Depuis le début du confinement, de nombreux Français à travers le monde cherchent à rejoindre la France. Claire et Nicolas, couple nîmois parti en vacances aux Philippines, racontent leur périple pour rentrer.

Après le discours télévisé du président Emmanuel Macron lundi 16 mars, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a annoncé que « les Français qui sont actuellement à l’étranger et souhaitent rentrer pourront bien entendu rejoindre notre pays. Nous organiserons, pour celles et ceux qui le souhaitent et là où c’est nécessaire, leur rapatriement », invitant les concernés à se rapprocher des ambassades et consulats présents dans leur pays d’accueil.

Alors que les voyages entre l’Union Européenne et le reste du monde sont suspendus pendant au moins 30 jours, 70 000 Français sont encore bloqués à l’étranger. Claire et Nicolas, couple nîmois, en faisaient partie. Jusqu’au vendredi 20 mars 2020 encore, ils étaient coincés sur l’île de Cebu, aux Philippines. Contraints de dormir à l’aéroport pendant plusieurs jours, parfois à même le sol, attendant de voir arriver un avion pour les ramener à Manille, la capitale, où ils auraient pu réserver un vol pour la France.

Mais durant cette période, tous les vols à l’intérieur du pays étaient annulés, n’offrant donc aucun moyen au couple de rejoindre l’aéroport principal. « Nous avons l’impression d’être des laissés pour compte, confiait alors Claire. Les Allemands semblent avoir plus d’informations de leur ambassade que nous. La République Tchèque avait l’info d’un avion militaire affrété pour ramener les ressortissant européens, mais l’ambassade de France ne l’avait pas ».

Au fil des jours coincés là-bas, ils ont réservé de nombreux vols qui ont fini, les uns après les autres, par être annulés. Sur l’île depuis 6 jours, leur réserve d’argent s’amenuisait rapidement. Et les nouveaux vols, annoncés au compte-goutte, atteignaient des prix exorbitants allant jusqu’à 4 000 euros.

Avec le peu d’argent en poche, le couple trouve enfin, le 18 mars, un hôtel encore ouvert sur Cebu, leur permettant de quitter l’aéroport et de bénéficier d’une vraie nuit de sommeil.

, Récit – Le périple de deux Français coincés aux Philippines, Made in Marseille
Aéroport de Cebu, Philippines. © A.L

« Coup de poker » réussi

Grâce à un « coup de poker », comme l’appelle Claire, ils ont finalement réussi à réserver un nouveau billet pour le 20 mars depuis Manille en direction de Nice, avec escale à Dubaï. Pari risqué, donc, puisqu’ils étaient encore bloqués sur l’île de Cebu sans moyen de rejoindre la capitale. « Là, nous sommes actuellement sur Cebu en attente d’un éventuel avion militaire pour nous ramener sur Manille car plus de vols intérieurs », informe alors la Française sur sa page Facebook, dans le but de tenir ses proches aux courant de sa situation.

Le lendemain matin, jeudi 19 mars, le couple a été notifié par l’ambassade de France qu’un convoi militaire était prévu pour récupérer les ressortissants européens en capacité de prouver qu’ils ne resteraient à Manille que 24 heures. Un coup de chance pour le couple qui avait réservé des billets décollant des Philippines 22 heures plus tard. Samedi 21 mars, Claire et Nicolas sont enfin rentrés en France, après un périple de plus d’une semaine.

Selon la page Facebook « Français bloqués aux Philippines », il resterait à ce jour 1 300 Français bloqués là-bas. Certains dorment à l’hôtel, d’autres à l’aéroport ou encore dans la rue, dans l’attente de réponses du gouvernement français.

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