De nombreuses associations de prise en charge de personnes en situation de handicap se retrouvent aujourd’hui confrontées à la crise. Elles rassemblent toutefois leurs efforts et tentent de faire face à cette situation inédite tout en respectant les mesures imposées par le gouvernement.
Elles oeuvrent quotidiennement pour venir en aide aux personnes en situation de handicap ou aux personnes fragiles. Les structures d’accompagnement de la région se retrouvent aujourd’hui au coeur de la crise sanitaire et doivent faire face aux difficultés engendrées, à savoir le manque de personnel et la rigueur des mesures de protection demandée par l’Etat.
Chloé travaille pour l’Association Médico-Sociale de Provence auprès d’enfants autistes. Avec l’annonce du confinement, ses missions ont radicalement changé mais elle continue d’exercer malgré les conditions en prêtant main forte à l’un des internats de l’Institut médico-éducatif (IME) local. « Je fais habituellement un service d’aide à la personne à domicile, je me déplace beaucoup pour m’occuper de tous les patients, que ce soit dans les écoles ou autres. Mais depuis trois semaines, j’exerce exclusivement dans l’internat de l’institut, j’ai été réquisitionnée pour m’occuper, avec trois autres collègues, de deux jeunes qui n’ont pas pu rentrer chez eux. Ce sont des enfants, mais il y a aussi des adolescents qui ont besoin de nous car ils présentent une vraie dépendance ».
Et les mesures de protection sont claires et rigoureusement suivies dans l’institut pour assurer au mieux la santé de ses pensionnaires. « On nous donne différents masques par jour, car nous nous déplaçons et pouvons transmettre le virus tandis que les enfants sont confinés. Cela ne nous empêche pas de continuer les activités sportives, nous avons la chance de bénéficier d’un site assez grand pour qu’ils se dépensent. Et les ateliers continuent ainsi que toutes les activités de la vie quotidienne pour eux. Nous sommes des substituts de parents en internat, c’est à nous d’assurer leurs levers, couchers et repas. Ce sont des liens très importants pour eux ».
De l’entraide malgré les conditions sanitaires
Les autres établissements marseillais ont eux aussi pris leurs dispositions face à la crise sanitaire. Ainsi, l’Afah, Association pour les Foyers et Ateliers des personnes Handicapées, confirme le confinement total de ses résidents et l’hébergement de personnes supplémentaires.
De son côté, l’association Arcade, structure d’aide et d’accompagnement à la personne, tente de palier aux difficultés sanitaires. « Nous connaissons une réduction de l’activité de notre personnel concernant les visites au domicile des personnes dont nous nous occupons, due à un absentéisme assez fort depuis le début de la crise, confie Patrick Agati, directeur général de l’association Arcade assistances services et président du pôle régional de service à la personne. Les mesures de protection sont difficiles à mettre en oeuvre, même si nous avons réagi très vite. Nous avions réussi à nous procurer 30 000 masques en début de mois mais ils ont finalement été renvoyés aux services hospitaliers qui en ont un besoin urgent. Aujourd’hui, les choses s’organisent un peu. 500 masques vont nous être donnés par le département pour le service d’aide à domicile et une petite quantité de masques pour d’autres services de soins infirmiers à domicile par l’ARS ».
Absentéisme et ralentissement de l’activité
Dans les agences d’Arcade réparties sur le territoire des Bouches-du-Rhône, un taux d’absentéisme de 53% est constaté concernant le nombre de salariés intervenants tandis que l’activité mandataire, représentée par la mise à disposition de salariés chez des particuliers, est moins impactée, comptabilisant toutefois 15% d’absentéisme. 700 bénéficiaires ne peuvent donc plus être pris en charge dans ces conditions sur les 1 800. Le secteur du handicap est quant à lui moins influencé, les activités significatives sont toujours maintenues.
« Pour les cas de handicaps lourds, des systèmes de protection sont déjà mis en oeuvre, comme les blouses, les chaussures spéciales ou les charlottes lorsque nous nous occupons d’eux, car nous sommes proches des bénéficiaires. Mais pour les interventions quotidiennes, les personnes âgées nécessite moins de précautions donc les masques qui seraient aujourd’hui utiles viennent à manquer, même si nous respectons les gestes barrières ».
Autant de difficultés qui touchent un secteur essentiel à l’activité sociale et solidaire, mais continue pourtant son dessein grâce aux bénévoles et salariés mettant tout en oeuvre pour aider les patients.