Le député (LREM) des quartiers Nord, Saïd Ahamada se lance officiellement dans la course à l’investiture de La République en marche pour briguer la mairie de Marseille en 2020. Il nous explique les raisons de la candidature.

Ça y est. Saïd Ahamada a pris sa décision : il brigue la mairie de Marseille. Le député des quartiers Nord est officiellement candidat à l’investiture La République en marche, en vue des municipales de 2020. Une décision motivée par plusieurs éléments, au premier rang desquels, les résultats du dernier scrutin européen. « Ce que je dis depuis maintenant dix mois est en train d’arriver avec le score du Rassemblement national », nous confie-t-il.

« Pour gagner la ville, il faudra qu’on aille chercher les voix dans les quartiers populaires. C’est mathématique. Il faut pour ça une candidature progressiste, avec une sensibilité écologique forte, et qui soit capable de rassurer et en qui ces quartiers populaires ont confiance », poursuit-il. Saïd Ahamada estime « cocher toutes les cases », pour « réveiller ses territoires » et proposer « une alternative crédible ».

De Félix-Pyat au Palais Bourbon

Depuis son élection à l’Assemblée nationale, le Marseillais occupe le terrain. Il a imposé son style, sa méthode, parfois loin du politiquement correct et bousculant parfois son propre mouvement. Le député de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône a fait de la lutte contre les inégalités une de ses priorités, au même titre que le chômage ou la formation des jeunes. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a d’ailleurs repris l’une de ses propositions de faire de Marseille « un laboratoire économique et social ».

Dans la foulée, début 2018, Marseille expérimente les premiers emplois francs. Une première victoire pour le gosse de Félix-Pyat. Entre le Palais Bourbon et la cité phocéenne, le parlementaire, qui siège à la commission des finances, a également lancé un groupe de travail avec pour objectif de « travailler à une transformation en profondeur de la politique de la ville, pour lutter contre la ghettoïsation, en organisant le retour de l’État dans nos quartiers ».

« Mon profil est déjà en soit l’incarnation
de ce que peut être le Marseille de demain. »

Le scrutin européen a démontré, selon lui, une fracture encore plus prégnante, et un sentiment d’abandon très fort dans les secteurs qui ont reporté leur voix sur le Rassemblement national. Sa candidature résonne ainsi comme un moyen « pour réconcilier tous les Marseillais entre eux. Mon profil est déjà en soit l’incarnation de ce que peut être le Marseille de demain. » Le profil d’un jeune issu d’un quartier difficile devenu député. Un parcours qui « peut faire rêver », et démontrer que « ce n’est pas parce ce qu’on vient d’une cité qu’on est condamné à être pauvre, chômeur et à ne rien faire de sa vie… ».

, Municipales 2020 : Saïd Ahamada (LREM) à la conquête de Marseille, Made in Marseille
Depuis qu’il est député, Saïd Ahamada occupe le terrain marseillais.

C’est autour de l’écologie « que peut se faire le dépassement de la gauche et de la droite »

Actif, le porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée nationale s’est aussi emparé des questions environnementales. Sur le plan national comme au niveau local, le député s’est positionné comme l’interlocuteur incontournable dans la transition énergétique du transport maritime à Marseille. « 90 % du transport de marchandises dans le monde est maritime, avec des navires propulsés au fioul lourd. Une pollution considérable, que subissent directement les Marseillais », nous confiait récemment l’élu.

En première ligne sur la création d’une zone de faible émission (ECA) de polluants atmosphériques en Méditerranée, il s’active particulièrement pour la propulsion des navires avec des énergies moins polluantes. « À court terme, on pousse les armateurs à passer au GNL. Mais la seule solution véritablement décarbonée est l’hydrogène. Une énergie qui pourrait être appliquée au transport maritime d’ici moins de dix ans si on poursuit les efforts de développement ». Récemment, en tant que rapporteur spécial aux affaires maritimes, le député a porté trois amendements visant à réduire l’impact environnemental du trafic maritime.

« L’écologie, on n’a juste pas le choix », affirme l’ancien conseiller municipal EELV. « Marseille peut devenir un vrai laboratoire dans ce domaine-là. » Au fil de ces rencontres avec des acteurs de la filière sur le territoire, il peut dire que « tous sont convaincus que l’on a à Marseille tous les atouts qu’on n’a pas ailleurs. S’il y a un endroit en France pour développer l’innovation dans ce domaine, c’est Marseille ». Cette thématique fera partie intégrante de son projet. C’est sur des sujets comme celui-ci, avec un fort enjeu « que peut se faire le dépassement de la gauche et de la droite ».

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Saïd Ahamada (LREM) est très impliqué dans les questions environnementales.

« J’ai besoin de croire en ce que je fais »

Aux côtés de partenaires naturels de LREM, le député mise aussi sur une ouverture aux écologistes et à la société civile pour espérer gagner Marseille en 2020. « Il faut associer la population, c’est indispensable. Il y a de nombreux projets à Marseille qui ont cristallisé la colère car il n’y a pas eu de concertation avec les citoyens. Si on est sur cette stratégie, qui est la mienne, je suis le meilleur candidat pour faire entrer la ville dans le XXIe siècle », explique-t-il. Ancien directeur général des services de la Ville d’Avignon, il insiste également sur le fait qu’il a déjà « géré une collectivité ».

Pour l’heure, le député confie avoir « plutôt de bons retours » de Paris. Il doit désormais attendre que la commission d’investiture se prononce. Si elle ne retient pas sa candidature, Saïd Ahamada prévient : il se rangera dernière le candidat LREM désigné à la seule condition qu’il soit « dans la même stratégie. Sinon, ça ne m’intéresse pas. » Dans ce contexte, le député ne s’investira pas dans la campagne. « Si c’est pour faire une alliance au premier tour, sur le plan éthique, je ne peux pas m’y associer. J’ai besoin de croire en ce que je fais. »

Le parlementaire sait qu’il subira les assauts répétés de ses détracteurs, surtout du Rassemblement national, mais il est prêt à prendre des coups : « J’ai le cuir solide ».

Souvent comparé à Barack Obama, Saïd Ahamada ne se rêve pas en chef d’État, mais juste en nouveau maire de Marseille. Pour insuffler un renouveau et « réconcilier ». À la manière de l’ancien président des Etats-Unis, il nourrit l’espoir que sa candidature représente déjà un symbole fort dans la deuxième ville de France.

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Saïd Ahamada était dans Clap ! Politique en mai 2018 :

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