En renfort des hôpitaux publics, les établissements privés de la région s’organisent pour recevoir des patients. Exemple avec la Résidence du parc et Clairval à Marseille, qui anticipent pour accueillir les urgences médicales et chirurgicales des patients non-infectés.
Dans la lutte contre le coronavirus, les établissements privés ont également leur rôle à jouer. Jusqu’à présent, les agences régionales de santé (ARS) qui pilote la prise en charge des patients des établissements hospitaliers ont privilégié, dans un premier temps, les structures disposant d’un service d’urgence. Mais au regard de l’accélération de l’épidémie ces derniers jours, les hôpitaux privés sont dans les starting-blocks et commencent à (ré)organiser leurs services pour recevoir de nouveaux malades. C’est le cas de la résidence du Parc et de Clairval (du groupe Ramsay Santé) à Marseille, qui se préparent à l’accueil des patients, en soutien des hôpitaux référents de première ligne.
« L’ensemble des hôpitaux du groupe, [133 à travers la France, ndlr], se mobilise pour faire face à un afflux de malade. Chaque jour, nos équipes s’adaptent pour appliquer les recommandations nationales, qui évoluent rapidement au rythme du nombre de cas enregistrés et répondre aux situations locales, très différentes selon que l’on se trouve dans un cluster ou non », indique la direction.
Ainsi, conformément aux directives de l’Agence Régionale de Santé, les interventions chirurgicales non urgentes ont toutes été déprogrammées et les activités de soins ont été limitées. Le programme opératoire a ainsi diminué de plus de 95% en quelques jours. « Seules les prises en charge indispensables urgentes (chimiothérapie et chirurgie d’urgences en cardiologie et neurologie) continuent d’être assurées afin de ne pas générer de perte de chance pour les patients concernés », explique Cyril Szymkowicz, directeur du pôle Marseille de Ramsay Santé.
280 lits vides pour les urgences vitales hors Covid-19
L’hôpital privé Clairval et l’hôpital privé Résidence du Parc, établissements dits de « 3e ligne » au sein du dispositif national de réponse face à l’épidémie, ont vocation, à ce jour, d’accueillir les urgences médicales et chirurgicales des patients non infectés « et d’accueillir des patients des hôpitaux de la région placés en 1e ou seconde ligne dans le dispositif de réponse à cette épidémie, libérant ainsi de la place pour qu’ils augmentent leurs capacités d’accueil. Cependant, en fonction de l’évolution de l’épidémie, ce dispositif pourra évoluer pour que ces établissements soient en capacité d’accueillir des patients infectés le cas échéant », reprend Cyril Szymkowicz.
A Marseille, la Résidence du parc se trouve dans une configuration particulière puisque, cet été, l’établissement doit fermer ses portes avant d’être détruit. La raison : sa fusion avec l’hôpital Clairval (9e), qui a d’ailleurs fait l’objet de travaux d’extension. 16 000 m² supplémentaires, comprenant deux nouveaux bâtiments, un deuxième service ambulatoire, 300 places de parking supplémentaires et des infrastructures à la pointe de la technologie. L’objectif étant de créer un seul grand site offrant une plus grande pluridisciplinarité. Depuis plusieurs semaines, les patients sont dirigés ou transférés vers Clairval.
Ce transfert permet la mise à disposition d’une surface importante pour renforcer l’accueil des patients. À date, les deux établissements comptent plus de 280 lits vides pouvant recevoir des urgences vitales hors Covid-19. Un staff médical est d’astreinte 24h/24 et 7j/7 pour recevoir des patients répondant aux critères d’urgences médicales.