Le Parti communiste se projette dans un grand rassemblement de la gauche unifiée pour les municipales à Marseille en 2020. Quitte à ne pas avoir de tête de liste communiste, et à s’ouvrir à des personnalités du centre. Un appel au rassemblement sera lancé mi-juillet.
« C’est un rendez-vous à ne pas rater, une occasion unique, je n’ai jamais connu ça ». Jean-Marc Coppola, conseiller municipal communiste, aborde les municipales de 2020 à Marseille avec gravité. « Il s’agit de mettre un terme à 25 ans de gestion libérale, autoritaire, et « austéritaire » de la ville », annonce-t-il sans détour.
Il vient d’être élu « porte-parole pour la campagne municipale » par ses camarades du PCF marseillais. « À l’unanimité », précise Jérémy Bacchi, secrétaire départemental du PCF, « autour d’une idée forte : rassembler largement la gauche à Marseille ». Une volonté d’ouverture soutenue par la base militante.
Une ouverture jusqu’à « des personnes ayant voté LREM »
« Notre ambition est de reconstruire un rassemblement de gauche à vocation majoritaire », reprend Jean-Marc Coppola. Pour espérer « renverser » le conseil municipal de droite en 2020, les communistes sont désormais dans une perspective d’ouverture, allant jusqu’à entrouvrir la porte à « des personnes ayant voté LREM ».
Une logique transpartisane, appelant les forces vives citoyennes et politiques sur un vaste échiquier à gauche. Déjà en mai le PCF13 avait lancé un appel à l’ensemble des forces de gauche et de progrès à se rassembler et à « mobiliser largement pour changer l’avenir de Marseille ». Leur positionnement actuel rejoint de nombreuses initiatives lancées ces derniers mois à Marseille. Mad Mars et Marseille en commun ainsi que les États généraux de Marseille, organisés fin juin par une soixantaine de collectifs, d’associations et de syndicats, tentent de faire bouger les lignes à gauche, et posent sérieusement la question d’un large rassemblement. L’élu communiste, d’ailleurs, « imaginerait bien une liste à 50 % citoyenne. Nous sommes ouverts à de nouvelles méthodes qui doivent préfigurer à une nouvelle gestion municipale ».
« Pas d’ultimatum ! »
En discussion actuellement avec 10 partis de gauche*, et en préparation d’un grand appel au rassemblement à la mi-juillet, le choix d’une tête de liste pour représenter la gauche marseillaise peut tourner à la guerre des égos, ou simplement partisane. Ce que veut éviter à tout prix le parti communiste : « choisir maintenant serait le meilleur moyen de ne pas réussir à rassembler », affirme Jérémy Bacchi. Et si le moment vient de choisir une personnalité pour représenter la gauche marseillaise rassemblée, « ce n’est pas un casus belli de ne pas avoir une tête de liste communiste », affirme le secrétaire départemental.
« Pas d’ultimatum ! », rebondit Jean-Marc Coppola, qu’il s’agisse des personnalités ou des programmes sur lesquels il faudra s’accorder. Une manière de ne pas effrayer ceux qui hésitent encore à participer à ce « grand rassemblement de la gauche marseillaise ».