Le Plan de déplacements urbains (PDU) a été adopté par le conseil métropolitain ce jeudi 19 décembre. Il prévoit, à horizon 2030, d’améliorer l’offre de transports en commun pour diminuer la part de la voiture et la pollution issue de la mobilité.

En travail depuis deux ans, l’arrêt du Plan de déplacements urbains (PDU) a été adopté par le conseil de la Métropole Aix-Marseille-Provence ce jeudi 19 décembre. Il a pour objectif, dans une première phase jusqu’en 2030, de (re)définir l’organisation des déplacements (personnes et marchandises) sur le territoire métropolitain. Une démarche de planification « réglementaire » dans le prolongement de l’Agenda mobilité lancé en 2016.

Le PDU doit répondre à des enjeux majeurs et problématiques du territoire autour de la mobilité. L’amélioration des performances de transport sur le territoire métropolitain « polycentrique aux densités contrastées ». Au centre de ces enjeux, la question environnementale, plus particulièrement de la qualité de l’air.

La mise en oeuvre de ce plan est estimée à plus de sept milliards d’euros tous partenaires confondus. La Métropole prendra en charge 4.6 milliards d’euros, impliquant un besoin d’investissement sur la période de 350M€/an. Les charges d’exploitation devraient passer de 600 millions en 2018 à 930 millions en 2030.

💨 Objectif : respirer
D’ici 2030, le PDU ambitionne :
– Une diminution de 26% des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) liées au trafic routier par rapport à 2012
– Une diminution de 75% des oxydes d’azote liées au trafic routier par rapport à 2012
– Une diminution de 37% des particules fines, PM10 liées au trafic routier par rapport à 2012
– Une diminution de 50% des particules fines, PM2,5 liées au trafic routier par rapport à 2012

Moins de voitures, plus de transports en commun

Le « tout-voiture » trop souvent décrié sur le territoire, en particulier à Marseille, est au centre du viseur. La part de l’automobile représente entre 54 et 57 % des déplacements en 2017. Plus incident encore pour le bilan carbone et la congestion routière, « l’autosolisme » (automobiliste sans passager) s’élève à 51 %.

Le PDU se fixe l’objectif, trop modeste pour une partie de l’opposition, de réduire la part modale de la voiture à moins de 50 % des déplacements. Via une politique favorisant le covoiturage, la Métropole espère que l’autosolisme passera sous la barre des 46 %.

« 1,8 million d’habitants réalisent chaque jour 6,5 millions de déplacements
sur le territoire métropolitain »

, La Métropole lance un Plan de déplacements urbains à 7 milliards d’euros jusqu’en 2030, Made in Marseille

Au-delà des restrictions concernant la voiture dans les centre-villes, ou les zones de faibles émissions, la Métropole mise sur le développement et l’amélioration de l’offre des transports en commun pour offrir une alternative à la voiture, et augmenter leur usage de 10 % à 15 % d’ici 2030. Pour cela, le PDU « se propose d’offrir à plus de 90% des métropolitains un accès aux transports collectifs à haut niveau de service ou à un Pôle d’échange multimodal ou un parc relais en moins de 15mn. »

92 pôles d’Echanges Multimodaux, proposant 10 000 places de stationnement supplémentaires en parking-relais sont prévus dans le projet afin de diversifier et d’interconnecter les solutions de mobilité. La Métropole entend notamment doubler l’usage des transports collectifs d’échelle métropolitaine, c’est-à-dire reliant deux bassins de mobilité. Cela passera par le déploiement de transports à haut niveau de service, sur route (bus) ou sur rail (métros, tramways et trains).

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À Marseille, le PDU prévoit la création de six pôles d’échange multimodal

Un « système vélo global » ?

Marche, vélo, trottinettes… Les modes de déplacements doux sont, sans surprise, mis à l’honneur par le PDU. Roland Blum, vice-président métropolitain délégué à la mobilité estime que dans ce plan, le vélo est « au premier rang. Porteur d’avenir, au centre de la volonté des citoyens et d’une ville apaisée. »

Si l’on regarde de plus près, « le système vélo global » ne représente pourtant que 3 % du budget du PDU, qui ambitionne une augmentation de son utilisation de 1 % à 5 % en dix ans. Pour cela, 500 kilomètres d’aménagements cyclables sont prévus, auxquels s’ajouteront 200 kilomètres « d’itinéraires cyclables à vocation loisirs ».

Si l’opposition a majoritairement voté le plan, des élus, comme la conseillère EELV Nouriati Djambae, n’ont pas manqué de rappeler que « les objectifs nationaux sont de faire passer la part du vélo à 9 % des déplacements ».

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Après concertation avec les personnes publiques associées et enquête publique, l’approbation définitive du PDU est prévue fin 2020.

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