Sur les réseaux sociaux, une communauté s’est formée autour d’une initiative solidaire en réponse au sentiment de solitude dû à la crise sanitaire : L’étudiant et le bol d’air. Treize groupes régionaux ont été construits pour permettre une mise en relation entre les jeunes et des propriétaires qui peuvent les accueillir à la campagne pour décompresser.
À situation inédite, solidarité exemplaire. Avec la crise sanitaire, la succession des confinements et l’arrêt des activités en présentiel, bon nombre d’étudiants font face à des problématiques généralisées, notamment celle de la solitude. Alors que la France vient de passer le cap anniversaire de l’arrivée du virus sur le territoire, les initiatives se multiplient pour tenter de soutenir les jeunes au quotidien.
En début d’année, Vincent Laubert, éleveur dans le Haut-Doubs, accueillait dans son domaine trois étudiants pour leur permettre de s’échapper, le temps d’un week-end, de leurs logements. Une action que Loïc Thirion et sa femme, fromagers dans le Morbihan, ont décidé d’essaimer sur les réseaux sociaux. « J’ai pris contact avec lui pour faire un groupe Facebook en Bretagne, il a été content de voir que l’initiative pourrait se développer, raconte-t-il. Finalement, les propositions ont afflué de toute la France et treize pages ont été créées que nous avons nommé L’étudiant et le Bol d’air ».
Et le concept est simple : sur les pages Instagram et Facebook, des particuliers ou professionnels, notamment des gîtes qui ne peuvent plus accueillir de public depuis le confinement, peuvent proposer de recevoir les jeunes, qu’il soit question d’un week-end ou davantage.
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Déjà 7 000 membres recensés en France
Aucun échange en retour, si ce n’est l’échange social. « L’idée nous a plu pour le partage que ce genre d’accueil permet, celui des savoir-faire et des découvertes. Mon épouse et moi recevons tous les week-ends des étudiants, nous baladons ensemble, on fait visiter le coin, mais il n’y a aucune obligation. L’essentiel est de les faire sortir de leur quotidien pour qu’ils se sentent bien ».
L’engouement est tel que depuis le 8 février, quelque 22 modérateurs travaillent à la gestion des pages, où les personnes qui peuvent accueillir n’ont qu’à poster une annonce. 7 000 membres sont déjà recensés en France sur les treize groupes construits, et 700 propositions d’accueil ont été publiées.
Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le groupe L’étudiant et le bol d’air comptabilise quant à lui 633 membres, 10 propositions d’accueil et deux bols d’air réalisés. « Ce sont quasiment toujours des groupes de deux ou trois jeunes qui font l’expérience, et n’ont pas qu’une seule personne, continue Loïc. Notre rôle est finalement d’offrir un espace de discussion et cela peut donner lieu à de très belles histoires, notamment grâce à l’échange intergénérationnel. C’est très important dans la période actuelle, et cela fait chaud au coeur ».
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Lisa Domanech