Gymnase flambant neuf et terrain de foot synthétique, le complexe Charpentier devrait être livré dans les prochains mois. Une bonne nouvelle pour les 2e et 3e arrondissements de Marseille, seul secteur de la ville sans stade municipal.
Si le foot est le sport le plus pratiqué par les jeunes Marseillais, les minots du deuxième secteur de la ville (2e et 3e arr.), ne peuvent tout simplement pas jouer sur un vrai stade. « Il nous faut aller jusqu’au terrain de Frais-Vallon pour les entraînements et les matchs », explique Linda Mousli, coordinatrice de l’A.S.C.J. Félix Pyat, un des rares clubs du quartier.
Les licenciés doivent parcourir plus de six kilomètres depuis le siège du club, « et faire des trajets pas possibles le soir à la sortie des cours pour s’entraîner et revenir chez eux ». Même galère pour le Minots du Panier, qui naviguent entre différents terrains de Marseille.
Car depuis 2015, le stade Charpentier, seul et unique terrain pour les deux arrondissements, est fermé. « C’était un terrain en terre, de mauvaise qualité, mais au moins on pouvait jouer », poursuit Linda. La coordinatrice du club explique avoir perdu près de la moitié de ses licenciés. « On est passé de 280 en 2015 à 160 aujourd’hui. C’est dommage, parce que le sport a une fonction éducative et sociale très importante dans ce quartier ».
Entre 8 et 14 stades pour les autres secteurs
Le site de la Ville de Marseille permet de constater une répartition des 67 stades municipaux plutôt inégale. Les quartiers du centre-ville, pour des raisons évidentes de densité urbaine, sont les moins bien lotis. Pour autant, le premier secteur (1er et 7e arr.), certainement le plus dense, dispose de deux terrains de bonne qualité. « Il y a quand même plus d’espace chez nous », s’étonne Linda.
Les secteurs périphériques, eux, jouissent de 8 à 14 terrains chacun.
Après huit ans, le projet voit enfin le jour
La piscine Charpentier est fermée depuis juin 2009, mais le stade adjacent a continué de vivre jusqu’en 2015. Maire du secteur depuis 2001, Lisette Narducci (dissidente du Mouvement radical) explique se battre depuis une dizaine d’années pour la rénovation du stade, « et la création d’un complexe sportif couvert à la place de la piscine ».
Le projet se décide en 2012, « quand le Conseil départemental accorde une subvention de 5,3 millions d’euros pour la requalification du complexe », poursuit-t-elle. Mais il faut attendre 2017 pour tamponner l’arrêté de permis de construire. Ce dernier précise que l’enveloppe totale (études et travaux) s’élève à 6,6 millions d’euros, « arrondis à 8 millions d’euros ».
Le document prévoit la livraison du nouveau stade en pelouse synthétique avec vestiaires et tribunes pour « novembre 2017 » et le gymnase en « décembre 2018 ». Après visite de notre part, si le gymnase semble en finition, le terrain de foot est encore en chantier. « Cela n’aura mis que huit ans… », ironise Lisette Narducci, qui voit un « retard volontaire [de la mairie centrale, ndlr] pour le livrer à la veille des municipales ». Ce à quoi la Ville de Marseille nous répond qu’il sera livré « peu après l’échéance électorale ».
Quoiqu’il en soit, la rentrée 2020 devrait avoir lieu dans des équipements dignes de ce nom pour les sportifs des 2e et 3e arrondissements de Marseille. « L’aboutissement d’un rêve pour nous », se réjouit Linda Mousli, « on va pouvoir recommencer à travailler dignement ».