Parti communiste, France insoumise, Parti socialiste, Europe écologie les verts, des noms d’élus de divers partis de gauche sont apposés aux côtés de ceux de citoyens et militants marseillais au bas d’une tribune publiée ce mercredi 10 juillet dans le journal Libération et mise en ligne. Elle appelle à un grand « rassemblement inédit » en vue des municipales de 2020 à Marseille.
Si les lignes stratégiques des partis ne sont pas clairement définies pour l’instant, et qu’il leur faudra s’accorder pour une tête de liste commune, la volonté d’une union « sans précédent » est affichée.
La question d’un large rassemblement des forces progressistes et de gauche se pose depuis déjà des mois dans la ville. Via des collectifs citoyens tels que Mad Marset Marseille en commun ainsi que les États généraux de Marseille, organisés fin juin par une soixantaine de collectifs, d’associations et de syndicats.
La tribune « Nous, habitant·es de Marseille, voulons construire un rassemblement inédit »
Ceci est l’acte de naissance d’un mouvement sans précédent à Marseille.
Nous, habitant·es de Marseille, membres de collectifs citoyen·nes, élu·es, militant·es politiques, syndicaux et associatifs, actons par ce texte notre volonté de construire un rassemblement inédit.
Le changement à Marseille est devenu une nécessité absolue, pour donner à notre ville et ses habitant·es un autre avenir que celui d’être gouverné·es par un système qui ne profite qu’à quelques-uns.
Après des décennies de règne, les héritiers de ce système ont toujours la même vision pour Marseille : fabriquer une ville fracturée et inégalitaire, regarder ailleurs quand les Marseillais souffrent et meurent de politiques publiques qui les abandonnent, ne rien faire face à l’urgence sociale et écologique.
Nous refusons les compromis avec les héritiers de ce système, et avec les représentants de la majorité présidentielle. Il nous faut rompre avec les politiques inégalitaires, anti-écologiques et purement comptables menées par les gouvernements et les municipalités marseillaises successives. Cette rupture est le meilleur moyen de de combattre le projet et les idées de l’extrême droite.
La situation nous impose de passer aux actes. Car nous sommes certains que Marseille n’est pas condamnée. Ni au clientélisme ni à rester la capitale des retards dans tous les domaines.
Marseille peut retrouver la confiance et l’espoir. Marseille a tous les atouts pour faire tellement mieux.
Faisons confiance aux Marseillaises et Marseillais.
Depuis des années, une force citoyenne, vivante et populaire ne cesse de monter en puissance à Marseille, amplifiée par les événements du 5 novembre et leurs suites.
Les collectifs, associations et habitant·es multiplient les initiatives. Nombre d’entre eux privilégient une action sur le temps long, en contre-pouvoir, comme l’ont affirmé les Etats généraux de Marseille. Ce contre-pouvoir a vocation à s’exercer régulièrement avant, pendant et après les élections. Dans leur diversité, ces mobilisations démontrent une volonté de participer activement à la vie politique de la ville.
A cet engagement citoyen répond l’engagement de militant·es politiques et d’ élu·es qui défendent quotidiennement les conditions de vie des Marseillais. Ils sont déterminés à coconstruire un rassemblement inédit, pour conquérir la ville de Marseille et donner un avenir solidaire, démocratique et écologique à ses habitants, e développant dès maintenant de nouvelles formes de pouvoir citoyen.
Pour ne plus subir, nous devons réunir.
Pour réussir, nous devons coconstruire.
Soyons les porteurs d’espoir.
Ensemble, nous pouvons construire la Marseille de demain.
Une ville égalitaire, solidaire et accueillante, une ville qui protège ses biens communs, avec des services publics de qualité, gérés démocratiquement, accessibles à toutes et tous, une politique culturelle favorisant la création et la diffusion au plus grand nombre.
Une ville qui abolit tout clientélisme, une ville gérée en transparence, gouvernée avec ses 850 000 habitants.
Une ville écologique qui agit fermement, en se basant sur des constats scientifiques, contre le réchauffement climatique et les dégradations des environnements naturels, en répondant aux besoins vitaux (logement, école, déplacements, air, littoral, sols, alimentation, santé…).
Une ville où le développement économique profite à tou·tes.
Ensemble, ouvrons la voie de cette nouvelle espérance.
Rendons possible une alliance citoyenne et politique comme on n’en a encore jamais vu à Marseille.
Ensemble, créons un mouvement unitaire pour les municipales de 2020 et au-delà, avec toutes les forces politiques, sociales, associatives, syndicales et économiques prêtes à s’engager sur des valeurs : transparence, solidarité, écologie, humanité, justice.
Nous nous engageons à coconstruire avec les Marseillaises et les Marseillais un projet pour faire de notre ville celle que son peuple mérite.
Dans cette Marseille-là, la vie sera plus juste et plus digne. Pour toutes et tous.
Ce projet sera porté par une force inédite, associant sur un pied d’égalité société civile et militants politiques.
Nous nous engageons à ouvrir une plateforme commune pour élaborer ce projet et sa méthode, jusqu’à la constitution d’une équipe.
Marseillaises, Marseillais, l’enjeu est historique. Marseille sera ce que nous en ferons, ensemble !
Les 51 premiers signataires: Aïcha Sif, Ahmed Heddadi, Aldo Bianchi, André Jollivet, Ariane Ascaride, Audrey Garino, Audrey Gatian, Barbara Miret, Benoît Payan, Bernard Aubert, Bernard Eynaud, Carmen Avila, Carole Gely, Cédric Matthews, Christian Bruschi, Christine Bartolomei, Dominique Jeremiasz, Enzo Branca,Félix Blanc, Frédéric Blanchard, Gilbert Orsoni, Hendrik Davi, Isabelle Bordet, Jane Bouvier, Jean Kergomard, Jean-Louis San Marco, Jean-Marc Coppola, Jean-Pierre Cochet, Jérémy Bacchi, Julien Villevieille, Leila Bécard, Mathilde Chaboche, Michèle Poncet-Ramade, Michèle Rubirola, Nasséra Benmarnia, Norig Neveu, Olivia Fortin, Patrick Lacoste, Patrick Verbauwen, Philippe Foulquié, Philippe Langevin, Philippe Pujol, Pierre Huguet, Pierre-Marie Ganozzi, Robert Guédiguian, Roland Gori, Sophie Camard, Stéphane Coppey, Théo Challande, Yannick Ohanessian, Zina Mebkhout