Avec le confinement, les habitudes alimentaires ont changé avec un retour à la consommation locale et de proximité. Cette tendance a donné naissance au « Drive Local » une nouvelle application de e-commerce qui vous permet d’acheter près de chez vous, en toute simplicité.
Un bon steak chez le boucher du coin, du pain de votre boulangerie préférée, des fruits de saison choisis rien que pour vous par votre maraîcher, le fromage frais de votre producteur… Tout ça rendu possible en quelques clics grâce au « Drive Local » ; une plateforme gratuite de e-commerce de proximité.
Pour répondre aux nouveaux usages des citoyens et à l’évolution de la consommation observés durant cette période de crise sanitaire, Hopps Group, premier opérateur postal privé, et la start-up aixoise GetBigger ont lancé cette application qui met en relation les commerçants, les producteurs locaux et les consommateurs, avec option drive et livraisons intégrées. « On sent bien que les gens ont envie de consommer local, de manger mieux, polluer moins, on ne va plus consommer de la même manière qu’avant. On a donc voulu proposer un service très simple, c’est un peu le « bon coin » du commerce local », explique Frédéric Pons, directeur général de Hopps Group.
Selon une étude réalisée durant la période de confinement (du 20 au 24 avril 2020 auprès de 1700 répondants) par l’agence LSD pour GetBigger, 9 personnes sur 10 souhaiteraient avoir davantage de moyens d’accès aux producteurs locaux et commerces de proximité pour qui ils ont une bonne image. Près de 8 interrogés sur 10 se déclarent prêts à utiliser les services e-commerce de proximité et drive, souhaitant ainsi que leurs commerçants les mettent en place.
Comment ça marche ?
Le principe du « Drive Local » est simple. Chaque commerçant qui le souhaite s’inscrit gratuitement sur la plateforme, et ainsi peut proposer directement au consommateur ses produits. Le client fait sa sélection en ligne, via l’application, puis effectue son paiement en choisissant l’une des deux options suivantes : drive ou livraison. Le client peut, s’il le souhaite, passer récupérer ses courses dans chacun des commerces où il aura fait ses achats, et là il ne déboursera pas un centime de plus.
S’il préfère opter pour la livraison à domicile, cela lui coûtera « 5,90 euros maximum pour le moment, moins la contribution de chaque commerce qui voudra participer à hauteur de 50 centimes, 1 euro ou plus… Donc plus j’achète chez des commerçants « contributeurs » à la livraison, moins cela va coûter au client. L’objectif c’est que cela coûte 1 ou 2 euros pour que ce service de livraison devienne quasi quotidien ou au moins hebdomadaire », poursuit Frédéric Pons.
Déjà lancée à Aix et Cassis
L’application est compatible sur tous les smartphones et disponible sur internet. Elle a été lancée à Aix-en-Provence il y a quelques semaines. Déjà une quarantaine de commerçants sont répertoriés et plus de 3000 clients ont recours à ce nouveau service. Après un mois d’utilisation, il a été constaté qu’ils « ont acheté 2,5 fois en moyenne. Ça veut dire qu’ils achètent quasiment toutes les semaines », ajoute le DG de Hopps Group, très enthousiaste par les « très bons retours clients. Il y en a pour qui cette solution représente une partie importante du chiffre d’affaires ».
Le Drive Local vient tout juste d’être lancé à Cassis. Même si elle demande de l’organisation aux commerçants participants, elle est « fort à propos », assure le maire de la commune Danielle Milon. « On est encore confinés et preuve est faite que les gens sont retournés dans la proximité, vers le local et vers la facilité du drive. C’est aussi une chance d’arriver à imaginer que l’on paye tout sur son téléphone, et on y viendra de plus en plus. Ça serait bien que l’on puisse continuer avec une plateforme de ce style, en commandant ce dont on a besoin et en se faisant livrer quand on rentre du travail, puisqu’on va retrouver progressivement nos bureaux. »
Se déployer à l’échelle nationale
L’objectif est de déployer le « Drive Local » à l’échelle nationale, avec la première phase dans les Bouches-du-Rhône. L’ambition est de générer un million de commandes par mois auprès de 10 000 commerçants attendus sur la plateforme d’ici à décembre 2020. Frédéric Pons est d’ailleurs assez confiant. « Une chose est sûre, s’il n’y a pas d’offre, il n’y aura pas demande. Nous, on se dit que fondamentalement et structurellement, la consommation va changer. C’est pourquoi le mot d’ordre reste aussi la simplicité, car si ce n’est pas simple à faire, les gens reviendront à leurs habitudes d’avant. Moi, je pense que ça peut continuer, et puis les habitudes, ça se crée ».
Durant cette période défavorable pour grand nombre d’entreprises, le groupe Hopps a su s’imposer comme un véritable opérateur postal. Avec la fermeture des points relais, le retrait de la moitié des activités de La Poste et l’augmentation des achats sur internet, l’entreprise a vu une explosion de ses volumes. Cela équivaut à la période de Noël pour le groupe, « + 20% tous les jours ». Soit 300 000 colis par jour, contre 200 000 avant le confinement.
1000 livreurs recrutés dans les prochaines semaines
Il a fallu revoir l’organisation à vitesse grand V pour pouvoir répondre à la demande, car « tout le e-commerce nous a appelés à l’aide ». Même le gouvernement pour assurer la livraison d’ordinateur pour les enfants déscolarisés et de masques. Parallèlement, la fermeture des entrepôts français du géant Amazon (principal client de Hopps avec 50 et 70 000 colis par jour) « nous a permis d’aller satisfaire des clients supplémentaires ».
L’arrêt de l’activité d’Adrexo, filiale du groupe Hopps, spécialisée dans la distribution de courriers et d’imprimés publicitaires, a ainsi permis le transfert de 150 collaborateurs sur Colis Privé et Dispéo. « On a essayé d’innover et se réinventer. Sur la partie Adrexo, on a développé toute la partie livraison de colis et on s’est associé avec GetBigger qui a conçu l’application ».
Le 11 mai, Adrexo va reprendre les impressions de prospectus, mais sans abandonner l’aspect livraison de e-commerce pour le compte de Colis privés ou pour le « Drive Local ». « Notre association avec Hopps Group nous permet de développer instantanément et à grande échelle notre solution et de proposer la livraison à des tarifs très attractifs grâce à Adrexo. Nous sommes très fiers de nous associer à ce duo d’entrepreneurs et d’intégrer ce groupe pionner et agile de la logistique e-commerce », déclare Thomas Geissmann, co-fondateur de GetBigger.
Durant cette période, sur les 22 000 employés du groupe, 400 livreurs supplémentaires ont été recrutés en CDI à temps plein. L’entreprise prévoit l’embauche de 1000 autres, dans les semaines à venir. « Cette période a été positive pour nous sur la partie logistique e-commerce, et cela nous a aussi permis de montrer que nous étions capables d’assurer une qualité de service et une continuité d’activité.»
Frédéric Pons se plaît à rêver Cassis, où il vit, en « smart-city », où « vous pouvez profiter à fond de vos vacances, sans faire ses courses ». Il imagine même avec un livreur dédié, le petit-déjeuner livré sur le lieu de votre location : « zéro contrainte, 100% vacances ». Un outil qui pourrait aider à la relance de l’activité touristique.