La députée La République en marche, Anne-Laurence Petel est candidate à l’investiture LREM pour briguer le fauteuil de Maryse Joissains en 2020. Les raisons de cette candidature.
C’est un nouveau défi que s’apprête à relever Anne-Laurence Petel. Après avoir décroché un mandat de députée (LREM) dans la 14ecirconscription des Bouches-du-Rhône, en 2017, la voilà prête à partir à l’assaut de la mairie d’Aix-en-Provence. La parlementaire est candidate à l’investiture En marche pour les municipales de 2020 sur les terres de Maryse Joissains. « Fidèle et loyale » dans les valeurs que porte le mouvement, Anne-Laurence Petel a décidé de suivre la voie officielle. « Dans la majorité, on candidate d’abord pour une investiture et après le choix est fait, à la fois par les instances départementales, et par les instances nationales », avec lesquelles la parlementaire a beaucoup échangé ces dernières semaines.
« Palier à l’absence de LREM dans les exécutifs locaux »
De Bertrand Mas-Fraissinet, référent départemental des Bouches-du-Rhône à Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, en passant « par les marcheurs et mon entourage proche, je voulais être sûre de la pertinence de ma candidature. Savoir si elle faisait sens ».
Au fil des rencontres sur le terrain, elle avoue que beaucoup d’habitants parlent « d’une perte de l’identité aixoise, de cette fierté d’être aixois », avec laquelle elle souhaite renouer. Et depuis deux ans, ces questions récurrentes des acteurs économiques « alors qu’est-ce que vous faites pour Aix ? Est-ce que vous allez vous présenter », n’ont fait que renforcer sa volonté de s’engager « encore plus activement » pour sa ville. Une suite logique dans le parcours politique de cette ancienne collaboratrice de cabinet et directrice de la communication [lorsqu’elle était à Narbonne ndlr], d’autant que cela fait 20 ans qu’Anne-Laurence Petel vit à Aix-en-Provence.
Portée par les valeurs de son mouvement, c’est un vent progressiste qu’elle souhaite insuffler dans la cité du Roy René. « Une envie de co-construire des projets avec les Aixois, comme nous le faisons avec les Français au niveau national », explique-t-elle, en insistant sur le fait qu’il faut palier à l’absence de LREM dans les exécutifs locaux. Et d’ajouter : « on a besoin de femmes dans les exécutifs locaux, il faut leur permettre d’émerger et même d’en être à la tête ».
Un projet aixois tourné vers le développement durable
Dans cette optique, la députée a déjà mis en place un comité politique de six personnes ainsi qu’un comité de pilotage composé de six pôles thématiques de travail. « Il y a, par exemple, un pôle « contenu » géré par un binôme issu de la société civile, des experts, qui pour l’instant planchent sur 14 axes de travail », confie-t-elle, sans en dire plus sur les personnalités présentes au sein de ces groupes. Ils permettront de faire émerger un projet. Elle l’imagine d’ailleurs tourné vers le développement durable. « C’est un enjeu qui a complètement été oublié par Maryse Joissains ces 18 dernières années. Les mobilités, la biodiversité, mettre un terme à un urbanisme incohérent, la pollution, les circuits courts… ce sont des sujets sur lesquels il va falloir vraiment travailler ».
Aucune discussion possible avec la famille Joissains
Si elle devait obtenir l’investiture, elle souhaite une liste d’ouverture, même si cela prête à sourire. « Depuis mai 2017, le dépassement des clivages est devenu très à la mode, on nous copie beaucoup. Il va y avoir des listes Canada Dry », sourit-elle. Elle reste néanmoins convaincue que « le dépassement des clivages fait encore plus sens au niveau local mais il va falloir que cela nous réunisse autour d’un projet ». Elle se dit prête à discuter avec « la droite, la gauche, les écolos… tout ceux qui seront en phase avec le projet. »
Exit les extrêmes à gauche comme à droite, « quand bien même la France insoumise locale n’est pas dans la caricature ». Même si la candidate à l’investiture reconnaît volontiers que de « belles choses ont été réalisées par Maryse Joissains », aucune discussion n’est possible avec le maire actuel d’Aix-en-Provence, ni même avec la sénatrice (UDI) Sophie Joissains. « La ligne rouge et infranchissable, c’est la famille Joissains », déclare Anne-Laurence Petel.
Le cas Mohamed Laqhila (Modem)
Se pose également la question de Mohamed Laqhila. Le député (Modem) de la 11ecirconscription des Bouches-du-Rhône a officiellement déclaré sa candidature pour briguer la mairie d’Aix en tant « qu’homme libre ». Depuis les élections présidentielles jusqu’aux européennes, toutes proches, LREM et Modem ont toujours fait campagne ensemble. De fait, Anne-Laurence Petel « imagine un accord quel que soit celui ou celle qui sera choisi. Si comme moi, l’objectif de Mohamed Laqhila est de faire gagner Aix-en-Provence et de faire aussi gagner la majorité, il n’y a aucune raison de ne pas trouver une entente entre nous. »
Les premières investitures devraient intervenir dès le mois de juin, pour certaines villes. C’est en tout cas le souhait du comité départemental pour Aix-en-Provence. Elles devraient s’échelonner jusqu’au mois de décembre. Si elle obtient la confiance du mouvement, Anne-Laurence Petel mènera de front son mandat de députée et la campagne des municipales, avant si elle a « le bonheur d’être élue », se consacrer pleinement à sa ville.