Le Talus est une ferme urbaine participative installée à Marseille dans le quartier de Saint-Jean du Désert (12e arr.). Depuis 2018, ce lieu de vie est en évolution perpétuelle. Quasiment à l’arrêt à cause de la crise du coronavirus, les activités ont repris la semaine dernière. Reportage.

Depuis 2018, le Talus s’est montré être un lieu de vie mais pas seulement. C’est avant tout une ferme urbaine qui permet aux habitants de cultiver leurs fruits et légumes dans des potagers en location. Restauration, buvette, terrasse, vente de légumes, visites pédagogiques ou encore espace culturel, l’îlot de verdure situé à côté de la Rocade L2 propose une palette d’activité qui peut plaire à tous. « Nous voulons avoir un maximum d’impacts positifs. Avec les activités disponibles, chacun prend ce qu’il veut », explique Valentin Charvet, en charge de la coordination générale du lieu.

, Le Talus : une ferme urbaine « laboratoire de la transition écologique », Made in Marseille

« Un lieu tiers avec un triple impact »

« Le Talus est un tiers lieu avec une visée sociale et environnementale. Nous visons aussi une pérennité économique » , continue Valentin Charvet. Tout en favorisant le local par la vente de légumes (aux commerçants comme aux particuliers) ou la prise en compte de la monnaie locale « la Roue », le Talus permet aussi aux écoliers de découvrir l’agriculture avec des ateliers pédagogiques et des visites pour les classes marseillaises. Plusieurs cycles de formations et workshops sont proposés sur des thèmes divers comme la cuisine, la fabrication de papier ou de cosmétiques.

A cette image de ferme s’associe celle d’un lieu de culture, de fête et simplement de vie. Avec une réelle programmation culturelle, un peu chamboulée par la crise actuelle, le Talus accueille des concerts, des expositions et des spectacles. La buvette/restaurant et la terrasse permettent ainsi de profiter d’un moment agréable autour d’un repas entièrement végétal.

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Au Talus, profitez aussi d’un moment agréable en terrasse

Une constante évolution

Depuis son lancement, le Talus ne cesse d’évoluer et de grandir. Le projet est entrée en « phase 2 » depuis l’année dernière. Cette étape représente un agrandissement avec l’aménagement d’un deuxième parcelle. La première déjà aménagée s’appelle « le jardin », la deuxième sera « le village ». Cette dernière permettra d’avoir un plus grand espace pour aménager une scène afin d’accueillir concerts et spectacles, un nouvel espace d’exposition et une résidence d’artistes. Mais cette nouvelle partie du projet ne sera pas uniquement culturelle, elle verra sûrement naître un rucher pédagogique, l’apparition de nouveaux bacs à louer, s’ajoutant aux 116 déjà présents, ou un projet de pépinière d’aromatiques et de fruitiers anciens.

Si un début d’activité sur cette nouvelle parcelle est prévu pour 2021, M. Charvet précise bien « le Talus évolue sans cesse, il y aura toujours des choses à faire pour améliorer notre offre ». De plus, l’effectif s’agrandit. Le nombre de salariés qui était de deux est maintenant de quatre.

Un retour aux activités quasi total

La crise liée au covid-19 a impacté le Talus comme la plupart des structures. Plusieurs projets se sont retrouvés chamboulés, notamment la programmation culturelle qui a dû être réadaptée. « La plupart des événements prévus sont reportés, voire annulés. C’est compliqué car au printemps, c’est là que nous nous organisons, et cette année nous étions dans le flou. Nous sommes en train de réorganiser les choses pour que les événements reprennent au plus tôt », continue le co-gérant de la structure. En effet, les événements ne devraient pas tarder à reprendre. Le lieu n’accueille jamais plus de 200 personnes sur une soirée, ce qui rentre donc dans les restrictions gouvernementales. La reprise des visites et ateliers pédagogiques est espérée quant à elle pour la rentrée de septembre.

Si les activités plus culturelles et sociales ont été grandement impactées sur la période du confinement, un réel engouement semble s’être créé autour des activités manuelles et les formations et workshops proposés. Cependant, la demande en produits locaux est redevenue normale après avoir connue un pic au début de la crise. « Je pense qu’il y a tout de même une dynamique qui a été mise en place. Mais ,on ne peut pas vraiment s’avancer sur ça, nous n’avons pas assez de recul sur la situation », conclut Valentin Charvet.

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La diversité des plants est grande (radis, carottes, laitues, salades, moutarde, etc.), et favorise ainsi une consommation locale.

Enfin, économiquement, l’inquiétude se penche sur le mécénat mis en place, s’il va perdurer, la perte des entreprises risque de se faire logiquement ressentir dans la somme reversée aux associations et ainsi au Talus.

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