La Fédération Commerce en 13 mise sur son nouveau dispositif digital « Shop In Sud » pour redynamiser le commerce dans les cœurs de ville. Tout comprendre
Dans un contexte économique difficile, marqué ces dernières semaines par le phénomène des gilets jaunes, face à la concurrence des zones commerciales et des géants du e-commerce, les commerçants des centres-villes n’ont pas dit leur dernier mot. Ils ont décidé de lancer des outils pour sortir de « la spirale infernale de paupérisation », dans laquelle ils s’enlisent progressivement. L’un des leviers d’action reste le numérique.
La Fédération Commerce en 13 (FC13), entité créée par la CPME13 (syndicat patronal des Bouches-du-Rhône), a décidé de prendre ce sujet à bras-le-corps, en lançant « Shop In Sud ». Un dispositif digital pour revitaliser les cœurs de ville du département, co-construit avec les acteurs économiques et associatifs du territoire (CPME, CCIMP, start-up, étudiants…). « Il était important de ne pas rater le train de la digitalisation », lance Audrey Lucchinacci, présidente de la FC13, à l’occasion de la présentation de cette nouveauté. Elle met en avant les freins auxquels sont confrontés les commerçants au quotidien, au premier rang desquels : l’absence de stationnement, le manque de visibilité des produits disponibles en temps réels ou encore l’absence de livraisons aux kilomètres. Pour répondre à l’urgence économique en centre-ville, il fallait ainsi moderniser l’expérience client. Offrir à l’acheteur les mêmes services que les plateformes en ligne, en lui permettant de découvrir et d’acheter à proximité « ce qu’il va acheter ailleurs sans conseil ».
Une application qui référence toutes les boutiques du centre-ville
« Shop In Sud » offre ainsi différents services. Par exemple, une application market-place, un service de stationnement collaboratif ou encore de nouveaux outils pour faire du tri intelligent. Une application gratuite permettra aux consommateurs d’avoir accès à un catalogue complet des boutiques référencées dans les centres-villes du département. Ils pourront même savoir si un article est disponible en magasin. Ils auront la possibilité d’échanger avec le commerçant, grâce à un « chat », sans oublier les invitations aux ventes privées.
Le commerçant connecté, lui, sera doté d’un back-office intuitif lui permettant, entre autres, d’optimiser la gestion de sa clientèle et d’administrer son catalogue. En cours de développement également, le paiement en ligne. Innovation aussi côté stationnement avec l’application « Ready park ». Désormais, quand je quitte ma place de parking, un autre automobiliste peut en être informé, à la condition d’avoir préalablement télécharger l’appli. Un gain de temps pour venir faire du shopping en centre-ville. L’ensemble de ces nouveaux services digitaux est développé par la start-up marseillaise Shopinzon.
Pour que le recyclage « cartonne » enfin !
Dans un souci environnemental, la FC13 s’est également penché sur une meilleure gestion du tri des déchets. Un collectif du nom de Collectors a été constitué sous la houlette de Maxime Ducoulombier, de l’association Ça cartonne, spécialiste dans le tri des cartons. Il regroupe Les Alchimistes Marseille (biodéchets), Recyclop (pour re recyclage des mégots) et O Waste (réduction des déchets à la source). « Mon rôle était d’identifier les différents acteurs et les projets qui fonctionnent dans d’autres villes pour créer un écosystème sur le territoire, nous explique Maxime Ducoulombier. L’objectif était de mettre en commun nos outils pour être plus efficaces et ainsi pouvoir assurer ce premier kilomètre du déchet une fois trié, appelé gisement. »
C’est sans hésiter que Les Alchimistes ont rejoint Collectors. Ils assurent la collecte des bio-déchets et leur traitement en circuit-court pour éviter la circulation des déchets et l’augmentation du trafic routier. « Nous sommes très contents de cet élan lancé par la fédération, de cette envie de faire bouger les choses et de réinventer la ville de demain. C’est l’occasion d’expérimenter ces actions innovantes à Marseille, car il n’y a pas de collecte sélective des biodéchets dans le centre-ville », souligne Chloé Guillon, des Alchimistes Marseille.
Déjà implantés à Lyon, Paris, Toulouse, ces alchimistes de la récup’ récoltent dans ces métropoles plusieurs tonnes de déchets par an. « Nous sommes dans une véritable économie circulaire avec un réel impact social. Nous ne sommes plus à quelques kilos. On est passé à une échelle industrielle, où l’on commence à avoir un véritable impact environnemental ». Ils espèrent impulser la même dynamique dans la métropole Aix-Marseille-Provence.
La collecte à roulettes expérimentée dans l’hyper-centre
Les bio-déchets et déchets recyclables (carton, verre, bouteille…) vont être récupérés à l’aide d’un système de remorques pour vélos et de scooters électriques : « ça permet d’avoir avec le même outil, un dispositif de livraison pour le dernier kilomètre, pour éviter aux camions de rentrer en ville », ajoute Maxime Ducoulombier.
Le système sélectionné par Collectors est développé par la start-up française FlexiModal (Rennes). « Nous avons trouvé que c’était le plus efficace et le plus polyvalent. », reprend le président de ça cartonne. Le BicyLift est entré dans sa phase d’expérimentation (pour une durée de trois mois) ce jeudi 4 avril, dans l’hyper-centre marseillais. [Regardez notre reportage vidéo].
Vidéo : la carriole qui recycle les déchets des commerçants du centre-ville
Collectors va se doter de cinq « carrioles » de ce type, financées en fonds propres, avec le soutien de l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Il compte également sur l’appui de la Métropole Aix-Marseille Provence. Sans oublier les commerçants qui bénéficieront de ce service. « Plus on va donner de la valeur aux choses et y faire attention, plus on va les diminuer, parce que notre objectif, ce n’est pas de collecter un max de biodéchets ou de cartons, plastiques… C’est que dans dix ans, il n’y ait plus rien à collecter », conclut Maxime Ducoulombier.
Grâce à ces innovations, les commerçants espèrent faire battre de nouveau leur cœur de ville. « Shop In Sud » sera expérimenté à partir du mois de mai, pour une durée de cinq mois, sur un échantillon de 200 commerces à Marseille, Aix-en-Provence et Plan-de-Campagne. Il sera ensuite généralisé à l’ensemble des Bouches-du-Rhône.
La vidéo n’est pas visible : est-ce mon ordi ? Ou vous ?
Il faut absolument faire revivre le centre-ville !!! Supprimer la pub pour les grands centres commerciaux dans les trams et autres transports en commun !!! Bravo à toutes les initiatives !
La mort à petit feu du centre-ville n’a bien entendu aucun rapport avec la construction de centres commerciaux en périphérie, voire en plein centre-ville… C’est vraiment triste à dire, mais Marseille fait exactement le contraire de ce que l’on attend d’une ville du 21ème siècle.
Marseillaise depuis 25 ans je vois le centre ville se dégrader à vue d’oeil. On n’a pas envie de faire du shopping dans la Cannebière, rue de Rome ou rue Paradis. Les raisons: saleté des rues, trottoirs très étroits et/ou défoncés, et type de population, très pauvre, qu’on croise. Depuis la fermeture des Galeries Lafayette qui tirait un peu vers le haut, c’est pire. Perso, en 20 minutes de voiture je suis en centre ville d’Aix avec ses nombreux parkings ou bien, pour faire des achats en famille ( veille de fêtes, vêtements etc.. le mac arthur glenn de Miramas: parking gratuit, propreté des rues: nickel, toilettes publiques hyper chic et gratuites, sécurité: toutes les rues sont sous caméra. Désolée, mais le centre ville de marseille n’est pas attractif.
et …vous avez raison…une fois de plus on nous enfume….Marseille est salle …et ce n ‘est PAS des applications fantoches avec des idées farfelues qui vont modifier les centres villes …..moribonds