A l’initiative de Michel Portos et Arnaud Castagnede, respectivement chef et directeur d’un restaurant à Saint-Jérôme, le dispositif « Les Casseroles Solidaires » a vu le jour. Il permet aux personnes dans le besoin de bénéficier de repas de qualité chaque semaine.
Mettre l’excellence au profit de la solidarité. Telle est la ligne de mire des gérants des Jardins du Cloître, situé à Saint-Jérôme. Ce restaurant bistronomique, se démarquant par son architecture, met aujourd’hui ses chefs à contribution pour participer à la lutte face à la crise. Une crise sanitaire devenue sociale, creusant chaque jour un peu plus le fossé des inégalités.
Michel Portos, chef doublement étoilé, accompagné d’Arnaud Castagnede, directeur général de l’enseigne, se sont engagés la semaine dernière à livrer 300 repas par jour et des paniers soigneusement préparés dans les cuisines du restaurant. Ceux-ci seront donnés aux associations de secteur puis distribués dans les 13e, 14e et 15e arrondissements de la ville. Une initiative notamment soutenue par la Préfecture, la Banque Alimentaire, les Apprentis d’Auteuil ou encore Provence Tourisme.
Jeudi dernier avait lieu le lancement de l’action à laquelle des entrepreneurs régionaux sont venus prêter main forte. Arnaud Castagnede, directeur général du Cloître, perçoit la mobilisation des citoyens à travers cette opération et salue cette dynamique. « La semaine dernière, nous avons préparé 500 repas qui sont revenus au Samu social et 100 colis distribués par des associations. Cette semaine nous montons en puissance puisqu’il s’agit de produire plus de 1 000 repas, la demande est vraiment croissante. La semaine suivante on montera jusqu’à 1 500 repas. On a réussi à mobiliser une trentaine de bénévoles et les demandes continuent d’affluer, nous recevons des propositions de dons… Ça fait chaud au cœur. Nous pensons que ce service va augmenter crescendo. Après il faut savoir distribuer correctement et rapidement en entrant en contact avec les associations. »
Une action perpétuée ?
La demande forte et croissante a mené les organisateurs de ce mouvement à penser à l’après. En effet, si la crise frappe de plein fouet la population, il en sera de même post-confinement, et ce durant un certain temps. « C’est bien que le restaurant, dans la situation dans laquelle il est, puisse se rendre utile et faire profiter de ses équipements pour cette cause, note le directeur à l’autre bout du combiné. Nous sommes dans une situation dramatique où les gens modestes deviennent pauvres et où les pauvres deviennent miséreux. Ce sont des effets collatéraux du Covid-19 et on n’en a pas terminé à œuvrer pour ces personnes. »
C’est pour cette raison que les deux collègues ont imaginé faire prospérer ce réseau solidaire en le développant, peut-être sous forme d’application, et en faisant participer les restaurants locaux, chargés de confier des repas à différents canaux de distribution. « Ce sera comme un Too Good To Go, l’application anti-gaspillage, mais à visée solidaire. »
Une mission d’intérêt général en cette période de crise, que les représentants marseillais comptent une fois de plus honorer, et avec goût.