Hier, la Région organisait la 2e Convention annuelle des maires de la Région Sud au Parc Chanot, à Marseille. A un an des élections municipales et à l’approche des européennes, 750 maires et acteurs économiques se sont relayés pour réclamer davantage de pouvoir aux élus locaux.
Pour la deuxième année consécutive, la Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur avait donné rendez-vous aux maires du territoire à Marseille au parc Chanot. Ils étaient environ 750 à avoir répondu à l’appel du président de région Renaud Muselier. Le grand absent était l’hôte marseillais, Jean-Claude Gaudin. Bon nombre de maires de secteurs de Marseille étaient présents ainsi que des adjoints, mais pas celui qui dirige la ville depuis près de 25 ans. « Je travaille avec ceux qui veulent venir, no comment », balayait M. Muselier.
Renaud Muselier inaugure la 2e convention des maires de la région Sud organisée au parc Chanot. Elle rassemble 750 maires du territoire pic.twitter.com/2OnysTTTvt
— made in marseille (@MadeMarseille) 28 février 2019
En ouverture de cette journée, Renaud Muselier s’est adressé aux quelque 1 200 personnes présentes dans le grand auditorium. Un discours dans lequel il est revenu sur l’action du conseil régional avant de se présenter en « grand partisan de la décentralisation ». Le ton de la journée était donné. L’heure allait être à un grand plaidoyer en faveur d’une plus grande autonomie pour les régions. Certains présenteront l’Europe comme solution et meilleur allié des régions.
Taxe d’habitation et gilets jaunes
Pierre-Paul Leonelli, qui représentait le maire de Nice, Christian Estrosi, a été le premier à s’exprimer : « L’Etat se désengage, l’Europe prend le relais ». Le maire de Toulon ensuite, Hubert Falco, a lui aussi fustigé l’action de l’Etat qui « prive les habitants d’équipements de proximité ». L’élu s’est notamment insurgé contre la suppression de la taxe d’habitation pour nombre d’habitants sans que l’Etat ne lui « communique le montant qu’il versera en compensation à quelques mois de boucler le budget ».
L’inévitable question du mouvement des gilets jaunes s’est également posée. Hubert Falco le qualifiait de « mouvement compréhensible au départ et qui s’est mué en violence inacceptable ayant causé 300 000 € de dégâts à Toulon ». Des dégâts qui « auraient pu être évités si l’Etat ne manquait pas à son rôle ». La présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal lançait quant à elle : « On n’en serait pas là si le gouvernement avait plus écouté les élus de terrain ».
Moins d’Etat et plus d’Europe
Pour tenter d’améliorer la situation, Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des départements de France et président du département de Charente-Maritime, annonçait en fin de matinée : « Le 13 mars, nous allons faire une proposition commune dans le cadre du grand débat en faveur d’une nouvelle phase de décentralisation ». Il précise : « On voit bien que les régions peuvent faire beaucoup plus en matière d’économie et d’emplois. Les départements peuvent faire plus en matière de solidarité territoriale et sociale ».
La demande de plus d’autonomie ne vient pas seule. Renaud Muselier s’est, en effet, prononcé en faveur d’une plus grande collaboration avec l’Union européenne. « Dans notre région, nous avons récupéré 3,4 milliards d’euros grâce à l’Europe. Elle a besoin de mieux se faire comprendre, car c’est toujours loin Bruxelles pour les habitants », explique-t-il. « Les anti-européens doivent regarder ce qui se passe actuellement en Grande-Bretagne et se rendront compte que l’Europe nous aide beaucoup », conclut le président de la région. Les élections européennes se tiendront le 26 mai prochain.