L’association Patrimoine Culturel Provençal soutient depuis 2011 le développement et la préservation du patrimoine culturel, paysager et immobilier en Provence. Elle cherche aujourd’hui à créer un verger de conservation des pistachiers anciens.
Le terrain aubagnais semblait propice à l’élaboration du projet. Sur les 2 hectares, l’ambition de l’association Patrimoine Culturel Provençal est bien affirmée : créer un verger de conservation des anciens pistachiers de Provence pour lequel s’investissent déjà une trentaine de bénévoles. Et ici, les idées sont aussi collégiales que conviviales. « Tout est parti d’un déjeuner, autour de la table, se remémore Nicolas Dromard, l’un des membres fondateurs de l’association. On s’est dit qu’il n’y avait plus de pistachiers dans notre région, et, finalement, nous nous sommes pris de passion pour le sujet. L’idée est de faire l’inventaire patrimonial de ce qui reste. De nombreux spécimens sont encore à découvrir ».
Ce pourquoi le site internet des Pistachiers de Provence propose aujourd’hui une « cartographie de recensement » sur laquelle chacun peut situer un arbre en le signalant, ainsi que des informations sur les espèces. Mais le travail est tortueux pour les bénévoles, au vu de l’ampleur de la tâche. « En l’espace de plusieurs décennies, les conditions climatiques, les promoteurs immobiliers et les personnes qui ne connaissent pas bien ces arbres contribuent à la destruction d’un patrimoine. Il y avait dans le coin de nombreux vergers qui n’existe plus désormais ».
Sauver l’histoire et la répandre
Et pour contrer les aléas, les bénévoles ont choisi la technique du greffage sur leurs deux variétés : le pistachier lentisque et le térébinthe. « Nous allons nous servir de ces arbres comme des porte-greffe cet été, ils feront des pistaches comestibles car, actuellement, elles sont trop petites pour cela ».
Quelques agriculteurs étant déjà au courant de cette démarche ont rejoint l’initiative en aidant à améliorer les techniques mises en place, des savoirs ancestraux qui tendaient à disparaître.
Car l’activité, elle aussi, s’est fortement amoindrie pour ne laisser place qu’à un nombre infime de professionnels de secteur. Pourtant, la volonté première n’étant pas à la production, les bénévoles se penchent sur la valorisation et la préservation de l’espèce en Provence. Et, qui sait, « remettre en route une activité qui n’existe plus en Provence, puisque pour vivre, les pistachiers ont besoin d’un sol pauvre, voire calcaire, des étés chauds et des hivers froids, évoque Nicolas. La rudesse du climat local est parfaitement adapté pour que notre projet soit mené à son terme ». Des signes de bon augure, en somme.