Selon le dernier recensement de Ouest Medialab, l’écosystème des médias locaux marseillais est le plus dense de France. Un indicateur de bonne santé de la presse de proximité, qui (sur)vit pourtant avec difficulté, à l’image du journal satirique Le Ravi.
Des médias naissent tous les jours en France, quand d’autres disparaissent. Associatifs, citoyens, indépendants, institutionnels, ou organes de grands groupes, il est difficile de faire le tri et de les répertorier tous. Internet et la création de nombreux pure-player a encore compliqué la tâche. En organisant le Festival de l’info locale les 27 et 28 juin à Nantes, Ouest Medialab s’est employé à recenser tous les médias locaux d’information en activité en France.
Plus de 1400 rédactions de journaux, radios, télés ou pure-players d’information locale ont été dénombrés dans l’hexagone. Un travail minutieux qui permet de se faire une idée sur l’état de forme de l’écosystème médiatique local de la région marseillaise.
Sur ce recensement, six grandes métropoles se distinguent par leur nombre de médias locaux. Avec 44 rédactions locales, la Métropole Aix-Marseille-Provence tient la première place, devant celle de Lyon (43 rédactions locales) et le Grand Paris (38 rédactions locales).
● Métropole d’Aix-Marseille-Provence : 44 rédactions locales
● Métropole de Lyon : 43 rédactions locales
● Métropole du Grand Paris: 38 rédactions locales
● Nantes Métropole : 34 rédactions locales
● Métropole Européenne de Lille : 29 rédactions locales
● Toulouse Métropole : 24 rédactions locales
De quoi encourager la presse locale marseillaise. Pourtant, dans cet écosystème médiatique, certains titres sont menacés d’extinction.
Focus sur Le Ravi : la presse « pas pareille » en difficulté à Marseille
Une « presse pas pareille » qui « ne baisse pas les bras ». Depuis 2003, le journal mensuel satirique Le Ravi s’applique à remuer l’info locale par l’humour, la satire, et les enquêtes. Avec toujours beaucoup d’irrévérence, il s’évertue chaque mois à titiller les puissants de la région en mettant le doigt sur leurs agissements les moins glorieux.
Journal associatif, avec un modèle économique fragile, Le Ravi fait actuellement face à ce que le jargon de la presse nomme un « procès bâillon ». Suite à son enquête « Les élus d’abord, les enfants après » le journal s’est retrouvé devant la justice. Alors que le journaliste a été relaxé en appel et les sommes réclamées revues à la baisse, le journal fait remonter l’affaire devant la cour de cassation « afin de faire reconnaître totalement la légitimité de l’enquête, son sérieux, ainsi que le droit à la satire ».
Deux ans de procédure et 10 000 euros de frais de justice déjà engagés mettent à mal la survie du mensuel et son modèle économique fragile. La solidarité au nom de la pluralité de la presse et de la liberté d’expression s’incarne désormais dans une pétition de soutien, signée par de nombreux acteurs du territoire, issus du monde des médias, de la culture, associatif, notamment les Marseillais Nicole Ferroni et Philippe Pujol. Elle est en ligne à cette adresse.
Un soutien auquel s’associe made in marseille, estimant que la pluralité de la presse locale, dans ses sensibilités les plus variées, font la vitalité d’un territoire.