur de l’IHU Méditerranée Infection Didier Raoult revient sur les résultats de l’étude Recovery au sujet du niveau de toxicité de l’hydroxychloroquine.

Il y a trois jours, une étude anglaise dénommée Recovery concluait que l’hydroxychloroquine n’avait aucun effet bénéfique sur les patients atteints du Covid-19, mais n’ont en revanche pas constaté de surmortalité liée au traitement.

Recovery, une étude « un peu surréaliste »

Vendredi 5 juin, des chercheurs britanniques ont annoncé avoir mis fin à une vaste étude sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine chez les patients atteints du Covid-19 : « Nous avons examiné les données et conclu qu’il n’y avait aucune preuve d’un effet bénéfique de l’hydroxychloroquine chez les patients hospitalisés avec le Covid et nous avons décidé d’arrêter de recruter des patients pour la partie hydroxychloroquine avec effet immédiat », a expliqué Martin Landray, professeur à l’Université d’Oxford et codirecteur de l’étude Recovery sur France Soir. « Ce n’est pas un traitement contre le Covid. Cela ne marche pas ». Néanmoins, comme ce fut le cas pour d’autres études, les chercheurs d’Oxford n’ont pas constaté de surmortalité liée au traitement.

Le professeur marseillais Didier Raoult n’a pas tardé à réagir en prenant la parole ce midi, comme il a l’habitude de le faire régulièrement, via le compte Youtube de l’IHU, en se montrant plus positif, et considérant que si cette étude ne permet pas de trancher sur l’efficacité de la molécule, faute de méthode,, elle démontre néanmoins qu’elle n’est pas toxique : « Les données telles qu’elles ont été communiquées et l’interview qu’a donné le responsable à France Soir sont un peu surréalistes en réalité« .

Recovery est un essai clinique contrôlé et randomisé (patients choisi par tirage au sort), méthode d’expérimentation considérée comme la plus solide pour tester des médicaments. Il est mené au Royaume-Uni sur plus de 11 000 patients de 175 hôpitaux pour évaluer l’efficacité de plusieurs traitements contre le Covid-19. Les tests sur les autres pistes de traitement continuent. La partie hydroxychloroquine a concerné 1542 patients ayant reçu la molécule, comparés à 3 132 patients ayant bénéficié d’une prise en charge standard.

Didier Raoult : « c’est un bon essai pour évaluer la toxicité »

Le professeur s’étonne d’ailleurs que cet essai clinique ait été mené sans que l’on sache si les patients étaient infectés ou non par le Covid. Il précise également que les différents stades de la maladie n’ont pas été pris en compte dans cette étude.

« Ce que l’on sait maintenant et que l’on ne savait pas avant (…), il y a un premier stade où c’est le virus qui parle et qui entraine des manifestations que l’on ressent, dans un deuxième temps, la réaction que nous avons contre le virus commence à devenir importante, donc cette maladie déséquilibre tout notre système immunitaire, et enfin quand les gens sont en réanimation, on est dans une partie où il y a des lésions tissulaires. Donc au premier stade viral, il faut donner des médicaments contre le virus, au deuxième stade tardif, il faut donner des médicaments contre la réaction immunitaire, c’est pour ça qu’on parle des corticoïdes, (…) et enfin au dernier stade, c’est le rôle de la réanimation de sauver ces gens et de les maintenir en vie jusqu’à ce que les tissus se réparent (…) On ne peut pas prévoir le même médicament pour les 3 stades de la maladie » s’agace le spécialiste.

Sur une note plus positive, il poursuit : « La bonne nouvelle c’est que manifestement, l’hydroxychloroquine n’est pas toxique, parce qu’avec 4 fois la dose qu’on utilise, il ne s’est rien passé sur le plan cardiaque, alors qu’il y a 15 jours, on nous disait qu’ils mourraient tous de troubles du rythme cardiaque, donc au moins, c’est un bon essai pour évaluer la toxicité« .

 

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