Aix Marseille Provence décroche le nouveau label « Capital French Tech ». L’équipe d’Aix-Marseille French Tech affiche de nouvelles ambitions pour faire du territoire la place forte de la « Tech for Good ».
Labellisée « Métropole French Tech » en 2014, Aix-Marseille Provence décroche le nouveau label « Capitale French Tech ». Et c’est à la Station F, ce mercredi 3 avril, que Cédric O, nouveau secrétaire d’Etat au numérique [qui succède à Mounir Mahjoubi qui se lance dans la bataille des municipales à Paris, ndlr] et la directrice de la mission French Tech, Kat Borlongan, ont dévoilé la liste des candidats ayant décroché les nouveaux labels Communautés et Capitales French Tech. Cette annonce fait suite à l’appel à projet lancé par le gouvernement en octobre 2018.
À cette période, la mission French Tech entre dans sa phase II, avec notamment la mise en place des Communautés et Capitales French Tech, avec l’objectif de faire de la French Tech l’un des meilleurs écosystèmes au monde pour démarrer, faire grandir et accélérer les leaders mondiaux de la Tech, « vecteurs de progrès et porteurs de valeurs ». Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Aix-Marseille, Riviéra, Toulon et Grande Provence figurent au palmarès.
La candidature d’Aix-Marseille French Tech a été soutenue par près de 130 entrepreneurs emblématiques de la tech et une cinquantaine d’acteurs du territoire parmi lesquels la CMA CGM, France Digitale, la CCI Marseille Provence, Aix-Marseille Université, ainsi que des écoles d’ingénieurs, de code, de commerce, des accélérateurs, incubateurs ou encore pôle de compétitivité.
« C’est une vraie fête pour nous, c’est une super nouvelle pour tout l’écosystème, nous confie Pascal Lorne depuis Paris. Nous étions déjà très proches de Mounir Mahjoubi et aujourd’hui la French For Good est un cheval de bataille pour Cédric O. On est comme à la maison ».
Le label « Capital French Tech » concerne les communautés ayant atteint un certain niveau de maturité, une certaine densité de scale-up. Il vise également à partager et mettre en œuvre la stratégie nationale de la French Tech, dont les actions portent sur l’hyper-croissance des start-ups à gros potentiel et la Tech for Good. Une ligne clairement imprimée dans la feuille de route de la nouvelle équipe de Pascal Lorne, président d’Aix-Marseille French Tech et désormais de la nouvelle « capitale ».
« La tech for good, c’est la prochaine révolution »
Une notion chère également à Olivier Mathiot, au conseil d’administration et président de thecamp, siège d’AMFT. Lui prône d’ailleurs « l’innovation for good », toutes les formes d’innovation au service de l’intérêt général et du bien commun. « Aujourd’hui, il y a un enjeu sociétal fort dont les entreprises ont pris conscience, nous confie-t-il. On a envie d’insister sur cet aspect. On a eu la révolution digitale qui a fondamentalement changé les choses, et pour moi, la Tech for good correspond à la prochaine révolution. La tech n’a pas que de bons côtés, c’est donc important de la repenser, pour créer le monde de demain. Même si on sait que c’est une préoccupation de la Métropole et de la Région, on ne peut pas tout laisser faire aux pouvoirs publics et aux associations, il faut que les startuppeurs s’emparent de ce sujet, car au-delà de l’intérêt général, il y a aussi de nouveaux marchés à conquérir dans le domaine de l’énergie, l’alimentation, l’éducation… Si Aix-Marseille French Tech arrive à se faire entendre ça sera une activité supplémentaire ». Olivier Mathiot estime que le Sud peut devenir la Silicone Valley de l’Europe en faisant preuve d’exemplarité sur ces questions-là. « On pourra attirer des talents du monde entier et il faut être dans l’être du temps. »
Création d’un sommet Tech for good sur le territoire
C’est dans cet esprit, qu’avec ce nouveau titre, Aix-Marseille French Tech Région Sud [son nouveau nom] se donne pour objectif de devenir la capitale de la Tech for Good. Déjà des projets et des entreprises répondent à cette nouvelle dimension : Crocos-Go-Digital, une start-up fondée par Vincent Berge offre des formations innovantes mixant les nouvelles technologies, les neurosciences et la gamification afin des permettre au plus grand nombre de compenser certains dysfonctionnements co (dyslexie, dyspraxie etc…).
D’autres projets, comme la plateforme du numérique, portée par Cyril Zimmermann et le TOP 20, visent à former des jeunes des quartiers au code et résoudre une problématique d’emploi. Ou encore Emerging Valley, fondé par Samir Abdelkrim dont la volonté est de faire du territoire le hub de la tech africaine. Pour aller encore plus loin, l’équipe prévoit la création d’un sommet Tech for good sur le territoire au dernier trimestre 2019. « Ce que l’on souhaite, c’est que le sud ne soit pas juste synonyme de soleil et de sieste, mais que cette région soit créatrice de projets autour du bien-être, reprend Pascal Lorne. Sur ce territoire, le secret des startuppers qui réussissent, c’est un mélange d’impact sociétal, de frugalité et d’hyper croissance. Ici, plus qu’ailleurs, on invente tous les jours la Tech for good ».
Une feuille de route autour de cinq axes
Par ailleurs, alignée sur les ambitions de la Mission French Tech, la feuille de route de la « Capitale French Tech Aix-Marseille Région Sud » a construit son programme sur cinq axes majeurs : l’animation, la fédération et la visibilité de l’écosystème territorial, le comblement du financement des start-up, leur internationalisation, la venue, la formation et la rétention des talents et enfin la promotion de la Tech4Good, une technologie responsable et durable, inclusive de tous les publics.
Dans le souci de fédérer tout l’écosystème, Aix-Marseille French Tech a décidé de lancer un comité de pilotage régional qui réunit Aix-Marseille, Nice et les communautés de Toulon et d’Avignon. « Avec ces quatre pôles, l’objectif est de pouvoir porter ensemble des thématiques à l’internationale », assure Pascal Lorne, qui se réjouit de la prochaine étape de France Digitale à thecamp, le 14 juin.
Les Communautés et Capitales French Tech seront accompagnées financièrement dans leurs initiatives par un fonds de 2 millions d’euros de l’Etat. La Capitale AMRS est soutenue par la Métropole Aix-Marseille Provence, la Ville de Marseille, le CCIMP et la Cepac. La Région Sud rejoindra bientôt les financeurs aux côtés d’autres partenaires privés. Elle accompagnera cette année les quatre écosystèmes French Tech de la région (Aix-Marseille, Riviéra, Toulon et Grande Provence) au travers d’un plan d’actions partagées au service des start-up, autour d’une marque commune, Région Sud.
L’équipe de la nouvelle « Capitale French Tech Aix-Marseille Région Sud » se compose de Pascal Lorne (Gojob), Marc Schillaci (Oxatis), Patrick Siri (PFactory), Valérie Segretain (Customers-Labs), Marie-Laure Guidi (Ioda Consulting), Olivier Mathiot (thecamp), Cyril Zimmerman (Adux Digital), Vincent Berge (Crocos-Go-Digital), Mathieu Rozières (Black Euphoria), Denis Liotta (Marseille Innovation), Mondher Mahjoubi (Innate Pharma) et Yvon Berland (Aix-Marseille Université).
La gouvernance est complétée d’un comité de conseils composée d’Emilie Royère (Eurobiomed), Isadora Bigourdan (AFD), Laurence Fontaine (Massilia Mundi, Acta Vista), Laurent Baly (Satt Sud-est), Olivier Oullier (EMOTIV) et Ben Marrel (Breega).
Virginie Lambert Ferry assurera la direction générale de « Capitale French Tech Aix-Marseille Région Sud ».